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Emile Roux

Publié le 16/05/2020

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« Emile Roux A peu de figures, déjà aussi légendaires que celle de "Monsieur Roux", aura correspondu un schéma de vie aussi simple.

Né à Confolensle 17 décembre 1853, successivement élève des collèges de Confolens et d'Aurillac puis du lycée du Puy, il commença ses études demédecine à Clermont-Ferrand et les poursuivit à Paris de 1874 à 1878, en particulier comme aide de clinique de Béhier à l'Hôtel-Dieu. Le hasard, qui l'avait fait préparateur de Duclaux à Clermont-Ferrand puis à la Sorbonne, conduisit ce dernier à le proposer à Pasteur pourinoculer ses animaux à l'École normale.

Ainsi se scella définitivement, en novembre 1878, au sort de Pasteur celui d'Emile Roux, d'abordpréparateur, puis sous-directeur de son laboratoire (1883-1888), enfin chef de service au nouvel Institut (1888-1895).

A la mort dumaître, en octobre 1895, il devint sous directeur de l'Institut (1895-1904), puis directeur, de 1904 à sa mort en 1933. Ses travaux faits en commun avec Pasteur (et en collaboration avec Chamberland et Thuillier) devaient marquer l'application triomphalede la doctrine pastorienne au domaine des maladies infectieuses : le choléra des poules (1880) est l'occasion de la mise en évidence del'atténuation d'une culture pathogène devenant par vieillissement vaccin.

La même année voit démontré le rôle pathogène dustaphylocoque et du streptocoque. Le charbon allait fournir la première des victoires spectaculaires.

Après l'obtention définitive en culture pure de la bactéridie, incriminéedix-sept ans auparavant par Davaine, c'est la reproduction expérimentale indiscutable de la maladie, exemple banal à des yeuxmodernes mais, historiquement, premier cycle complet d'une maladie au laboratoire.

Mais surtout, c'est l'obtention d'un vaccin, interditsemblait-il par la formation de spores lors du vieillissement, réalisé par l'artifice du vieillissement à 42°-43° et consacré d'emblée parl'éclatante réussite publique de Pouilly-le-Fort (1881). La rage, autre terreur de l'humanité, permit à son tour le second triomphe grandiose.

A Roux revient particulièrement l'idée d'utiliser lesmoelles épinières à la place de l'impossible culture d'un germe invisible et celle d'atténuer leur virulence en assurant leur vieillissementpar la suspension dans un flacon à deux tubulures.

C'est lui qui réalisa l'inoculation sous-duremérienne à l'animal, condition d'un succèsconstant et qu'il tenta en l'absence même de Pasteur, à qui le geste apparaissait trop cruel.

C'est à la rage d'ailleurs que fut consacrée lathèse de Roux (1883). Ses travaux personnels devaient être tout aussi éclatants.

Après ceux destinés, de 1883 à 1887, à parfaire l'Oeuvre consacrée au charbon(atténuation de la bactéridie par les antiseptiques, vaccination du lapin) et ceux consacrés au rouget du porc (1885), vinrent s'édifier deuxgrandes conquêtes. La diphtérie sera vaincue par deux contributions capitales de Roux encadrant et rendant possible celle de Behring.

D'une part, de 1888 à1890 avec Yersin, Roux découvre qu'un microbe peut nuire en libérant une substance soluble, susceptible d'être obtenue dans un milieudonné : c'était toute la genèse de la notion de toxine.

(Cette notion fut démontrée d'abord avec le vibrion septique : la sérosité d'uncobaye mort de cette septicémie conserve, après filtration, un poison qui tue le cobaye avec tous les signes mêmes de la maladie ;inoculée à faible dose, elle l'immunise).

Par transposition aux cultures du bacille diphtérique, Roux et Yersin obtiennent ainsi la toxinediphtérique.

En inoculant cette dernière, Behring et Kitasato (1890) constatent que le sang des animaux acquiert des propriétésantitoxiques susceptibles de protéger contre l'intoxication diphtérique.

Nouvelle rentrée en scène de Roux avec deux internes deshôpitaux, Louis Martin et Auguste Chaillou, réalisant d'abord la protection de petits animaux de laboratoire (1891-1892), puis assurant engrand la production d'un sérum à l'aide du cheval (1892-1893), le tout aboutissant à la retentissante communication de Budapest (1894),abaissant sur trois cents cas la mortalité de 34 à 12 %.

Au lendemain naissait, sur souscription du journal Le Figaro, le centre deproduction des sérums de Garches. Le tétanos est vaincu de façon sensiblement parallèle : obtention avec Vaillard du sérum antitétanique (1893), étude avec Borrel dutétanos cérébral et de l'immunité dans le tétanos (1898). Le choléra permet à son tour l'acquisition d'une sérothérapie, avec Metchnikoff et Salimbeni (1896), sérothérapie qui révèle la possibilitéd'une action non seulement antitoxique mais également antimicrobienne. Il resterait encore beaucoup à citer, telle l'étude de la péripneumonie avec Nocard, Borrel, Salimbeni et Dujardin-Beaumetz (1898) etsurtout le cycle de la syphilis expérimentale du chimpanzé avec Metchnikoff (1903-1906) poursuivi avec l'argent même du prix Osirisdécerné à Roux. L'homme, par ailleurs, à mérité d'autres tributs d'admiration : Enseigneur de grande classe, il avait fondé en 1888 le cours de microbiologie de l'Institut Pasteur, où restèrent inoubliables la clarté deses exposés comme la précision de ses gestes techniques. Directeur de l'Institut, il en vécut l'élévation bâtiment par bâtiment, y enfermant sa vie quotidienne, et même son sommeil pendant dix-sept ans dans la plus modeste des chambres d'internes de l'hôpital.

Il veillait à tout, dispersant les filiales lointaines, commandant àchaque enthousiasme, interdisant aujourd'hui le geste dangereux, guettant demain, et avec quelle inquiétude, la convalescence de toutaccident de laboratoire, en un mot participant, au maximum, à la vie même de chacun. Conseiller technique dans tous les domaines de l'hygiène nationale et internationale, avec quelle autorité savait-il faire naître et aboutirles solutions ! Les honneurs venaient d'eux-mêmes, qu'il acceptait difficilement quand il ne les repoussait point : membre de l'Académie de médecineen 1896 (à la place même de Pasteur), et de l'Académie des sciences en 1899, il refusa à deux reprises le fauteuil de l'Académiefrançaise. A qui ne l'a même connu que par de brèves rencontres, demeure inoubliable la silhouette de ce solitaire infatigable, qu'amincit certespendant cinquante ans la sourde maladie, mais d'où rayonnait une personnalité d'une culture universelle, d'un mépris total de l'argent,d'une simplicité non jouée et d'un sens splendide de l'autorité.

Nulle évocation ne stigmatise mieux l'actuelle marée montante desmédiocres appétits que celle de celui qui, si dignement, refléta Louis Pasteur.. »

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