États-Unis (1985-1986): Le réalisme prévaut
Publié le 15/09/2020
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États-Unis 1985-1986
Le réalisme prévaut
1985 était la première année du second mandat de Ronald Reagan.
Malgré les proclamations
présidentielles annonçant une "seconde révolution américaine
", le réalisme a finalement prévalu sur les
questions les plus importantes, qu'il s'agisse du budget, du sort du dol
lar ou des relations avec l'Union
soviétique.
Au début de 1986, la lutte contre le terrorisme a tout
efois donné l'occasion au chef de la
Maison-Blanche de recourir de nouveau à une rhétorique vigoureuse
et à l'usage de la force.
Confortablement réélu en novembre 1984, Ronald Reagan exaltait dan
s son discours sur l'état de l'Union,
le 6 février, une Amérique "forte et sûre d'elle-même".
Il l
aissait là libre cours à son optimisme naturel
que la réalité, notamment dans le domaine économique, aurait dû
tempérer.
En effet, si,
conjoncturellement, l'année 1984 avait été satisfaisante tant p
our la croissance (+6,8%) que pour
l'inflation (+4,5%) ou le chômage (7,5%), structurellement, l'exi
stence de déficits importants de la
balance commerciale et des paiements et le déséquilibre budgéta
ire représentaient de graves sources de
préoccupations.
Moins euphorique que le chef de l'exécutif, Paul V
olcker, président de la Réserve
fédérale, comparait le déficit budgétaire des États-Unis,
de l'ordre de 200 milliards de dollars, à "un
pistolet chargé pointé sur le coeur de l'économie américaine
".
Le dollar "sous contrôle"
Mais une chose est de connaître le mal, une autre de se donner les mo
yens de le combattre.
Par sa
politique monétaire anti-inflationniste, la Réserve fédérale
a eu sa part de responsabilité dans la situation
dénoncée par son président.
Les taux d'intérêt élevé
s découlant de cette politique ont attiré une masse
de capitaux étrangers bien utiles pour financer le déficit budgé
taire, puisque Ronald Reagan s'est refusé à
le combler, soit en diminuant l'énorme budget de la défense, soit
en augmentant la pression fiscale, soit
encore en s'engageant simultanément dans ces deux directions.
Il ne f
aut pas aller chercher plus loin les
causes de la fantastique montée du dollar: le 26 février 1985, la
monnaie américaine était cotée au taux
record de 10,61 francs français.
Toujours aussi confiant dans les vertus américaines, Ronald Reagan av
ait tendance à voir dans cette
hausse vertigineuse une conséquence de la faiblesse des économies
européennes.
Il lui a fallu pourtant,
assez rapidement, regarder la réalité en face.
En accentuant la pe
rte de compétitivité de l'industrie
américaine, le dollar cher rendait impossible le rétablissement ra
pide de l'équilibre de la balance des
échanges.
En outre, il mettait en péril l'économie internationa
le en alourdissant dans des proportions
intolérables la dette extérieure de nombreux pays du tiers monde.
Un mouvement à la baisse était donc inévitable, d'autant que le
s perspectives de croissance aux États-
Unis se révélaient moins bonnes que prévu (+2,2% sur l'anné
e 1985).
Le 20 mars, le dollar repassait
sous la barre des 10 francs et à la mi-juillet sous celle des 9 franc
s.
Mais l'événement majeur reste la
décision prise le 22 septembre à New York par les ministres des Fi
nances de cinq pays (États-Unis,
Allemagne Fédérale, Grande-Bretagne, France, Japon).
Ces cinq gra
nds argentiers se sont mis d'accord
pour procéder à des interventions concertées de leurs banques c
entrales afin de faire "fléchir" la devise
américaine.
Étonnant retournement de situation si l'on se rappelle
le refus catégorique opposé
traditionnellement par Washington à toute action concertée des pay
s occidentaux sur le front monétaire
et en la croyance quasi mystique de Ronald Reagan dans les vertus du mar
ché.
A la fin de décembre
1985, le dollar s'établissait autour de 7,50 francs pour se fixer, da
ns les semaines suivantes, sur le seuil
des 7 francs.
Batailles budgétaire et fiscale
C'est sur cet arrière-plan monétaire que s'est déroulée pend
ant toute la première moitié de l'année 1985
entre le président et le Congrès, une dure bataille budgétaire.
Après diverses escarmouches, Ronald.
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