état limite
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
état limite (angl. Border Line). Cas limite qui se définirait sur le plan nosologique et structural comme intermédiaire ou «à la frontière « entre une structure névrotique et une structure psychotique.
Il s'agit donc de troubles mentaux dont la position nosographique reste assez ambiguë: les termes de psychonévroses graves d'un côté, de schizophrénies pseudonévrotiques de l'autre ont pu, à une certaine époque, les situer sur le plan du diagnostic. Mais c'est plus au niveau de la structure de la personnalité, avec les travaux de O. Kernberg et de H. Kohut aux États-Unis, de J. Bergeret en France, que la notion s'est précisée. Ces auteurs font état de difficultés pour mener une cure analytique chez certains patients présentant une grande insécurité intérieure, une intolérance à la frustration et une hypersensibilité aux remarques, souvent ressenties comme un jugement. L'apparition dans le transfert d'une régression inhabituelle obligerait à des modifications de la procédure psychothérapique. Cliniquement, les patients qui présentent ce type de personnalité sont souvent bien adaptés socialement, mais leurs relations affectives sont instables, marquées par la dépendance dite « anaclitique « et la manipulation agressive. Ils se défendent contre la dépression, faite surtout d'un sentiment de solitude, de vacuité et d'ennui, sans la culpabilité ni le ralentissement psychomoteur habituel. Le règlement des tensions conflictuelles utilise préférentiellement des passages à l'acte, entraînant une instabilité socioprofessionnelle et affective mais aussi des conduites d'autodes
truction par impulsions suicidaires, accidents ou abus toxiques.
À la suite de Kernberg, plusieurs psychanalystes ont tenté une description de mécanismes qui seraient spécifiques à ces cas (clivage d'un secteur adaptatif et d'un secteur idéalisé, protégeant le sujet contre un conflit interne inacceptable ; projection entraînant des moments de confusion entre ce qui est interne et ce qui est externe, sans perte totale cependant de la différenciation entre soi et autrui; déni des émotions et dévalorisation de l'objet). Il faut cependant relever que l'idée même de structures intermédiaires entre névrose et psychose pose problème, dès lors que celles-ci peuvent être opposées, d'un point de vue structural, à partir de ce qu'il en est du Nom-du-Père, symbolisé d'un côté, forclos de l'autre.
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