Essai sur l'entendement humain [John Locke] - fiche de lecture.
Publié le 18/05/2020
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1 PRÉSENTATION
Essai sur l'entendement humain [John Locke] , ouvrage de John Locke, publié en 1690, où le philosophe interroge les fondements de la connaissance humaine, et entend faire « œuvre moralement utile ».
L’époque de sa composition est celle des grandes découvertes scientifiques (travaux de la Royal Society anglaise, recherches de Huygens et de Newton, etc.).
Pour Locke, il est évident que la philosophie doit participer à sa façon à ces avancées
majeures : en éliminant, par exemple, toutes les fabulations et les concepts inutiles accumulés durant les siècles passés.
Ce sont les rapports et relations entre les contenus de la connaissance qui permettent l’élaboration d’outils critiques capables
d’éliminer les connaissances erronées.
L’empirisme analytique de Locke s’oppose aux conceptions purement mécanistes et systémiques cartésiennes et, même s’il est contesté par Leibniz, son influence sur les philosophes des Lumières est considérable.
2 PREMIER LIVRE
Locke insiste sur la nécessité de se passer de considérations a priori : il n’y a pas de principes innés (contre Descartes et les métaphysiciens), et seule l’expérience empirique doit être prise en compte.
3 DEUXIÈME LIVRE
Locke propose que la sensation (idées de sensation : « impressions faites sur nos sens par les objets extérieurs » et / ou la réflexion (idées de réflexion : « réflexion de l’esprit sur ses propres opérations à partir des idées de sensation ») fondent
l’expérience et les idées simples qui en sont issues, au moyen de la perception immédiate résultant des excitations provenant des objets.
Il précise ensuite que les idées sont avant tout des signes.
Il distingue les qualités premières (issues du caractère objectif des choses), des qualités secondes (issues du caractère subjectif).
Nous avons le pouvoir de représenter les choses, ainsi qu’une
libre volonté de les déterminer.
La raison complexifie les idées simples selon trois modes : conjonction, abstraction, et combinaison.
Locke distingue les idées complexes en substances (qui subsistent pour soi), en modes (qui ne subsistent pas pour soi) et en relations (qui sont des
idées).
L’entendement a tendance à se déterminer lui-même : une prise de conscience de soi fondant l’identité de l’individu est ainsi possible.
Locke étudie les relations identitaires, causales et analogiques.
4 TROISIÈME LIVRE
Locke s’intéresse aux relations entre le langage et la pensée, dans la formation intersubjective de la connaissance.
Les mots signifient les idées générales, qui sont mises en lumière par soustractions successives de leurs particularités circonstancielles.
Il distingue les essences nominales qui sont complexes, établies pour servir aux tris et classements des idées, et les essences réelles à l’usage de la métaphysique, inaccessibles à la raison qui ne peut avoir accès à leur connaissance.
5 QUATRIÈME LIVRE
Il traite du savoir, qui s’établit à partir de l’accord ou du désaccord entre deux idées soit par intuition, soit par démonstration rationnelle, soit encore par la connaissance sensible.
La confrontation à la pratique permet d’évacuer le doute.
Ce ne sont
pas des connexions entre les idées issues de qualités sensibles que nous percevons.
En fait, notre savoir se fonde dans les définitions que nous donnons aux choses dites « réelles ».
Notre savoir est donc limité.
Seule la connaissance que nous
fournissent nos sens peut nous indiquer ce qu’il en est de la réalité des choses dans le monde.
La vérité est seulement affaire de mots et de discours, et la réalité intéresse les sens.
Pour pallier les insuffisances de nos possibilités de connaître la
réalité, nous pouvons essayer d’employer dans nos discours la notion de choses « probables », faute de mieux.
Dieu, pour Locke, est le résultat d’une inférence, et les enseignements résultant de la foi doivent être en accord avec la raison.
Athéisme et scepticisme semblent donc bien présents chez Locke, comme chez la plupart des empiristes anglais.
Seule la sensation nous permet l’accès à la réalité et la vérité appartient au seul discours.
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