Emile Zola, Nana chapitre XIV (1880)
Publié le 09/11/2021
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Emile Zola, Nana chapitre XIV (1880)
manon cailleaux
Emile ZOLA, grand auteur du 19ème siècle, a rédigé un roman intitulé « Nana » en 1880.
Ce roman narre l’histoire de Nana, une courtisane actrice au Théâtre des Variétés de Paris.
Nana
séduit le public tant par sa beauté que son audace.
Le début du roman décrit la difficulté qu’elle
rencontre pour élever son fils Louis qu'elle a eu à l'âge de seize ans alors qu’elle manque d’argent.
En son chapitre XIV, l’auteur s’attarde sur la mort de Nana.
Il décrit son regard ainsi que celui jeté par les personnages sur le corps de Nana inanimé.
A la lecture de l’extrait, ces regards sont multiples.
Ils peuvent s’assimiler à du dégoût.
Le champ lexical y fait grandement référence : « ce fut une horreur » (ligne 15), « toutes frémirent
et se sauvèrent » (ligne 6).
Ce dégoût est accentué par l’utilisation d’un vocabulaire faisant référence aux sens.
Ainsi, tant le langage relatif à l’odorat que celui relatif à la vision sont présents.
Le texte décrit une odeur nauséabonde : « charnier » ligne 9), « moisissures » (ligne 11), « la
purulence » (ligne 13), « décomposait » (ligne 17), « pourri » (ligne 19).
S’y ajoute une vision répugnante : « pustules » (ligne 10), « flétries, affaissées » lignes 10-11,
« aspect grisâtre » (ligne 11), « trou noir et gâté » (ligne 14).
Cette vision est accentuée par le champ lexical très précis se rapportant à la pourriture : « pustules
»l10, « moisissure »l11, « purulence »l12, « pourri »l19
A cela, se rajoute un regard de peur sur le corps allongé de Nana.
(« frémirent », « se sauvèrent »
(ligne 6), « horrible » (ligne 15), « désespéré » (ligne 20), comme si l’auteur et les personnages
craignaient d’être à la place de la défunte.
La mort est omniprésente : « flétries »l10, « sombré »l13, « charnier »l9, « jetée »l9.
Et cette mort est toujours rapportée au thème de la maladie par l’utilisation du langage médical : «
purulences »l13, « virus »l17, « humeur »l9, « sang »l9 ce qui nous laisse penser que Nana était
véritablement souffrante et qu’elle a succombé à la maladie.
En outre, le texte contient de nombreuses figures de style comme des métaphores « C’était un
charnier »l9 ou des répétitions « elle est changée, elle est changée »l9.
La métaphore est utilisée pour amener le lecteur à comprendre que la défunte n’a plus toute sa
beauté.
La répétition le conduit à constater la réalité de la mort : la dégradation du corps.Mais
cependant, alors que tous les champs lexicaux utilisés sont obscurs et angoissants, l’auteur laisse
subsister une part de lumière : « lampe » ligne 3, « cierge » ligne 3, « flambeaux » ligne 4,
« lumière » ligne 5, « flambée » ligne 16, « soleil » ligne 16, « or » ligne 16.De même, il fait
référence à la beauté passée des cheveux de Nana (« beaux cheveux » ligne 16) qu’il compare à
« Vénus » (ligne 17).La part de lumière ainsi que le rappel de la beauté de Nana fait contraste avec
celle de l’ombre décrite auparavant.De sorte que l’auteur a finalement un regard plus pondéré sur la
réalité de la mort et reconnaît au corps de Nana un caractère encore humain.Pour conclure, il semble
que le regard porté par l’auteur et les personnages soit un peu différent.
Les personnages ne voient
dans la mort de Nana qu’une dégradation d’un corps malade qui les répugne alors que l’auteur est
plus nuancé et distingue la tragédie de la mort et la persistance de la beauté de l’être humain..
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