ERAP

« 1 / 2 /') l 19 octobre 1966 Série B-53 Fiche No 1409 ERAP 1.

L'industrie pétrolière française relève pour une part importante du secteur public ou semi-public.

Désireux d'élaborer une politique à long terme sur le plan national, le gouvernement a été amené à créer, le 1er janvier 1966, l'Entreprise de recherches et d'activités pétrolières (ERAP).

Ce nouvel établissement regroupe la Régie autonome des pétroles (RAP) et le Bureau de recherches du pétrole (BRP), ainsi que leurs filiales.

L'ERAP est présidée par M.

Pierre Guillaumat, également président de la Société nationale des pétroles d'Aquitaine (SNPA) dont I'ERAP est actionnaire majo­ ritaire.

2.

Directement ou par l'intermédiaire de ses filiales, I'ERAP couvre toute la gamme des activités pétrolières: recherche, exploration, forage, exploitation, raffinage et distribution.

Seuls les transports lui échappent puisque le groupe ne possède pas de flotte pétrolière propre.

Diverses sociétés lui affrètent des bateaux et ont ainsi trans­ porté pour son compte 6 771 000 tonnes de pétrole brut en 1965.

Trois nouveaux pétroliers de gros tonnage (de 112 000 à 130 000 tonnes) doil(ent être mis à sa dispo­ sition en 1969.

3.

Sur les 30 millions de tonnes de brut produites en 1965 dans la zone franc, la part de I'ERAP s'élève à 20 millions.

Les filiales du groupe sont présentes sur les cinq continents.

Leur domaine minier couvre environ 1 250 000 km• répartis dans le monde entier.

A l'étranger, des forages ont été effectués notamment aux Pays-Bas, en Italie, Iran, Turquie, Espagne, mer du Nord.

Le groupe exploite des gisements de pétrole en France (CEP dans le Bassin parisien), en Afrique du Nord (CREPS, SJ\i Repal à Hassi Messaoud), en Afrique noire (SFAFE au Gabon, au Congo, au Nigeria), ainsi que des gisements de gaz naturel: Lacq (SNPA), Saint-Marcet, Hassi R'Mel.

4.

Le raffinage et la distribution sont effectués par l'Union générale des pétroles (UGP).

En 1965, 6 911 000 tonnes de brut ont été traitées dans ses raffineries, dont les principales sont situées à Ambès (Gironde) et Feyzin (Isère).

Plusieurs autres sont en construction.

Celle d'lie-de-France (2,8 millions de tonnes) entre en service à la fin de 1966.

Les autorisations de raffinage attribuent à I'UGP pour la décennie 1965-1975 environ 14,5% du marché français.

Les réseaux de distribution qu'elle contrôle cou­ vrent 11,5 °/o de la vente des produits pétroliers en France.

La commercialisation s'effectue principalement sous les marques CAL TEX, CFPP et, pour une part, A VIA.

5.

Après les accords signés avec l'Algérie en 1965, le contrat passé le 27 aoOt 1966 avec l'Iran témoigne d'une nouvelle politique pétrolière française.

Il s'agit d'assurer à l'économie les approvisionnements nécessaires à des conditions acceptables par les pays producteurs.

Ainsi I'ERAP va entreprendre pour Je compte de la Société nationale des pétroles d'Iran l'exploration d'un périmètre de 213 000 km•.

En cas d'échec, les dépenses (environ 200 millions de francs) restent à sa charge.

S'il y a succès, elle sera remboursée mais renonce à tout droit de propriété sur les gisements.

Elle pourra seulement acquérir à un tarif préférentiel environ 40% de la production.

Ce contrat, que l'on a qualifié de démagogique, a été bien accueilli dans le tiers monde.

Des tractations du même ordre seraient en cours avec le Venezuela. 2 / 2. »