Edvard Benes

« Edvard Benes 1884-1948 Edvard Benes, ministre des Affaires étrangè­ res et président de la République tchécoslo­ vaque, est un des fondateurs de la Tchécoslo­ vaquie moderne.

Lorsque l'accord de MU­ nich (en 1938) entre la France, l'Angleterre et l'Allemagne d'Hitler ouvrit la porte à l'occu­ pation allemande de la Tchécoslovaquie, Be­ nes ne vit pas d'autre possibilité que d'accé­ der aux désirs d'Hitier.

Comme président, il signa l'accord, mais démissionna.

Il apparut plus tard que l'abandon franco-anglais des Tchèques n'avait pas apaisé la fièvre expan .: siormiste d'Hitler.

L'Europe s'acheminait in­ exorablement vers la Seconde Guerre mon­ diale.

Au début du XXe siècle, les Tchèques dési­ raient ardemment être indépendants de l'em- pire austro-hongrois.

Un des leurs, Thomas Masaryk, dirigeait depuis 1907 leur parti à la diète autrichienne.

Durant la Première Guerre mondiale, il créa à Paris avec Benes le Conseil national tchèque.

En octobre 1918, ce conseil décréta l'indépendance et, en no­ vembre, Masaryk devint, à Prague, le pre- Ci-dessus: Comment fut consti­ tuée la Tchécoslovaquie .

La par­ tie hachurée est l'ancien empire austro-hongrois (Habsbourg).

En dehors de la Tchécoslovaquie, des territoires furent cédés à la Polo­ gne, à la Roumanie, · à l'Italie et à la Yougoslavie.

·Cette carte, ainsi que ce portrait de Benes (à gau­ che), proviennent de la revue Weekly Illustrated du 4 juin 1938.

A droite: Thomas Masaryk avec des légionnaires tch~ques à Bo­ bruisk, pr~ de Minsk, durant l'é­ té 1917.

mier président.

La nouvelle nation était une fédération de nationalités; les pays industria­ lisés tchèques de Bohême et de Moravie é­ taient alliés à la Slovaquie paysanne, qui avait sa propre langue et son mouvement d'indépendance.

Il y avait également des controverses religieuses.

D'autres minorités, surtout des Polonais, des Hongrois et trois millions d'Allemands des Sudètes menaçaient l'unité nationale.

Les Slovaques n'admettaient pas la suprématie des Tchèques, qui avaient été fonctionnaires lorsque le pays était une province de l'Autriche-Hongrie.

Les habitants des Sudè­ tes étaient encore plus mécontents, eux, qui à l'époque austro-hongroise avaient été privilé­ giés.

Mais le pays se montra à la hauteur des nombreuses difficultés, lorsque Benes succé­ da à Masaryk comme président en 1935, avec un Premier ministre slovaque.

En concluant des alliances avec la Roumanie, la Yougosla­ vie et la France dans les années vingt, Benes put préserver son pays contre les tentatives allemandes de modifier les clauses du traité de V ersa ill es.

Le traité contenait pourtant le noyau de la crise qui allait éclater en 1938.

A l'intérieur des frontières tchèques, les Slovaques conti-. »