Éluard, dans Physique de la poésie, écrit à propos de Picasso :« Il est devant un poète comme un poète devant un tableau. Il rêve, il imagine, il crée. » À travers cet hommage à Picasso, quels objectifs se fixe à lui-même le poète-illustrateur des dessins de Man Ray ?
Publié le 07/07/2020
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Éluard, dans Physique de la poésie, écrit à propos de Picasso :« Il est devant un poète comme un poète devant un tableau. Il rêve, il imagine, il crée. » À travers cet hommage à Picasso, quels objectifs se fixe à lui-même le poète-illustrateur des dessins de Man Ray ?. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.
« Cette voyance poétique, activée par l'image, est tributaire de la force de dialogue des dessins. Man Ray donne là des images mentales à grand pouvoir d'interpellation et grande plasticité d'interprétation. Allégories*, scènes de cauchemar, images du désir et de la sensualité, délires d'objets, visions fantasques, collages incongrus sont, peut-on dire, des coupeurs de souffle propres à stimuler les imaginations et à les familiariser avec les déclinaisons du surréel. Mais toutes ces extravagances fonctionnent comme des confidences : le trait est simple, relevant plus de l'ébauche ou du croquis que du dessin d'art. Cette subtile alliance du hors-norme et de la simplicité introduit dans l'ensemble un humour en oxymore*, vecteur de complicité pour le spectateur. Ce sont des dessins qui embarquent regards et esprits. Cette force attractive s'exerce en douceur, car ces dessins portent des questionnements qui installent souvent celui qui les regarde en situation de dialogue. Ils forcent à des retours sur soi pour s'interroger sur les questions du désir, des peurs, des rêves, de la relation avec le monde de la nature et avec l'univers matériel. Man Ray apporte dans les Mains libres un imaginaire de partage et convainc qu'« il dessine pour être aimé ». ...»
«
Éluard,
dans Phy sique de la p oésie, écri t à pro po s de Picasso:« Il
est d
evant un po ète c omme u n poète devant un tableau.
Il rêve,
il
imagi ne, il crée.
»
À travers c
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même l e poète-illustrateur des d
essins d e Man Ray? •
Relever ce que problématise le sujet
Si l'on s'interroge sur la relation que veut instaurer Éluard avec les
dessins de Man Ray, on peut tenir compte de l'hommage qu'il rend
à Picasso sachant être « devant un poète, comme un poète devant un
tableau ».
C'est en effet une référence à son propre art que fait là
Éluard, suggérant que l'image le convoque lui, poète, pour rêver,
imaginer, créer.
Cette trilogie problématise en fait la question de
l' apport des poèmes d'Éluard aux dessins de Man Ray et celle aussi
de la force de dialogue de ces dessins.
Elle anticipe finalement sur la
définition à donner à l'illustration de l'image par le poème.
* * *
• Plan analytique* sur le dialogue entre textes et dessins
La convocation de l'image pour son potentiel de rêve, d'imaginaire
et d'inspiration poétique n'est pas dans Les Mains libres une voyance
sans retour.
En rêvant, imaginant, créant à partir des dessins, Éluard
agit sur leur visibilité, leur légèreté ou leur transparence.
Le plus de visibilité qu'apporte le poème au dessin tient à la création
d'atmosphère que sait admirablement créer Éluard.
Il peut amplifier l'atmosphère édénique de L'arbre-rose (45) en une
évocation universalisée et animée de la fécondité.
La comparaison
« comme un ventre » et le dernier vers, « La rosée brûle de fleurir »
donnent au cou ple du dessin une connotation amoureuse plus
prof onde que celle de leur seule nudité.
Le dessin, avec le poème,
suggère plus, laissant rêver à une subjectivité amoureuse autour d'un.
»
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