Databac

En quoi les visions baroque et classique du monde s'opposent-elles ?

Publié le 21/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : En quoi les visions baroque et classique du monde s'opposent-elles ?. Ce document contient 1056 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« En quoi les visions baroque et classique du monde s'opposent-elles ? Alors que la France est encore fortement marquée par les bouleversements politiques et les guerres de religion, le sentiment qui domine au début du XVIIe siècle est celui d'une grande instabilité du monde et de la vie humaine.

Le mouvement baroque naît de cette impression d'un monde en mouvement, qui n'est jamais fixé et où rien n'est irréversible. Sur le plan religieux, cette conception se traduit par la montée en puissance des Jésuites qui affirment que Dieu n'a pas ' fixé par avance le destin de l'homme et qu'il doit gagner " son salut en participant activement à la vie terrestre.

Dans les Églises, le baroque s'exprime par un foisonnement d'ornements et de richesses : on célèbre la beauté de l'univers en imitant la fécondité et la puissance de la nature.

Enfin, le baroque se caractérise par une volonté de rupture avec les modèles du passé : les libertins affirment ainsi leur volonté de penser par eux-mêmes et font de la recherche du bonheur ici-bas le but ultime de l'existence humaine.

Pourtant, à partir de 1661, le règne de Louis XIV marque le début d'une nouvelle ère politique qui coïncide avec un changement profond des valeurs : rejetant la vision baroque du monde, le classicisme se positionne comme un mouvement symétriquement inverse.

Pour les classiques, en effet, le monde est figé et constamment soumis à la volonté divine.

Par conséquent, seul Dieu peut assurer le salut de l'homme dont le destin est déterminé par avance.

Cette vision janséniste de la vie trouve son expression politique dans la monarchie absolue : le monarque est souverain et le pouvoir .

centralisé.

Le modèle social qui prédomine est celui de « l'honnête homme », c'est-à-dire l'homme cultivé et modéré, qui fréquente la cour et plie aux exigences de la raison. Quels sont les motifs et les formes littéraires du baroque ? La vision baroque du monde s'exprime d'abord, dans la littérature, par le refus des règles et de la régularité : les écrivains rejettent, par exemple, la hiérarchie des genres (l'opposition entre les genres nobles et les genres vulgaires).

Ainsi, de nombreuses pièces comme L'Illusion comique de Corneille ou La Tempête de Shakespeare mêlent allègrement les registres comique et tragique.

La poésie et le roman portent également la marque de ce mélange des genres : si Théophile de Viau s'attache à évoquer la passion amoureuse ou la beauté de la nature sur le mode lyrique et dans un style précieux, Paul Scarron, lui, relève d'une veine plus satirique qui dénonce les ridicules des hommes, avec la complicité du lecteur. « II portait sur ses épaules une basse de viole, et, parce qu'il se courbait un peu en marchant, on l'eût pris de loin pour une grosse tortue qui marchait sur ses jambes de derrière.

Quelque critique murmurera de la comparaison, à cause du peu de proportion qu'il y a d'une tortue à un homme ; mais j'entends parler des grandes tortues qui se trouvent dans les Indes, et de plus, je m'en sers de ma seule autorité.

» (Paul SCARRON, Le Roman comique.) Le thème de l'illusion et de l'apparence trompeuse est repris sous des formes multiples dans les oeuvres littéraires : introduction d'éléments merveilleux (fées, magiciens, animaux enchantés, etc.), construction en abyme (le « théâtre dans le théâtre »), récurrence des thèmes de l'eau fuyante et insaisissable, du feu volatile et impalpable, etc.

L'idée qui prédomine est que « le monde entier est un théâtre » (Shakespeare).

Enfin, le foisonnement se manifeste dans l'écriture littéraire à travers des figures d'accumulation, d'opposition (antithèses, oxymores qui traduisent la complexité du monde) ou d'amplification (hyperboles). Quels sont les motifs et les formes littéraires du classicisme ? Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, des théoriciens de la littérature tentent d'instaurer des règles strictes inspirées des modèles antiques, qui vont à rencontre de l'esprit baroque.

Ainsi, une oeuvre ne doit pas procurer un plaisir gratuit mais s'inscrire dans une visée morale et didactique ; le mot d'ordre est d'« instruire et plaire » pour corriger les défauts humains.

La tragédie, par exemple, doit inspirer au spectateur « terreur et pitié », tandis que la comédie dénonce les ridicules et les torts de ceux qui s'écartent du droit chemin.

Le héros doit souvent choisir entre sa passion et son devoir ; il peut être soumis à un destin implacable (Phèdre de Racine) ou parvenir à la maîtrise de soi à force de volonté et de raison (Auguste dans Cinna de Corneille).

Cette exigence morale de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles