EMC Oral domaine 1 Axe 2 Les conditions du débat publique

« Introduction : L’une des grandes avancées de la démocratie se situe dans la permission du débat. Autrement dit, dans une démocratie, il est possible pour les citoyens de discuter, de remettre en question ou de problématiser les sujets politiques divers. L'une des grandes avancées de la démocratie réside dans la liberté de débattre.

En d'autres termes, dans une démocratie, les citoyens ont la possibilité de discuter, de remettre en question ou de problématiser divers sujets politiques.

Le débat permet notamment de faire avancer des sujets de préoccupations contemporains.

De nos jours, ces sujets touchent à la fois l'écologie, l'énergie, l'agriculture et la question de la transformation de l'économie en une économie durable pour les travailleurs et les consommateurs.

Il est donc important de se demander quelles sont les conditions qui permettent au débat d'avoir lieu en démocratie ? d’abord nous allons voir Les conditions idéale d’exercice du débat publique et le rôle privilégie du média puis les problèmes aux quelles ce heurte le débat démocratique actuel. I- Les conditions du débat publique : Liberté rôle informatif des médias : La notion de « débat public » est souvent comprise, dans le langage commun, comme l'ensemble des éléments d'un sujet qui fait débat dans les médias et auprès du grand public, et entraîne des prises de position publiques ; on pourrait parler de « débat dans la société » plus que de « débat public ».

Jusqu’au XIX -ème siècle, l’information est strictement contrôlée par l’état mais vers 1881 une loi aboutit pour une liberté de presse qui supprime la censure et les délits d’opinion.

Par la loi Sur la liberté de la presse la formation devient indépendante de l’état et la liberté de presse d’opinion est définitivement instaurer. La diffusion de l'information a été révolutionnée par l'invention de l'imprimerie par Gutenberg au milieu du XVe siècle, permettant une circulation plus large des contenus.

Au XVIIe siècle, en France, la Gazette de Théophraste Renaudot a inauguré une diffusion rapide des savoirs et des informations, contribuant à l'émergence des idées libérales et démocratiques.

Au XIXe siècle, la presse écrite s'est massivement répandue grâce à de nouvelles techniques d'impression, au télégraphe et au téléphone, stimulant l'intérêt du public pour l'information, notamment pendant la IIIe République en France.

À partir de la seconde moitié du XXe siècle, la presse a connu de nouvelles mutations technologiques telles que la quadrichromie, les rotatives modernes, l'informatisation et le numérique, tout en affrontant la concurrence de la télévision, de la radio et d'Internet, s'orientant progressivement vers l'industrie du divertissement tout en préservant son rôle de référence en matière d'opinion et d'information. Spécificité sur la presse Française : Au XXe siècle, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France se distinguent par la qualité de leur presse, chacun adoptant des modèles différents.

Les Anglo-saxons privilégient une approche factuelle et objective, tandis que la France se caractérise par une presse d'opinion, héritière de la tradition des écrivains français renommés du XIXe siècle tels que Victor Hugo, Jules Verne et Émile Zola, ce dernier ayant validé cette orientation politique avec son célèbre article « J'accuse » en 1898.

Les médias français comme Le Monde, Le Nouvel Observateur et Libération se positionnent généralement à gauche, tandis que Le Figaro ou Le Point tendent vers la droite, favorisant ainsi des débats politiques intenses.

Malgré leurs différences, ces médias jouent un rôle crucial dans la transparence politique, bien que parfois ils prennent position sur des questions spécifiques, influençant ainsi les débats publics et soulignant l'importance de la liberté d'information et de la quête de la vérité pour un débat démocratique sain. L’éthique de la vérité : Michel Foucault, philosophe français du XXe siècle, a défini le concept de parrësia, hérité de la Grèce antique, comme une forme de rapport à la vérité qui implique parler librement, sans crainte des risques encourus, et choisir la critique plutôt que l'adulation ou le silence.

Pour Foucault, la parrësia consiste à dire la vérité au public malgré les dangers, reposant sur une recherche constante d'objectivité et la nécessité de se libérer des influences.

Cela implique une capacité de distanciation avec soi-même et avec les influences extérieures, la mobilisation de l'esprit critique, l'argumentation et le respect de la parole d'autrui.

Dans le contexte des discours politiques et médiatiques, les citoyens doivent interroger les discours diffusés pour dégager des conclusions bénéfiques au bien commun, en remettant en question les discours institutionnels pour permettre à chaque citoyen de se positionner clairement dans un débat prédéterminé.

Cette éthique de la vérité est cruciale dans le contexte actuel de critique croissante de la communication politique et des médias, soulignant l'importance de la parrësia pour la bonne tenue des débats et la clarification des discours. II- Les difficultés à maintenir un débat de qualité : La critique des médias et des représentants politiques est de plus en plus courante lorsqu'il s'agit d'analyser une décision publique et d'engager un débat, en raison de l'aspect de plus en plus policé des discours politiques et de la prédominance croissante de la communication politique pour obtenir le soutien de l'opinion publique.

Trois éléments expliquent ces critiques et influencent la qualité des débats publics : la concentration médiatique, qui limite la diversité des points de vue et la pluralité des opinions exprimées ; la tendance à privilégier la forme au détriment du fond dans la couverture médiatique, ce qui peut affaiblir la profondeur de l'analyse et la compréhension des enjeux ; enfin, la prolifération des infox (ou fake news) et la remise en question de l'éthique journalistique, qui peuvent altérer la confiance du public dans l'information diffusée et brouiller les frontières entre faits et opinions. La question de l’indépendance des médias : Ces dernières années,.... »