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El Salvador (1986-1987)

Publié le 23/09/2020

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« El Salvador (1986-1987) Au Salvador, pris entre l'aile droite de la démocratie-chrétienne, l'armée, l'extrême droite, le mouvement urbain et syndical, la guérilla et l'entreprise privée (qui, depuis 1980, n'a jamais digéré la nationalisation du commerce extérieur et de la banque, ni la timide réforme agraire), le président José Napoléon Duarte est soutenu à bout de bras par les États-Unis.

La crise économique a été encore accentuée par la chute du prix du café, principal produit d'exportation.

Pour 1986, l'inflation a été de 32%, le chômage a atteint 32% également, et le service de la dette extérieure a représenté plus de la moitié des revenus des exportations.

Le tremblement de terre du 10 octobre 1986, d'une intensité de 7,5° sur l'échelle de Richter, a détruit une partie de la capitale, causé 1 200 morts, plus de 10 000 blessés et quelque 300 millions de dollars de pertes matérielles.

Il a surtout touché les bidonvilles, les populations déplacées et le secteur informel.

Malgré cela, la plus grande partie du budget 1987 devait être destinée aux dépenses de défense et de sécurité publique.

C'est dire que la population salvadorienne n'a pas fini de souffrir d'un affrontement qui a déjà fait 60 000 morts en six ans parmi les civils non combattants.

Pourtant, la lutte armée n'apparaît plus comme la seule forme d'opposition populaire au pouvoir en place.

Un grand mouvement de masse se développe avec lequel il faudra désormais compter, représenté principalement mais pas uniquement par l'Union nationale des travailleurs salvadoriens (UNTS), dont le pouvoir de mobilisation est indiscutable.

L'UNTS réclame notamment la suppression des mesures économiques d'austérité prises en janvier 1986, l'approfondissement de la réforme agraire, le respect des droits de l'homme quotidiennement violés, la révision des rapports avec les États-Unis, et la reprise du dialogue entre la guérilla et le gouvernement.

Ce dialogue, toujours repoussé, apparaît de plus en plus comme une opération de propagande pour les deux parties, sans volonté réelle de parvenir à un accord, chacune étant persuadée de gagner militairement et rejetant sur l'autre la responsabilité du blocage. Sur le plan militaire, le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) est entré dans une nouvelle phase de lutte, multipliant les opérations simultanées: blocus des transports, sabotages, attaques des centrales électriques, minages, embuscades.

L'opération la plus spectaculaire a été l'attaque de la caserne de la 4e brigade d'infanterie d'El Paraiso (province de Chalatenango) le 31 mars 1987, qui a provoqué soixante-quatre morts dans l'armée gouvernementale.

Cette dernière avait sous-estimé les possibilités de la guérilla.

Aux États-Unis, on se pose des questions, et certains congressistes ont demandé une réévaluation de la politique menée vis-à-vis du Salvador. Les plus touchés dans cette guerre sont les paysans des zones de conflits, déplacés et réfugiés potentiels.

La dégradation de l'économie se charge du reste.

Le gouvernement salvadorien s'inquiète par ailleurs d'un éventuel retour des réfugiés exilés aux États-Unis (estimés à plus de 500 000) sous l'effet de la nouvelle loi d'immigration Simpson-Rodino, destinée essentiellement aux illégaux mexicains, mais qui s'appliquera également aux réfugiés centraméricains.

Un retour massif pourrait être désastreux pour l'économie déjà chancelante du pays.. »

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