epistimologie
Publié le 23/05/2020
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1 / 2 Epistémologie – Déjan Dimitrijevic
séance 1- 16 novembre L’Anthropologie est la seule science qui travaille avec le refus absolu de toute discrimination épistémique.
[La discrimination épistémique est un dispositif de domination, de maintien de la domination qui permet aux dominants une discrimination de
prime abord, prima facie avec une logique du maintien qui utilise des modalités incorporées par tous les individus, quel que soit leur bord.
La
relation se maintient par un rappel à l’ordre permanent de chacun à sa place]
Avant toute expérience, relation d’interaction, certains sont considérés comme indignes de confiance, que ce soit par rapport à leurs énoncés, ce
qu’ils font, ce qu’ils sont censés faire.
C’est disqualifier les individus par rapport à leurs capacités de connaissance et de formuler du savoir.
La discrimination épistémique est le fonctionnement du sens commun mais aussi des disciplines scientifiques (qui séparent le monde entre ceux
qui savent et ceux qui ne savent pas).
L’Anthropologie accorde de la confiance dans les savoirs de tous les individus .
Elle est absolument dépendante de ces savoirs, savoirs du
commun, savoirs indigènes.
Elle est anti-discriminatoire : tout le monde sait et nous devons apprendre d’eux.
C’est CE savoir qui nous intéresse
mais il y a rupture épistémologique entre l’anthropologie et les autres formes de savoir.
L’anthropologie postule l’unicité de l’homme, la diversité des cultures mais elle butte sur un point : la reconnaissance universelle des qualités
épistémiques.
Elle est une science occidentale, européenne qui se diffuse à partir d’un centre qui s’est déplacé de l’Europe pour être actuellement aux
Etats-Unis.
La question d’une anthropologie hors de l’Europe [et des centres académiques occidentaux] est un débat important.
Les positions se répartissent
entre ceux pour qui l’anthropologie n’appartient pas à l’occident et ceux qui réfléchissent de façon spéculative au développement de
l’anthropologie ailleurs.
Roger Caillois lance le débat dans les années 50 avec l’article « Illusion à rebours » (NRF décembre 54 et janvier 55) au moment où Race et
Histoire qui était une commande de l’UNESCO, est diffusé.
Race et Histoire a eu une place importante dans le dispositif de l’ONU.
C’est une référence universelle.
[ dans Race et Histoire : Arthur de Gobineau (1816-1882) est l’auteur de L’inégalité sur les races humaines (1853-55) et considéré comme un des pères du racisme > « légitimation
involontaire de toutes les tentatives de discrimination et d’exploitation » - chap2 diversité des cultures - prétendre résoudre l’inégalité des races humaines est impossible si on ne se penche pas
aussi sur le problème de l’inégalité – ou de la diversité – des cultures qui lui est lié dans l’esprit public – nous sommes en présence de sociétés juxtaposées dans l’espace mais contemporaines – il
y a simultanément à l’œuvre, dans les sociétés humaines, des forces travaillant dans des directions opposées : les unes tendant au maintien et même à l’accentuation des particularismes ; les
autres agissant dans le sens de la convergence et de l’affinité – le problème de la diversité ne se pose pas seulement à propos des cultures envisagées dans leurs rapports réciproques ; il existe au
sein de chaque société, dans tous les groupes qui la constituent : castes, classes, milieux professionnels ou confessionnels, etc développent certaines différences auxquelles chacun d’eux attache
une extrême importance.
On peut se demander si cette diversification interne ne tend pas à s’accroître lorsque la société devient, sous d’autres rapports, plus volumineuse et plus homogène – la
notion de diversité des cultures humaines ne doit pas être conçue d’une manière statique – Les sociétés humaines ne sont jamais seules ; quand elles semblent le plus séparées, c’est encore sous
forme de groupes ou de paquets – beaucoup de coutumes sont nées […] de la seule volonté de ne pas demeurer en reste par rapport à un groupe voisin qui soumettait à un usage précis un
domaine où l’on avait pas songé soi-même à édicter des règles – La diversité des cultures […] est moins fonction de l’isolement des groupes que des relations qui les unissent – chap3
l’ethnocentrisme – attitude […] tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placé dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes
culturelles : marles, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées que celles auxquelles nous nous identifions – « barbare » ou « sauvage » : rejeter hors de la culture, dans la
nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit – cette brochure en constitue la réfutation – le paradoxe du relativisme culturel : c’est dans la mesure même où on prétend
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