Emile LoubetUn président populaire.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 Emile Loubet
Un président populaire
Le président Félix Faure était mort brusquemen~, le 16 février 1899, au
moment ou l'affaire Dreyfus avait
atteint son point culminant.
Dès le
len demain de cet événement, dans L'A uro re, Clemenceau écrivait: «Je vote pour Loubet.» Le 18 février 1899, Emile
Loubet fut élu à la présidence de la Ré publique par 483 voix sur 812 (279 «modérés» ayant voté pour Méline).
Le
matin même, une certaine presse avait
flétri
le futur élu du Congrès, le traitant
de protecteur des «panamistes» et des «dreyfusards».
Après son élection, le nouveau président, débarquant gare
Saint-Lazare, fut accueilli par des huées.
Quelques mois plus tard, au champ de
courses d'Auteuil, un énergumène,
le baron Christiani, se jeta sur lui et, d'un
coup de canne, écrasa son haut-de forme.
A la suite de cette bagarre, le cabinet Dupuy dut démissionner.
Pourquoi tant de haine? Emile Loubet
était pourtant le plus honnête homme du
monde.
Né le 31 décembre 1838, à Mar sanne (Drôme), d'une famille paysanne, il s'inscrivit au barreau de Montélimar
après de bonnes études juridiques, puis
devint successivement maire de la ville,
député, sénateur, ministre des Travaux
publics, président du Conseil.
Sa
simpli cité, sa bonhomie plaisaient à ses amis.
Ses adversaires eux-mêmes durent re connaître qu'il tenait parfaitement sa
place à l'Elysée.
Il sut fort bien recevoir
les têtes couronnées et représenta digne ment la France à l'étranger, notamment
en Russie et en Angleterre (sans parler
de sa visite au Quirinal, qui provoqua
1838-1929
·des remous chez les ~atholiques).
Au cours de ses voyages à travers la France il conquit tous les cœurs et, lors de
l'Exposition de 1900, il.
reçut, comme
auparavant Carnot, 10000 maires de
France venus saluer la tour Eiffel.
Sa
bonhomie, son accent méridional
plai
saient à ses interlocuteurs qui appré ciaient également son visage avenant
et malicieux, orné d'une barbe poivre et
sel.
Sa personnalité était, certes, un peu
effa cée, ·mais il avait des idées claires , du
bon sens.
((Les réformes, disait- il, de vaient se faire sans secousses.» Sans
doute déplora-t-il les mesures anticléri cales de Waldeck-Rousseau et d'Emile
Combes, mais, fidèle à la Constitution,
il refusait d'user de son autorité à
l'encontre du président du Conseil.
Huitième président de la
III• Républi que, Loubet fut le premier à quitter nor malement l'Eiysée à la fm de son man dat.
Il vit sans déplaisir arriver l'heure
de la retraite: «Je ne serai, disait-il avec
satisfaction, ni sénateur, ni député, ni même conseiller municipal.
Je ne serai
rien, absolument rien!» Ce sage mourut à Montélimar, le 20 décembre 1929.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Emile LoubetUn président populaire.
- LOUBET, Emile (31 décembre 1838-20 décembre 1929) Président de la République (1899-1906) Député républicain modéré, il est élu pour la première fois en 1876 et passe au Sénat en 1885.
- Agostino Neto1922-1979Poète angolais et président du MPLA (Mouvement populaire pour la libération del'Angola).
- LOUBET, Emile(31 décembre 1838-20 décembre 1929)Président de la République (1899-1906)Député républicain modéré, il est élu pour la première fois en 1876 etpasse au Sénat en 1885.
- L'Astronomie populaire de Camille Flammarion