Espagne (1997-1998): Les enjeux de la droite
Publié le 15/09/2020
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Espagne 1997-1998
Les enjeux de la droite
Le 2 mai 1998, le Conseil européen a confirmé que l'Espagne ferait
partie, avec dix autres pays, de la
zone euro dès le 1er janvier 1999.
Cette date est historique pour ce
pays qui s'est si longtemps trouvé en
retard par rapport à la construction européenne.
Les résultats
économiques de 1997 incitaient d'ailleurs à
l'optimisme : une inflation de 2 %, un déficit public représentant
2,1 % du PIB, un taux d'intérêt de 5,6
% et un taux de croissance de 3,2 %.
Le Parti populaire (PP) a donc ré
colté les fruits de ses efforts et de
ceux de ses prédécesseurs socialistes.
Les deux principales diffic
ultés politiques auxquelles cette
formation s'est trouvée confrontée depuis l'arrivée de José
Maria Aznar à la tête du gouvernement (mai
1996) sont cependant apparues directement liées aux restrictions imp
osées par les échéances
européennes.
Les efforts de rigueur budgétaire ont provoqué un
mécontentement social susceptible
d'être exploité par son adversaire, le Parti socialiste ouvrier es
pagnol (PSOE), et ont limité sa marge de
manœuvre dans la négociation financière permanente avec ses inc
ontournables alliés nationalistes.
Le coût social des mesures de rigueur budgétaire est élevé,
particulièrement dans un pays où le taux de
chômage reste le plus élevé d'Europe occidentale (20,8 % en 19
97, d'après les chiffres officiels, 19,8 %
début 1998 d'après la Commission de l'Union européenne).
En 19
98, s'appuyant sur la croissance
économique et la relance de la consommation, le gouvernement a fait v
oter un budget moins austère que
celui de 1997.
Il s'est toutefois exposé au mécontentement populai
re par ses mesures destinées à
renflouer la Sécurité sociale (liste de médicaments dont le re
mboursement n'est plus assuré), ainsi que
par son projet de réforme fiscale.
Ces mesures ont semblé commence
r à confirmer ce que développait le
PSOE durant la campagne, à savoir que le PP allait mettre fin à l'
État-providence.
Le PSOE et l'ouverture à gauche
La gauche espagnole, influencée notamment par l'exemple français,
a adopté une nouvelle stratégie.
Au
cours du 34e congrès du PSOE de juin 1997, l'ancien Premier ministre
Felipe González a annoncé qu'il ne
se représentait pas au poste de secrétaire général qu'il occ
upait depuis 1974.
Il a été remplacé par l'un
de ses proches, Joaquín Almunia.
Celui-ci a engagé, en rupture ave
c les errements du " félipisme ", une
réforme du parti allant dans deux directions : démocratisation int
erne et union avec d'autres mouvements
de gauche - partis et syndicats notamment - en faveur d'une " cause comm
une ".
Mais au terme des
élections primaires du 24 avril 1998 devant désigner le candidat d
u parti au poste de Premier ministre,
lors des législatives de l'an 2000, José Borell - un homme plus ch
arismatique et moins lié au précédent
secrétaire général - l'a emporté sur J.
Almunia.
La tactique
d'ouverture vers la gauche, qui semblait
d'autant plus appropriée que les divisions internes au groupe Izquier
da Unida (" Gauche unie ", IU) de
Julio Anguita ont permis l'apparition de courants favorables à un rap
prochement, a cependant échoué lors
des élections en Galice, le 19 octobre 1997, où la coalition ré
unissant le PSOE, des formations de gauche
régionales, des dissidents d'IU et des Verts a perdu, le PP, emmené
par Manuel Fraga, l'emportant à la
majorité absolue.
L'enjeu de l'emploi demeure toutefois l'éléme
nt central de la lutte politique entre la
gauche et la droite.
En réponse à la demande européenne, le gou
vernement a ainsi présenté à la mi-avril
1998 un plan pour l'emploi ambitieux.
Les syndicats ont vivement critiqu
é le projet et ont centré leurs
revendications sur la semaine de 35 heures.
Concernant les autonomies, le gouvernement a avancé dans la direction
qu'il s'était assignée, à savoir
l'égalité des compétences transférées aux autonomies en m
atière d'éducation, de santé et de services
sociaux, les différences restant limitées à celles qui décou
lent de la langue, de l'insularité et du droit foral
(lié aux privilèges collectifs reconnus à certaines provinces)
.
Cependant, la rivalité entre autonomies est
demeurée incessante.
Arguant que leur spécificité était gomm
ée par un rattrapage permanent des autres
autonomies, les Catalans ont demandé de nouvelles compétences, ain
si qu'un système foral identique à
celui du Pays basque et de la Navarre, leur permettant de lever l'impô
t.
Ces demandes ont à leur tour
suscité des requêtes identiques de la part d'autres communautés
, et le gouvernement y a répondu par la
négative.
Mais le refus de renégocier le modèle de financement
pourrait être difficile à tenir étant donné
la dépendance politique du gouvernement à l'égard, notamment, d
e Convergence et Union (CIU, droite),
le parti de Jordi Pujol au pouvoir en Catalogne.
Dans le même temps,
les communautés autonomes qui.
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