épargne.
Publié le 08/12/2021
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épargne. n.f., partie du revenu disponible non affectée à la consommation. Cette définition
négative, sur laquelle s'accordent tous les économistes, ne signifie pas que l'épargne soit
pour tous un résidu ; il existe plusieurs explications du comportement d'épargne qui
permettent d'interpréter l'évolution récente du niveau et de la structure de l'épargne globale.
Trois théories de l'épargne.
Ces explications divergent selon le déterminant principal du comportement d'épargne : un
effet-prix, un effet-revenu ou un effet-richesse. Pour les économistes marginalistes
(comme Léon Walras ou Alfred Marshall), chaque individu décide d'allouer son revenu entre
la consommation de biens et l'épargne en prenant en compte leurs prix. La rémunération
du prêteur (c'est-à-dire le prix de l'épargne pour l'emprunteur) étant le taux d'intérêt réel,
plus celui-ci est élevé, plus le montant épargné l'est aussi. Pour les keynésiens, le taux
d'intérêt a une influence sur le comportement de l'épargnant, mais seulement pour
déterminer la structure de l'épargne, c'est-à-dire la ventilation entre les encaisses
monétaires (non rémunérées) et les placements en titres (rémunérés) : plus le taux
d'intérêt sur les titres est élevé, plus les agents renoncent à la liquidité pour se constituer
un portefeuille financier. Le montant de l'épargne, lui, est déterminé par le niveau du
revenu, avec lequel décroît la propension à consommer, et donc croît la proprension à
épargner. Les économistes néoclassiques privilégient « l'effet d'encaisse réelle « (encore
appelé « effet Pigou «, du nom de son inventeur). Selon eux, la richesse est le déterminant
principal du montant de l'épargne. Les agents cherchant à maintenir constante la valeur de
leur patrimoine en termes réels, plus l'inflation est forte et plus l'effort d'épargne est
important, pour compenser la baisse de la valeur réelle de leur richesse.
La baisse à long terme du taux d'épargne.
Le taux d'épargne (ou propension moyenne à épargner) est le rapport entre le montant de
l'épargne des ménages au cours d'une année et leur revenu disponible (après paiement des
impôts et des cotisations sociales) la même année. Dans les principaux pays industrialisés,
le taux d'épargne a augmenté jusque vers 1975, puis diminué de façon continue, pour se
stabiliser depuis le début des années quatre-vingt-dix. Ainsi en France, il était de 18,7 % en
1970, 20,2 % en 1975, 17,6 % en 1980, 11 % en 1988 et 13,4 % en 1994. Cette
faiblesse compromet la satisfaction du besoin de financement des entreprises et de l'État.
L'effet-prix ne semble pas pouvoir expliquer ce phénomène : au cours des années quatrevingt, la désinflation a été plus forte que la baisse des taux d'intérêt nominaux à long
terme, de sorte que les taux d'intérêt réels ont en fait augmenté, ce qui aurait dû
provoquer une hausse du taux d'épargne. En revanche, l'effet-richesse a pu jouer : la
désinflation permet un effort d'épargne moins important pour maintenir constante la valeur
réelle du patrimoine. Mais c'est surtout l'effet-revenu qui explique la baisse du taux
d'épargne : avec la désindexation des salaires, le revenu réel des ménages stagne, voire
régresse, et avec lui la propension à épargner.
Complétez votre recherche en consultant :
Les livres
épargne, page 1667, volume 3
Un changement dans la structure de l'épargne.
Deux phénomènes sont caractéristiques de la période ayant commencé en 1970 : une
quasi-stabilité de la part de l'épargne des ménages consacrée au logement, et une
substitution massive des placements financiers (actions, obligations, fonds communs de
placement, titres du marché monétaire) à l'épargne liquide traditionnelle (dépôts à vue non
rémunérés ou livrets d'épargne rémunérés à taux faibles et réglementés). Le logement
absorbait en 1993 comme en 1970 près de la moitié de l'épargne des ménages. Mais la
baisse du taux d'épargne signifie que la part du revenu disponible consacrée à ce poste a
décru de 20 % entre ces deux dates. Le ralentissement de la croissance du revenu
disponible et la forte hausse des coûts du crédit expliquent ce fait. Pendant que la part de
l'épargne liquide dans l'épargne totale passait de 44,8 % à 15,1 %, celle des placements
financiers passait de 5,9 % à 38,4 % ; cette substitution s'explique par les rendements et
plus-values boursières élevés au cours des années quatre-vingt. Ainsi se vérifie l'idée
keynésienne que le taux d'intérêt influence davantage la structure que le montant de
l'épargne.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
bon du Trésor
Caisse des dépôts et consignations
Caisses d'épargne et de prévoyance
capacité - 5.ÉCONOMIE
investissement
keynésianisme
livret - 1.ÉCONOMIE
marché monétaire
marchés financiers
Marshall Alfred
masse monétaire
Pigou Arthur Cecil
placement
revenu
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie
tontine
Walras Léon Marie Esprit
épargne. n.f., partie du revenu disponible non affectée à la consommation. Cette définition
négative, sur laquelle s'accordent tous les économistes, ne signifie pas que l'épargne soit
pour tous un résidu ; il existe plusieurs explications du comportement d'épargne qui
permettent d'interpréter l'évolution récente du niveau et de la structure de l'épargne globale.
Trois théories de l'épargne.
Ces explications divergent selon le déterminant principal du comportement d'épargne : un
effet-prix, un effet-revenu ou un effet-richesse. Pour les économistes marginalistes
(comme Léon Walras ou Alfred Marshall), chaque individu décide d'allouer son revenu entre
la consommation de biens et l'épargne en prenant en compte leurs prix. La rémunération
du prêteur (c'est-à-dire le prix de l'épargne pour l'emprunteur) étant le taux d'intérêt réel,
plus celui-ci est élevé, plus le montant épargné l'est aussi. Pour les keynésiens, le taux
d'intérêt a une influence sur le comportement de l'épargnant, mais seulement pour
déterminer la structure de l'épargne, c'est-à-dire la ventilation entre les encaisses
monétaires (non rémunérées) et les placements en titres (rémunérés) : plus le taux
d'intérêt sur les titres est élevé, plus les agents renoncent à la liquidité pour se constituer
un portefeuille financier. Le montant de l'épargne, lui, est déterminé par le niveau du
revenu, avec lequel décroît la propension à consommer, et donc croît la proprension à
épargner. Les économistes néoclassiques privilégient « l'effet d'encaisse réelle « (encore
appelé « effet Pigou «, du nom de son inventeur). Selon eux, la richesse est le déterminant
principal du montant de l'épargne. Les agents cherchant à maintenir constante la valeur de
leur patrimoine en termes réels, plus l'inflation est forte et plus l'effort d'épargne est
important, pour compenser la baisse de la valeur réelle de leur richesse.
La baisse à long terme du taux d'épargne.
Le taux d'épargne (ou propension moyenne à épargner) est le rapport entre le montant de
l'épargne des ménages au cours d'une année et leur revenu disponible (après paiement des
impôts et des cotisations sociales) la même année. Dans les principaux pays industrialisés,
le taux d'épargne a augmenté jusque vers 1975, puis diminué de façon continue, pour se
stabiliser depuis le début des années quatre-vingt-dix. Ainsi en France, il était de 18,7 % en
1970, 20,2 % en 1975, 17,6 % en 1980, 11 % en 1988 et 13,4 % en 1994. Cette
faiblesse compromet la satisfaction du besoin de financement des entreprises et de l'État.
L'effet-prix ne semble pas pouvoir expliquer ce phénomène : au cours des années quatrevingt, la désinflation a été plus forte que la baisse des taux d'intérêt nominaux à long
terme, de sorte que les taux d'intérêt réels ont en fait augmenté, ce qui aurait dû
provoquer une hausse du taux d'épargne. En revanche, l'effet-richesse a pu jouer : la
désinflation permet un effort d'épargne moins important pour maintenir constante la valeur
réelle du patrimoine. Mais c'est surtout l'effet-revenu qui explique la baisse du taux
d'épargne : avec la désindexation des salaires, le revenu réel des ménages stagne, voire
régresse, et avec lui la propension à épargner.
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Les livres
épargne, page 1667, volume 3
Un changement dans la structure de l'épargne.
Deux phénomènes sont caractéristiques de la période ayant commencé en 1970 : une
quasi-stabilité de la part de l'épargne des ménages consacrée au logement, et une
substitution massive des placements financiers (actions, obligations, fonds communs de
placement, titres du marché monétaire) à l'épargne liquide traditionnelle (dépôts à vue non
rémunérés ou livrets d'épargne rémunérés à taux faibles et réglementés). Le logement
absorbait en 1993 comme en 1970 près de la moitié de l'épargne des ménages. Mais la
baisse du taux d'épargne signifie que la part du revenu disponible consacrée à ce poste a
décru de 20 % entre ces deux dates. Le ralentissement de la croissance du revenu
disponible et la forte hausse des coûts du crédit expliquent ce fait. Pendant que la part de
l'épargne liquide dans l'épargne totale passait de 44,8 % à 15,1 %, celle des placements
financiers passait de 5,9 % à 38,4 % ; cette substitution s'explique par les rendements et
plus-values boursières élevés au cours des années quatre-vingt. Ainsi se vérifie l'idée
keynésienne que le taux d'intérêt influence davantage la structure que le montant de
l'épargne.
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masse monétaire
Pigou Arthur Cecil
placement
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