Estonie (1993-1994)

« file:///F/dissertations_pdf/0/451194.txt[15/09/2020 14:08:54] Estonie 1993-1994 Premier scrutin ouvert aux "non-citoyens" - en majorité russophones - depuis l'indépendance, le 20 août 1991, les élections municipales du 17 octobre 1993 (52% de participa tion) n'ont pas conforté la position de la coalition gouvernementale.

A Tallinn, Pro Patria (mouvance du Pre mier ministre, Mart Laar), très exposée aux dissensions, a été devancée par le Parti de coal ition et l'Assemblée représentative des russophones.

A Narva, le Parti démocratique du travail, dirigé par Vaino Väljas, ancien secrétaire du Parti communiste estonien, et l'Union des syndicats de Narva se sont partagé la majorité des sièges, laissant dans l'opposition les originaires russes les plus radicaux.

Cette nouvelle représentation n'a cependant pas apaisé le débat sur le statut des "non-citoyens" (30% de la population) aiguisé par la loi du 8 juillet 1993 astreignant ces derniers, s'ils n'entreprennent pas d'acquérir la nationalité estonienne, à demander un permis de s éjour.

Cette loi a été massivement dénoncée par les russophones (600 000 personnes).

Les réfé rendums de juillet 1993 sur l'autonomie de Narva et Sillamäe - villes aux fortes populations russophones -, fina lement sans conséquence sur l'administration des deux villes, ont été balancés par la cré ation d'une table ronde sur les nationalités.

Mais les décrets pris en application de cette loi ont accru les tensi ons.

Aucun accord sur le retrait des troupes russes encore stationnées dan s le pays (2 500 hommes) n'a été signé à l'été 1994 et, au vu de ses difficiles relations ave c la Russie, l'Estonie a tenté de se rapprocher de l'Ouest.

Membre du Conseil de l'Europe depuis le 13 mai 1993, elle a adh éré le 3 février 1994 au programme "partenariat pour la paix" de l'Alliance atlantique et s'est e ngagée dans le "pacte de stabilité européenne" pour devenir, le 9 mai 1994, "membre associé" de l'UEO (Union de l'Europe occidentale).

Dans sa logique d'insertion régionale, l'Estonie a aussi commencé à négocier un accord de libre-échange avec l'Union européenne tandis qu'une telle entente signée avec la Lettonie et la Lituanie est entrée en vigueur le 1er avril 1994.

L'inflation a été de 90% en 1993, malgré une politique monét aire relativement stricte, tandis que le taux de croissance était de 2,3%.

Mais la chute de la production industrie lle (-27%) a engendré le développement du chômage, lequel, à Narva (6,4%), a donné une dimension supplémentaire aux tensions.

Les difficiles questions de la réforme de l'éducation, qui prév oit l'enseignement en estonien exclusivement dans les lycées et universités à dater de 2005, et de l'Égli se orthodoxe dépendant du patriarcat de Moscou (considérée comme étrangère) n'ont pu être apais ées par la loi sur l'autonomie culturelle du 25 octobre 1993, sans réelle application dans les premiers temps.. »