Égypte (1996-1997): "Satisfecit" du FMI
Publié le 14/09/2020
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Égypte 1996-1997
"Satisfecit" du FMI
L'année 1996-1997 a hérité des crises auxquelles devait faire f
ace le pouvoir égyptien: accentuation de la
répression contre la confrérie des Frères musulmans, poursuite
d'une confrontation violente avec les
islamistes radicaux dans le Sud qui, pour localisée, n'en est pas moi
ns meurtrière, et gestion des effets
sociopolitiques de la libéralisation économique.
A l'instar des é
lections législatives de 1996, les élections
locales d'avril 1997 ont été précédées d'arrestations par
mi les Frères musulmans.
Lors de ces élections, le
PND (Parti national démocratique, au pouvoir) a, sans surprise, raf
lé la majorité des 47382 sièges.
Il avait
présenté 47000 candidats, soit huit fois plus que toute l'oppositi
on réunie, alors que seulement la moitié
des sièges était à pourvoir, 48,8 % des candidats étant sans
concurrents.
Selon le ministre de l'Intérieur Hassan al-Alfi (en juin 1997), 493
2 islamistes auraient été emprisonnés
depuis 1992 et 526 d'entre eux condamnés.
L'Organisation égyptienn
e des droits de l'homme (OEDH) a
estimé que 16700 au moins étaient détenus en vertu de la loi d'
urgence, dont 7891 pour participation à
des actes de violence.
La Jamaa al-islamiyya a avancé pour sa part le
chiffre de 34000 islamistes
emprisonnés.
A la suite de la condamnation à mort de quatre islami
stes (ce qui portait le nombre de
peines capitales prononcées contre des islamistes depuis 1993 à 87
, dont 54 exécutées), l'OEDH a réitéré
son appel pour la suppression des tribunaux militaires dont les jugement
s sont plus sévères et sans appel.
En juillet 1997, 6 dirigeants de ce groupe avaient lancé un appel non
conditionné à l'arrêt des violences,
auquel le pouvoir n'a pas donné suite.
Depuis leur déclenchement en mars 1992 et jusqu'en juin 1997, les opé
rations de violence ont fait près
de 1180 victimes, dont 150 en 1996-1997.
Deux attentats attribués à
la Jamaa islamiyya (22 morts) ont
coïncidé avec la visite du président Hosni Moubarak à Washin
gton (mars 1997), lors de laquelle des
groupes de l'émigration copte ont appelé les États-Unis à fa
ire pression sur le pouvoir égyptien.
L'intervention de l'instance religieuse officielle islamique que repré
sente al-Azhar a pris de l'ampleur.
Sur
ses recommandations, en juin 1997, la censure a retiré de la circulat
ion plusieurs ouvrages pour atteinte
à la religion ou outrage aux moeurs.
Le ministère des Waqfs (bien
s de main morte) a annoncé un plan
(janvier 1997) pour la reprise en main des mosquées et de la pré
dication.
L'incidence politique des orientations économiques
Un procès, en avril 1997, a impliqué 32 responsables, dont 4 dé
putés de la majorité.
Après les "députés
de la drogue" dans les années quatre-vingt, les "députés des pr
êts" ont été accusés d'avoir obtenu ou
facilité l'octroi de prêts dont ils n'ont pu rembourser que le tie
rs, détournant ainsi près de 340 millions de
dollars au détriment de cinq banques égyptiennes.
Mettant en cause
l'ensemble des pratiques bancaires,
ce procès a coïncidé avec ce que les hommes d'affaires ont perç
u comme une campagne de dénigrement.
Le Conseil présidentiel égypto-américain (1995), constitué
de quinze membres, avait critiqué - qui plus
est aux États-Unis - la lenteur des privatisations.
Il s'en est suivi
, en mars 1997, un rappel à l'ordre du
président de la République, soulignant le caractère consultatif
de l'instance qu'il avait mise en place.
Une
loi a été votée, en juin 1996, autorisant les investisseurs é
trangers à devenir majoritaires dans les joint-
ventures bancaires, de même qu'une série de lois les encourageant
à investir dans l'immobilier et la
gestion des autoroutes sur la base de concessions de 99 ans.
La perspect
ive de l'entrée en vigueur, en
octobre 1997, d'une loi libérant le loyer des terres agricoles a dé
clenché des émeutes suivies
d'arrestations dans plusieurs villes de province.
Sur le plan économi
que, les privatisations d'entreprises
publiques ont été accélérées.
Nouvel accord avec le FMI
Le pays est enfin parvenu, en octobre 1996, à la conclusion d'un nouv
el accord avec le FMI (Fonds.
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