Égypte (1994-1995): L'enjeu de la nouvelle donne régionale
Publié le 14/09/2020
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Égypte 1994-1995
L'enjeu de la nouvelle donne régionale
En 1994-1995, le rôle géopolitique de l'Égypte a été larg
ement affecté par les mutations régionales.
Avec
l'épuisement de la rente politico-économique qu'avait permise son
engagement dans la coalition anti-
irakienne, durant la guerre du Golfe (1991), et plus encore avec l'acc
ord d'autonomie palestinienne signé
entre l'OLP et Israël le 13 septembre 1993 et le traité de paix sc
ellé entre la Jordanie et Israël (26 octobre
1994), sa place dans la région s'est trouvée modifiée.
Par ail
leurs, le premier signataire d'un traité de paix
avec Israël (Camp David, en 1979) s'est vu "doublé" par ses vois
ins, qui, du Maroc à la Jordanie, ont
engagé la normalisation de leurs rapports avec Israël.
La "décl
aration de Damas" paraphée par l'Égypte,
la Syrie et les États du Golfe, en mars 1991, en vue de définir le
s bases d'une sécurité collective, et dont
les signataires se sont réunis en janvier 1994, est restée lettre
morte pour ce qui est du soutien à
l'Égypte.
Forte du succès de la Conférence internationale sur la population
et le développement qui s'est tenue au
Caire du 5 au 13 septembre 1994, la diplomatie égyptienne a diversifi
é ses interlocuteurs tout en
privilégiant les enjeux économiques: partenariats économiques a
vec le Japon, les États-Unis et
participation à divers forums.
Par ailleurs, de la réunion des min
istres des Affaires étrangères des pays
méditerranéens (juillet 1994), à la Conférence économiq
ue internationale sur le Proche-Orient
(Casablanca août 1994), en passant par l'accueil au Caire de la con
férence de l'Union européenne sur les
PME (petites et moyennes entreprises) en décembre 1994, et le statu
t d'observateur alloué au sein de
l'Union du Maghreb arabe (novembre 1994), l'Égypte a montré qu'e
lle entendait garder sa place dans la
nouvelle donne moyen-orientale.
A la diplomatie des "sommets", réunissant les chefs d'États égy
ptien, syrien, saoudien, censée renforcer
la solidarité arabe, a répondu la rencontre des signataires de la
paix, le président égyptien Hosni
Moubarak, le Premier ministre israélien Itzhak Rabin, le roi Hussein
de Jordanie et Yasser Arafat, chef de
l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), le 3 février
1995.
Nouvelles tensions avec les États-Unis
Sur un autre front, l'attentat manqué contre H.
Moubarak, le 27 juin
1995 à Addis-Abéba, a eu pour effet
de raviver les tensions entre l'Égypte et le Soudan, ce dernier ayant
été accusé par Le Caire d'abriter des
activistes islamistes.
Faisant taire pour un temps les critiques contre
le régime, cet attentat n'en posait
par moins la question de la succession de H.
Moubarak, qui, depuis son a
ccession au pouvoir en 1981,
s'est abstenu de nommer un vice-président.
Les relations égypto-américaines sont à nouveau entrées en c
rise, les raisons avancées par Washington
étant la violation par les fils de certains hauts responsables égy
ptiens de l'embargo imposé à la Libye.
Au
même moment, la presse officieuse reprochait aux États-Unis d'ê
tre ouverts à une possibilité d'alternative
islamiste au régime.
A cela s'ajoutaient les pressions des créanci
ers internationaux.
Le tout a été perçu
comme un montage américain visant à mettre l'Égypte au pas à
l'approche de la reconduction du TNP
(Traité de non-prolifération nucléaire); Washington n'admetta
it pas que la résistance du Caire fût liée au
refus de signer d'Israël.
La reconduction, en mai 1995, du TNP pour u
ne durée illimitée et sans qu'Israël
n'y soit intégré, a constitué un échec pour la diplomatie é
gyptienne.
De plus, la motion relative au
Proche-Orient vers laquelle a poussé l'Égypte ne mentionnait pas l
e principal programme militaire
nucléaire de la région, celui d'Israël.
En dépit de la visite du président israélien Ezer Weizmann en É
gypte, en décembre 1994, la "tension
verbale" entre les deux pays a atteint son apogée avec une campagne i
sraélienne contre le ministre des
Affaires étrangères Amr Moussa qui, au cours de sa première vis
ite officielle en Israël (août 1994), avait
ouvert le dossier du TNP et s'était abstenu de visiter le mémorial
des victimes du génocide.
Enfin, il a été
perçu par les Israéliens comme tiède, sinon hostile vis-à-vi
s des efforts de normalisation.
Engagée sur le plan économique - l'Égypte est le premier fourni
sseur de pétrole à Israël -, la tentative de.
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