Égypte (2001-2002): Perte d'influence sur l'échiquier proche-oriental
Publié le 14/09/2020
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Égypte 2001-2002
Perte d'influence sur l'échiquier proche-oriental
La perte d'influence de l'Égypte sur la scène proche-orientale a é
té le fait marquant de l'année 2001-
2002.
Depuis janvier 2001 et l'échec des négociations de Taba (Si
naï), prolongement du «sommet» de
Camp David (été 2000) entre Yasser Arafat, Ehud Barak et Bill Cl
inton, l'Égypte a perdu son rôle de
médiateur privilégié du processus de paix israélo-palestinie
n.
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a
critiqué, dès son élection en février 2001, le soutien de l'
Égypte à Yasser Arafat, tandis que
l'administration Bush a cherché, après les attentats islamistes du
11 septembre contre les États-Unis, de
nouveaux appuis dans la région.
Cette politique a culminé avec l'i
nitiative de paix du prince héritier
saoudien Abdallah, qui a complètement pris de court les autorités
égyptiennes.
Vexé, le président Hosni
Moubarak a refusé de se rendre au sommet de la Ligue arabe, en mars 2
002 à Beyrouth, où a été
adoptée la proposition saoudienne de normalisation des relations entr
e les pays arabes et Israël en
échange d'un retrait israélien jusqu'aux frontières de 1967.
En
juin 2002, une visite de H.
Moubarak aux
États-Unis, puis le discours de George W.
Bush appelant à la cré
ation d'un État palestinien provisoire ont
montré l'étendue des divergences entre les autorités américa
ines et égyptiennes.
Soucieuse de retrouver
sa place sur l'échiquier proche-oriental, l'Égypte a pourtant ré
servé un accueil plutôt positif aux
propositions américaines, alors qu'elle les jugeait encore inacceptab
les quelques jours plus tôt.
Grand écart entre dirigeants et population
Cette position en porte à faux risquait d'aggraver le fossé qui s'
est creusé depuis le début de la deuxième
intifada (septembre 2000) entre les dirigeants égyptiens et la popu
lation, qui se sent prisonnière des
accords de paix conclus avec Israël en 1978 à Camp David.
En avril
2002, l'opération militaire israélienne
Rempart en Cisjordanie a provoqué des manifestations de soutien aux P
alestiniens dans toutes les
universités du pays (régie par la loi d'urgence depuis l'assassin
at d'Anouar al-Sadate en 1981, l'Égypte ne
tolère les manifestations qu'à l'intérieur de lieux clos).
Fac
e à la répression policière, la colère contre
l'occupation israélienne s'est couplée d'un ressentiment croissant
contre le gouvernement égyptien,
accusé de sabrer les espoirs démocratiques du peuple.
Des affronte
ments au Caire et à Alexandrie ont
fait un mort et des centaines de blessés.
Le mécontentement à l
'encontre des autorités a également été
nourri par des scandales internes.
Le plus grave a été l'incendie
accidentel d'un train mal entretenu qui
effectuait la liaison entre Le Caire et Assouan en mars 2002 (331 morts
selon le bilan officiel, mais plus
d'un millier selon des sources médicales).
L'année 2001-2002 a aussi été marquée par une vague d'affair
es judiciaires à sensation, qui ont permis à
l'État de s'ériger en défenseur des valeurs morales et religieu
ses.
Un terrain jusque-là occupé par son
principal adversaire, la confrérie interdite, mais tolérée, des
Frères musulmans, dont 17 membres
(étiquetés indépendants) sont entrés au Parlement après
les législatives de l'automne 2000.
Le procès de
52 homosexuels présumés, ou celui du militant des droits de l'homm
e égypto-américain Saad Eddine
Ibrahim ont sérieusement terni les relations entre Le Caire et Washin
gton.
Mais en encourageant leur
médiatisation les autorités ont surtout cherché à détourn
er l'attention de la population des graves
problèmes rencontrés par le pays (crise économique, corruption
, etc.).
Plusieurs procès ont également
visé les islamistes, même si la Gama'a al-Islamiya, principal grou
pe armé du pays, a confirmé début 2002
qu'elle renonçait à la prise du pouvoir par la violence.
En revanc
he, les attentats du 11 septembre ont
montré l'importance de l'organisation égyptienne al-Jihad dans les
réseaux d'Oussama ben Laden, qui a
puisé dans ses rangs plusieurs de ses bras droits.
Le chef présumé
des pirates de l'air du 11 septembre,
Mohammed Atta, était lui-même égyptien.
Crise économique aiguë
Sur le plan économique, confrontée à une crise chronique des li
quidités, aggravée par deux ans de
ralentissement de la croissance (de 3,3 % en 2001, contre 5 %-6 % de 19
95 à 1999) et par la flambée
du dollar, l'Égypte a renoncé à la politique d'ancrage de la li
vre au dollar instaurée en 1991.
Après un.
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