Erhard (Ludwig)
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 26 aoOt 1964 Série N• 7 Fiche N• 74
Erhard (Ludwig)
1.
Avant de présider au relèvement économique de J'Allemagne occidentale et
d'apparaître comme J'auteur du « miracle allemand ...
Ludwig Erhard était un écono
miste professionnel mais obscur.
Malgré son titre de professeur, il n'avait accompli
aucLJne œuvre théorique, s'étant consacré à l'étude des marchés et de la gestion des
entreprises.
Devenu homme politique, il a gardé de ce passé une méfiance profonde
à l'égard des doctrinaires et le souel de représenter en premier lieu les entrepreneurs.
2.
Né le 4 février 1897 à Fürth (Bavière), Ludwig Erhard dut passer trois années sous
J'uniforme (1916-1919) avant de commencer des études supérieures de commerce à Nüremberg puis à Francfort.
Directeur d'un bureau de recherches conjoncturelles
dès 1923, il semble destiné à suivre une carrière universitaire, mais J'arrivée des nazis
au pouvoir Je met sur une autre voie.
Sommé d'adhérer au parti, il refuse et perd
du même coup J'espoir d'obtenir une chaire.
Il s'établit dans le secteur privé, dirigeant
et animant divers instituts de recherches économiques pour l'industrie.
3.
Son opposition au régime hitlérien et la qualité des services qu'il a rendus à quelques grandes sociétés lui valent d'être choisi en 1945 par les autorités améri
caines pour diriger Je Département de l'économie en Bavière et la commission chargée
de préparer la réforme monétaire.
Directeur économique de la " bizone " de mars 1948 à septembre 1949, poste où son efficacité d'intermédiaire entre le commande
ment anglo-américain et l'industrie allemande se confirme, il devient Je premier
ministre de l'Economie du gouvernement de la République fédérale, après avoir été
élu
au Bundestag sous l'étiquette de J'Union chrétienne-démocrate (COU).
4.
Jusqu'en octobre 1963, date à laquelle il succède à Konrad Adenauer comme
chancelier fédéral, Ludwig Erhard conserve sans interruption les rênes de l'économie
allemande.
Durant ces quinze années, il applique avec continuité ce qu'il appelle
l'économie sociale
de marché: forme légèrement modernisée du libéralisme classique,
fondée en principe sur la libre concurrence et la neutralité de l'Etat dans le domaine
économique.
Il décide en
1948 la suppression du contrôle des prix, qui accompagne
la réforme monétaire, mettant les autorités d'occupation devant le fait accompli.
En 1957, il manifeste le même esprit de décision en faisant voter, malgré Adenauer et la
Ruhr, la législation anticartel, pièce maîtresse de son programme.
5.
Ludwig Erhard ne compte pas pourtant que des admirateurs, y compris à l'inté
rieur de son parti, où certains lui reprochent de n'avoir que les apparences de
l'énergie.
On l'appelle parfois le " Gummilôwe ,.
(lion de caoutchouc).
Adenauer a tout
fait pour l'évincer de sa succession.
Dans les milieux européens, le mépris qu'il
affiche pour les technocrates et son
hostilité è toute programmation économique
communautaire suscitent de vives critiques.
6.
Mais Ludwig Erhard a la confiance des dirigeants anglais et américains (c'est
un partisan résolu du partnership atlantique et de l'entrée du Royaume-Uni dans le
Marché commun) et il jouit d'une énorme popularité dans les masses allemandes.
Ce Bavarois plantureux et jovial a su apparaître aux yeux de ses compatriotes comme
l'image même de la prospérité retrouvée et durable.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓