Edmond Rostand.

« 1 / 2 Edmond Rostand Le nom de Rostand survit uniquement grâce à deux pièces dont l'une, Cyrano de Bergerac,fut l'un des plus grands succès du théâtre français.

La vocation théâtrale Né à Marseille, Edmond Rostand étudia d'abord dans sa ville natale, puis à Paris.

Il commença par écrire des poèmes, mais sa vocation était le théâtre.

De 1888 à 1897, il fit représenter plusieurs pièces avec peu de succès, bien que certaines aient été interprétées par Sarah Bernhardt.

En 1890, il épousa la poétesse Rosemonde Gérard (1871-1953) ; l'un de ses fils, Jean Rostand, fut un biologiste et un écrivain renommé.

Un succès extraordinaire En décembre 1897, Rostand obtint, avec Cyrano de Bergerac, un triomphe que l'on a comparé à celui du Cid.

A une époque où régnait le naturalisme, cette pièce en vers ressuscitait le théâtre romantique qui n'avait plus donné d'œuvre marquante depuis J'échec des Burgraves, de Victor Hugo, plus de cinquante ans auparavant.

Rostand s'inspire du personnage histo­ rique de Cyrano de Bergerac, écrivain du XVII• siècle, et en fait un héros excep­ tionnel : courageux, idéaliste, chevale­ resque, généreux, spirituel.

Affligé d'un nez disproportionné qui J'enlaidit et Je ridiculise, il se résigne à aimer en secret sa cousine Roxane et se sacrifie pour un jeune rival maladroit en facilitant son mariage avec la belle Roxane.

La pièce contient plusieurs scènes pleines de lyris- 1868- 1918 me et de verve truculente, parmi les­ quelles la fameuse tirade du nez.

Malgré des critiques souvent sévères -on a repro­ ché à Rostand son style clinquant -, le succès de Cyrano ne s'est jamais démenti.

Après cette réussite extraordinaire, Ros­ tand fit jouer L'Aiglon (1900), drame dont le héros est le roi de Rome, fils de Napoléon, et obtint aussi un grand succès malgré la critique.

L'année suivante, il fut élu à l'Académie française, mais, tombé gravement malade, il dut se retirer à Cambo, dans le Pays basque.

Il y écrivit Chantec/erc, une pièce symbolique dont les personnages sont des animaux, qui fut un échec total (1910) marquant la fin du théâtre néo-romantique.

Rostand mourut avant d'avoir pu achever son ultime pièce, La Dernière Nuit de Don Juan.

Témoignage "M.

Rostand, qui a produit tant de choses charmantes et spirituelles, a pu faire applaudir d'un public diffi­ cile quelques-uns des plus mauvais vers dont s'afflige la poésie fran­ çaise." R.

de Gourmont 2 / 2. »