Égypte

« 1 / 2 Égypte 1 Sur un territoire d'un million de kilomètres carrés, l'Égypte n'a, lors de la proclamation de la République en 1953, que 30 000 km2 de terres cultivées.

Mais ces terres, grâce au climat et au limon apporté par le Nil (avec les deux ou trois récoltes qu'elles donnent chaque année), ont longtemps suffi à assurer la légendaire prospérité de ce pays dont le destin semblait d'être " essentiellement agricole "· Grenier à blé de Rome dans l'Antiquité, l'Égypte au XIX" siècle, par l'introduc­ tion de la culture du coton, et après la guerre de Sécession, était devenue un pays de monoculture.

2 Les cultures alimentaires du blé, du mais et du riz ne suffisent plus à nourrir une population qui s'accroit de plus de 2 °/o par an.

Mais l'exportation du coton (85% du total des exportations entre les deux guerres) faisait vivre le pays.

Jusqu'à la révolution nassérlenne, malgré un début d'industrialisation favorisé par les deux guerres, la structure économique de l'Égypte était celle d'un pays colonisé : le coton égyptien, le meilleur du monde, alimentait les filatures du Lancashire et la Grande-Bretagne fournissait les produits Industriels.

3 Un double but a déterminé le problème économique qui s'est posé aux dirigeants du nouveau régime : accroissement de la production agricole et rupture de la monoculture d'une part, Industrialisation accélérée d'autre part, pour permettre à l'Égypte d'échapper à la stagnation économique.

Nourrir les 26 millions d'habitants d'alors et leur donner du travail était à ce prix.

Il y a plus de 35 millions d'habitants aujourd'hui.

4 L'accroissement de la production agricole dépend de la réforme agraire (dont les effets ne répondent pas entièrement aux espoirs du régime), du progrès des coopératives agricoles et de l'extension de l'Irrigation, condition " sine qua non " de toute culture en Égypte {haut barrage : 650 000 hectares nouveaux, 54% de la 2 / 2. »