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En quoi la philosophie des Lumières a-t-elle bouleversée les mentalités jusqu'à conduire à la révolution française ? Comment a-t-elle libéré les esprits ?

Publié le 20/12/2021

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« La philosophie est depuis 2500 ans un immense débat qui anime la pensée occidentale. Chacun de ses représentants n’a de cesse, par delà les siècles, de préciser, de critiquer, de combattre l’ordre établi.

La philosophie est polymorphe, il est délicat d’en donner une définition fixe, elle n’a pas de canal privilégié d’expression, mais elle a besoin d’un objet extérieur pour exister ce qui tend à faire d’elle une discipline parasite qui se nourrit de l’analyse et de la critique de savoirs, de comportements et de réalités qui ne sont jamais en premier lieu philosophique. Selon la formule de Mme du Deffant « philosopher, c’est secouer le joug de l’autorité », aussi convient-il de supposer qu’agir en philosophe c’est tout d’abord s’élever contre le pouvoir en place pour émettre des objections et illuminer les esprits.

Dans ces conditions il est intéressant d’entrevoir la manière dont les hommes de lettres ont procédé pour allumer les lueurs de la raison là où elles ne brillaient pas encore.

En quoi la philosophie des Lumières a-t-elle bouleversée les mentalités jusqu’à conduire à la révolution française ? Comment a-t-elle libéré les esprits ? I/ La philosophie des Lumières : identité scientifique et culturelle du XVIII esiècle français La lumière est une métaphore intrinsèquement liée au XVIII esiècle français, car toute la dimension culturelle et scientifique de cette période s’exprime à travers elle.

La philosophie des lumières se présente comme un mouvement pacifiste, un mouvement des idées qui tend à faire se révéler les esprits d’un peuple français encore sous le joug de l’Ancien Régime, à conseiller des monarques désireux de devenir « éclairés », à combattre l’obscurantisme, en ouvrant sur les ténèbres les fenêtres innombrables de la connaissance. Depuis le XVI esiècle l’image du monde a changé (Copernic, Galilée, Kepler).

Les transformations bouleversent les sociétés d’Europe occidentale.

En réaction contre les inégalités de l’Ancien Régime, les philosophes des Lumières affirment donc l’égalité des hommes ce qui implique une nouvelle conception de la souveraineté.

En effet de ce principe découle la conception d’une souveraineté qui ne serait plus exercée par un seul homme, fût-ce au nom de Dieu (monarchie de droit divin) mais par tous les hommes grâce à un contrat. Les philosophes vont s’attacher à penser la question de la souveraineté et de l’organisation du pouvoir dans un contexte d’effervescence intellectuelle dont témoigne l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert qui souhaite éclairer les esprits à la recherche d’un nouvel équilibre social et politique.

Les philosophes des Lumières vont ainsi s’efforcer de penser et de concevoir des moyens afin de limiter et de contrer les excès du pouvoir II/ Philosopher : une lutte pour l’égalité et la fraternité En nourrissant les Lumières, les philosophes alimentent le foyer de l’égalité et de la fraternité, valeurs que l’Ancien Régime n’avait cessé d’étouffer pour survivre.

Ils vont majoritairement s’opposer au pouvoir autocratique de la monarchie absolue et développer des thèses aux prémices communes pour parvenir à des conclusions différentes sur la définition de la souveraineté au c œur de la question de l’exercice du pouvoir. Par ailleurs, tous les écrivains des Lumières parce qu’ils s’attachent à définir les droits de la liberté, parce qu’ils ont conscience d’avoir un rôle à jouer dans la cité, peuvent être considérés comme des écrivains politiques.

Du reste, la surveillance étroite exercée à leurs égards par le pouvoir en est la preuve.

En 1748, c’est la portée politique de son conte Zadig qui oblige Voltaire à fuir la cour.

En outre la véritable écriture politique du siècle est celle de Montesquieu qui ne fait pas de la littérature une arme politique, mais de la politique un objet d’étude qu’il place au centre de son activité littéraire. Dans De l’esprit des lois, Montesquieu envisage une séparation des pouvoirs qu’il qualifie également de puissances afin de lutter contre un pouvoir excessif.

Rousseau dans Du contrat social (1762) définit comment la volonté générale, expression de tous, permet l’inaliénabilité de la souveraineté du peuple, dans le respect de la loi.

C’est de Locke et de Montesquieu que se sont réclamés les partisans de la souveraineté nationale (Constitution de 1791).

C’est à partir de Rousseau qu’a été élaboré le principe de souveraineté populaire.. »

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