Emphase

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1 (Rhét.) Figure consistant à donner à un terme une importance qu'il n'a pas d'ordinaire. Corneille : « Contre tant d'ennemis que vous reste-t-il? — Moi ! Moi, dis-je,... ». 2 Exagération dans les termes ou dans le ton qui fait que l'expression dépasse l'objet : ex. Brébeuf traduit l'expression de Lucain « tant de morts répandus sur le champ de bataille » par « De morts et de mourants cent montagnes plaintives » (Boileau, Art poétique I, 101). Pompe, au XVIIe s., qualité d'un style noble, éclatant et solennel, est péj., de nos jours, et marque l'excès fâcheux de ces caractères. Ampoule (cf. ampoulé) implique des mots trop pompeux pour le sujet. Bouffissure enchérit et suppose un faste spécieux qui veut en imposer. Enflure, Boursouflure qui enchérit, et Grandiloquence ont moins rapport à la pompe des mots qu'à leur signification et impliquent qu'ils dépassent tellement l'objet qu'ils en deviennent parfois vides de sens et d'idées. Marmontel : « De grands mots et de petites idées ne sont jamais que de l'enflure ». Déclamation suppose un ton et un style qui recherchent les effets oratoires, alors que le sujet ne l'exige pas. D'Alembert : « de la vérité sans déclamation ». Tous ces mots impliquent une disproportion entre la pensée et les mots qui l'expriment, alors que dans l'hyperbole (cf. ce mot), c'est la pensée qui est volontairement exagérée et le terme fort qui l'exprime s'accorde avec elle.