Espagne (1980-1981): L'année de la vérité
Publié le 15/09/2020
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Espagne (1980-1981): L'année de la vérité. Ce document contient 822 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Histoire-géographie.
«
file:///F/dissertations_pdf/0/451130.txt[15/09/2020 14:08:49]
Espagne 1980-1981
L'année de la vérité
Triomphe des autonomies régionales, polémique autour du divorce, d
éception aux portes de l'Europe:
l'année 1980 aura été, pour l'Espagne, l'année de la véri
té.
L'unanimité qui avait suivi la mort de Franco
avait tenu bon tant qu'il ne s'agissait que de construire une démocra
tie formelle ; mise à l'épreuve de la
pratique, elle a commencé à se fissurer, révélant en premier
lieu l'échec de la fiction centriste que Juan
Carlos et Adolfo Suarez avaient créée.
A l'aube de 1980, la constitution, consécration de cette réconcili
ation autour d'une position d'"extrême
centre", est en place depuis un an.
On commence à l'appliquer: comme
prévu, Basques et Catalans
viennent d'approuver par référendum leur statut d'autonomie.
Fé
vrier 1980: l'Andalousie est consultée à
son tour.
Or, après avoir proposé et organisé la tenue du ré
férendum sur l'autonomie, le pouvoir
madrilène, redoutant de voir se constituer un gouvernement de gauche
dans cette région en proie à de
graves problèmes sociaux, fait brusquement volte-face et boycotte la
consultation.
Grâce à une argutie
juridique, le référendum échoue, bien que le "oui" ait obtenu,
toutes provinces confondues, plus de 54%
des voix...
Mars 1980: Basques, puis Catalans élisent leur Parlement.
Contraireme
nt aux prévisions officielles, les
nationalistes - y compris les séparatistes basques d'Herri Batasuna -
obtiennent un triomphe dans les
deux régions, reléguant aux oubliettes les partis "espagnolistes"
qualifiés de "succursalistes".
Et la presse
fait déjà des gorges chaudes des "trois échecs de Suarez".
L'Union du centre démocratique (UCD), au pouvoir, avait en effet cr
u pouvoir contrôler le régionalisme:
elle se trouve confrontée à des forces qui lui échappent totale
ment.
L'affaire andalouse, surtout, met en
cause la bonne foi autonomiste du pouvoir.
Le projet de loi sur le divor
ce va révéler des distorsions bien
plus graves entre le discours officiel du régime et ses véritables
attaches: il s'agit là, non plus de
démocratiser l'État, mais la société.
Et lorsque le ministre
social-démocrate de la Justice, Fernandez
Ordonez, s'attelle à cette tâche, il soulève une tempête qui
sera à l'origine (directe) de la démission
d'Adolfo Suarez et (indirecte) du coup d'État manqué de l'armé
e du 23 février 1981.
Le projet de divorce par consentement mutuel se heurte d'emblée à
l'opposition de l'épiscopat, et les
pressions sont telles qu'en janvier 1981, à la veille du congrès d
e son parti, Suarez abandonne toutes ses
fonctions.
Cette crise, hâtivement présentée comme une crise pa
rlementaire, n'en est pas une, et c'est
précisément ce qui est grave: un gouvernement issu d'une majorité
élue s'est incliné devant les pressions
conjuguées de l'Église, qui refuse la libéralisation des moeurs
, de l'armée, qui, prenant prétexte du
terrorisme (réel), cherche à regagner un pouvoir qu'elle n'a jam
ais admis de perdre, et de la majorité des
parlementaires de l'UCD, qui se sont fait l'écho de ces pressions, ré
vélant ainsi le malentendu
fondamental sur lequel le centrisme à l'espagnole s'est édifié.
Frustrés de la rupture que beaucoup souhaitaient, mais dont on leur a
dit, durant cinq ans, que l'armée
ne la tolérerait pas, les Espagnols s'étaient consolés avec la
réforme.
On leur affirme aujourd'hui que,
tous comptes faits, l'armée n'en veut pas non plus, et l'on en profit
e pour remplacer le centriste de
centre-centre Adolfo Suarez par le centriste de centre-droite Leopoldo C
alvo-Sotelo...
Trompés à l'intérieur, les Espagnols l'ont été aussi à
l'extérieur.
Ils avaient cru à l'appui de la France pour
leur entrée dans l'Europe: la "pause" préconisée par Valéry
Giscard d'Estaing, en juin, a fait l'effet d'une
douche froide..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- URSS (1980-1981): Raidissement et indécision
- Éthiopie 1980-1981: Le pouvoir de Mengistu
- Canada (1980-1981): La dérive vers l'ouest
- Afrique du Sud (1980 - 1981): Vers la confrontation?
- RFA 1980-1981 L'effritement de la social-démocratie