Edvard Munch
Publié le 16/05/2020
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Peintre expressionniste norvégien (né en 1863, mort en 1944), dont les oeuvres trahissent une profondeangoisse.
Il étudia à Paris puis à Berlin.
Ses oeuvres les plus importantes datent de 1892 à 1908, alors qu'ilvivait en Allemagne.
Ses tableaux se concentrent le plus souvent sur la représentation des étatsémotionnels névrotiques.
"La Frise de la vie" (1890), série de tableaux chargés de symboles, présentecertaines de ses peintures les plus caractéristiques, notamment "Le Cri" (1893).
Il les réutilisa par la suitedans ses gravures à l'eau forte, lithographies et gravures sur bois.
Munch, influencé par Van Gogh et Gauguin, développa rapidement son propre style expressif, réduisant lacomposition à de larges zones de couleurs aux contours sinueux et aux coups de pinceau vigoureux,distordant visages et silhouettes.
Sa première exposition réalisée à Berlin en 1892 eut un impactretentissant sur les jeunes artistes allemands.
En 1908, à la suite d'une dépression nerveuse, il retournaen Norvège.
Il réalisa plus tard une série de peintures murales (1910-1915) dans les halls derassemblement de l'Université d'Oslo.
Edvard Munch
Né à Løten, Munch grandit à l'ombre de la mort de ses parents, de son frère et de sa soeur, expérience morbide quirejaillît dans son oeuvre.
Il acquit une formation artistique succincte à l'École des arts et métiers à Christiania (Oslo)et se rendit à Paris en 1885, voyage dont il revint enrichi de la vision des impressionnistes, de Gauguin et Toulouse-Lautrec, influences déterminantes qui le conduisirent vers l'expressionnisme, apparent dès la toile spectaculaire Soirrue Karl Johann à Oslo.
Il entreprit alors une série d'oeuvres axée sur les thèmes du sexe et de la solitude humaineexacerbée par le climat d'intolérance et de conservatisme de la société norvégienne.
Munch se sentait plus à l'aisedans le cercle artistique de la bohème de Christiania, où il se lia avec plusieurs écrivains dont Ibsen, pour lequel ilréalisa les décors scéniques de Hedda Gabbler et Fantômes.
En 1892, une vive controverse éclata à Berlin, oùMunch s'était installé, à propos de la violence émotionnelle provoquée par ses peintures et aboutit à la fermeture del'exposition qui lui était consacrée.
A partir de 1894, il se tourna vers la lithographie et la gravure et produisitpendant plusieurs années des dessins torturés et convulsifs, expressions de ses propres hantises obsessionnelles quile menèrent jusqu'à la crise mentale de 1908.
De cette période troublée naquit le Cri, toile symbolique des angoissesde l'homme moderne, qui représente sans doute la quintessence de l'oeuvre puissamment émotionnelle de Munch."Les peintres devraient peindre des hommes qui respirent, s'émeuvent et aiment.
Je vais faire une série de tableauxdans cet esprit ; il faudra que l'on comprenne ce qu'ils contiennent de sacré et que les gens se découvrent devanteux comme s'ils se trouvaient dans une église."En 1886, à l'Exposition d'automne à Oslo, un tableau attira particulièrement l'attention.
Il était signé d'un peintre devingt-trois ans, Edvard Munch.
La toile représentait une jeune fille, mourante, auprès de qui se tenait une femmeplus âgée, courbant la tête.
La chevelure rouge de la jeune fille soulignait la pâleur du visage.
L'artiste avait donnéà son tableau le caractère d'une écriture à demi effacée.
On voyait qu'il avait lutté pour atteindre au but qu'il s'étaitfixé : peindre un souvenir qui le poursuivait à travers les années, le souvenir de la mort d'une soeur profondémentaimée.
Assurément, il a pensé qu'il avait réussi.
Mais la réaction du public et de ses camarades fut tout autre quecelle qu'il avait rêvée.
Un camarade ne lui disait-il pas : "Fi ! est-ce ainsi que tu comptes peindre maintenant ?" EtMunch de répliquer : "Certainement.
Tout le monde ne peut pas peindre des noeuds et des clous".
Ce tableau futpourtant le point de départ d'une voie nouvelle.
En 1889, il donna une variante de la représentation de la maladie dans un beau tableau intitulé le Printemps.
On yvoit une jeune femme revenant à la vie, réconfortée par la lumière du soleil et par le vent de printemps quis'engouffre par la fenêtre et gonfle les rideaux.
Ces détails les rayons de soleil, les rideaux traversés par la lumière-ne sont pas seulement des observations de l'artiste ; ils sont aussi des symboles.
Le symbole est l'essentiel dans lapeinture d'Edvard Munch, comme il l'était dans les drames d'Ibsen.
Rien de ce qu'il représente n'est simplement unphénomène optique ; tout ce qui accapare son attention déclenche chez lui une vision.
Et précisément, en tant quevisions, les choses prennent une intensité remarquable.
Edvard Munch est un expressionniste en ce sens qu'il saitdonner une expression à des sentiments émotifs.
On a accusé Edvard Munch d'être littéraire ; mais son art est une poésie visuelle qui se comprend immédiatement.Durant les trente premières années de sa carrière, ses oeuvres sont dominées par sa crainte de la vie.
Après unecrise psychique, il part, avec un courage nouveau, vers la lumière et vers la vie.
Le violet et le bleu sombre sontremplacés par le bleu clair, le vermillon et le vert émeraude.
Le dessin a gagné en ampleur.
Il exécute pourl'Université d'Oslo les peintures murales les moins conventionnelles qui puissent orner une salle des fêtesuniversitaire.
Le soleil y brille dans le fond ; on voit l'Histoire représentée par un vieux pêcheur qui, dans le cadred'un fjord, raconte à son petit-fils l'histoire des temps passés ; juste en face trône la Nature, femme de paysannorvégien, entourée de ses enfants ; une série de grands portraits présente en même temps des types.
Avecbeaucoup de force, il décrit l'hiver nordique.
Chez le maître vieillissant, il y avait quelque chose de princier.
Tel un prince il était généreux ; mais en même temps,il n'était accessible que pour un petit nombre d'amis.
Toute sa vie, Edvard Munch conserva la spontanéité de lajeunesse, la faculté d'admirer et la joie des yeux.
L'oeuvre de Munch.
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