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Écrire : les influences reçues

Publié le 10/06/2020

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? C'est ainsi que procède très souvent Montaigne dans ses Essais, multipliant les citations latines et les références aux philosophes et penseurs de l'Antiquité pour donner à ses propres réflexions un ancrage philosophique attesté. C'est, selon lui, preuve d'humilité intellectuelle et non de cuistrerie comme on pourrait le penser, d'autant qu'il arrive souvent à Montaigne d'« arranger» un peu les citations pour les insérer dans sa propre pensée : «Je tords bien plus volontiers une bonne sentence pour la coudre sur moi, que je ne tords mon fil pour l'aller quérir.» (Essais, livre I, chapitre XXVVI).

« 1 / 2 , Ecrire : les influences reçues La Ut,érature n'a pas toujours valorisé la création originale.

Pendant très longtemps, all contraire, l'auteur se devait d'imiter les Anciens et d'afficher ouvertement ses modèles et ses sources.

L'.œuvre littéraire était une réécri• ture, -au mJeu� actualisée au goOt contemporain.

Puis les liens se sont faits plus discrets mais ils n'ontjamais disparu.

D Les modèles subis ou revendiqués 1.

La Querelle des Anciens et des Modernes 1 Au XVII e siècle, la célèbre Querelle des Anciens et des Modernes sépare les auteurs qui s'inspirent des modèles antiques qu'ils considèrent comme indé­ passables, les Anciens menés par Boileau, de ceux affichant la modernité de leur inspiration, les Modernes menés par Charles Perrault.

1 La Fontaine, un des «Anciens», annonce souvent dans ses Fables le nom de son modèle -Ésope chez les Grecs, Phèdre chez les Romains ou Pilpay chez les Indiens.

Pourtant si l'histoire racontée est la même, les différences et sur­ tout le génie de La Fontaine sautent aux yeux dans l'art du récit, la vivacité des dialogues et l'humanité de la morale.

2.

La leçon du maître Deux siècles plus tard, l'imitation des Anciens n'est plus de mise mais l'influence d'un «maître» est revendiquée par sa posté­ rité.

Ainsi au �• siècle, Maupassant, formé dans l'admiration familiale de son aîné Flaubert, s'inspire de Madame Bovary pour écrire Une vie.

Toutefois, si les deux romans ont pour thème commun le destin d'une femme, chaque auteur le traite avec les codes littéraires de son époque et la vision critique de la société qui lui est propre.

III Le jeu des références Dans Une uie. Maupassant raconte le destin de Jeanne, vaincue comme Emma Bovary par la trivialité de la vie amoureuse, si éloignée de ses rêves de jeune fille élevée au couvent.

1 Au XVIe siècle, époque où l'Hurnanisme prône le retour aux textes antiques originaux et conteste les gloses qui les mutilent et les déforment, l'inclusion d'une citation latine ou grecque n'est pas qu'une preuve d'érudition, mais elle place l'auteur sous l'égide d'un penseur reconnu et apporte un gage de vérité et de fiabilité à ses propos. 2 / 2. »

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