essai sur Orphée et Eurydice liant le mythe d'Ovide et le film de Jean Cocteau
Publié le 18/06/2022
Extrait du document
«
Amour, Amours :
Le mythe d’Orphée chez Ovide et chez Cocteau
Le mythe liant Orphée à Eurydice est incontournable lorsque l’on aborde les questions comme
l’amour sincère, la mort soudaine ou encore l’acceptation de son destin.
Il provoque depuis son
apparition un remarquable intérêt parmi les grands esprits créateurs.
La tragique histoire fût
réinventée et remaniée dans chaque genre artistique, en passant par la musique et la peinture
pour finir sur les écrans de cinéma, sous la direction du célèbre artiste et académicien Jean
Cocteau.
Toutes ces versions divergent plus ou moins et donnent au mythe une dimension
nouvelle et personnelle.
Ainsi, c’est pour relever les différences et similitudes qui font l’intérêt
de l’œuvre originale et de l’interprétation de Jean Cocteau, que nous nous pencherons sur les
principaux thèmes apparaissant dans les deux œuvres ainsi que la manière et les enjeux avec
lesquels ceux-ci sont abordés.
Pour cela, nous observerons les différentes représentations de la
mort et des enfers, ensuite, nous analyserons les relations amoureuses entre les personnages et
enfin nous verrons quelle forme les auteurs ont choisi de donner à l’art et au personnage
d’Orphée.
Tout d’abord, nous pouvons noter la dimension didactique du mythe d’Ovide.
En effet, son
œuvre est universelle et cherche à inculquer des connaissances à son lecteur.
On peut, par
exemple, retrouver dans la seconde mort d’Eurydice la dimension de vulnérabilité de l’homme
face à son destin (la destinée de tout Homme étant de mourir).
Effectivement, Orphée, ayant
pratiquement sauvé l’être aime succombe à la tentation et la folie et la fait replonger dans la mort.
Ici, les autorités régissant la mort sont le roi et de la reine des enfers : Hadès et Perséphone.
Nous
voyons dans l‘implacabilité de ces Dieux quand Orphée leur réclame une seconde chance après
son échec dans la tâche de ramener Eurydice, l'apparence de maîtres froids et autoritaires,
contraignant les humains à accepter leur condition.
L’histoire d’Orphée et Eurydice et en quelque
sorte l’exemple tragique de l’inflexibilité des Dieux et de l’injustice du destin.
Cette histoire fût,
selon moi, écrite dans le but d’apprendre aux hommes à accepter la mort et de leur enseigner le
deuil d’un être aimé.
La pièce du dramaturge anglais Shakespeare Roméo et Juliette reprend les
mêmes enjeux mais en y introduisant la douleur, poussant jusqu’au trépas les deux amants, que
peut provoquer la perte d’un être cher.
Nous voyons que même les exploits du demi-dieu ne
peuvent sortir Eurydice de sa condition.
Cependant, la mort et ses représentations
traditionnelles dans le mythe (Charon, les Dieux des enfers, Cerbère…) ne sont pas dénués de
tous bons sentiments car ils se montrent sensibles et à l’amour et au talent d’Orphée.
Destin ne.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le XXe siècle réintroduit les mythes dans le théâtre. Jean Cocteau choisit de réécrire le mythe d'Oedipe dans une tragédie moderne : La Machine Infernale. Quel est l'intérêt d'actualiser le mythe et la tragédie à l'époque contemporaine ?
- CLEMENT, René (1913-1996)Cinéaste, il est l'assistant de Jean Cocteau dans le film La Belle et la Bête.
- Dans Entretiens sur le cinématographe, Jean Cocteau déclare : « Je ne crois pas à ce terme à la mode : l'évasion. Je crois qu'au lieu de s'évader par une oeuvre, on est envahi par elle. Ce qui est beau, c'est d'être envahi, habité, inquiété, obsédé, dérangé par une œuvre ». Vous commenterez et discuterez cette opinion en empruntant des exemples précis aux textes au programme et à vos lectures personnelles.
- Biographie de Jean COCTEAU
- Quelles sont, dans la pièce que vous avez étudiée cette année (Antigone de Jean Anouilh), les relations entre le mythe et le tragique ?