Dyslexie

« 1 / 2 l ! ~ 15 mai 1968 Série D-29 Fiche N• 2396 Dyslexie 1.

A mesure que se généralise l'instruction et que diminue le nombre d'analpha­ bètes, il apparaît un certain pourcentage d'inadaptés: les enfants dyslexiques.

La dyslexie peut se définir comme une difficulté durable dans l'apprentissage de la lecture avec absence d'acquisition de l'automatisme.

Cinq à dix pour cent des enfants sont touchés par cette infirmité qui leur interdit une scolarité normale.

2.

La dyslexie se manifeste d'abord par des erreurs élémentaires: incapacité de reconnaître des lettres de forme voisine (« m" et ..

n "• "b" et « d .....

), mauvaise discrimination phonétique («du ..

au lieu de "tu»), inversions de lettres, omissions de consonnes, transpositions de mots ayant une apparence de correspondance sémantique («chien ..

au lieu de ..

chat»).

Ces fautes, inconstantes, dépendent de la rapidité de lecture.

Le trouble essentiel est l'absence d'automatisme, l'inaptitude à décoder une chaine écrite sans le secours d'une attention soutenue.

3.

Le « test de l'alouette "· de Lefavrais, permet en France le recensement des dyslexiques.

Il s'agit d'un texte dont la lecture a été étalonnée selon deux paramètres: le temps de lecture et le nombre de fautes.

Mais la difficulté de lecture n'est pas le seul trouble.

L'écriture est touchée elle aussi.

La pensée du dyslexique a du mal à s'organiser clairement en phrases.

L'agencement des mots et des propositions est souvent incorrect, les fautes d'orthographe sont nombreuses.

4.

On ne peut diagnostiquer sûrement la dyslexie avant 7 ou 8 ans.

Plus tard, les dyslexiques sont classés en trois groupes.

En cas de dyslexie majeure, toute tentative de lecture ou d'écriture est vaine; l'éducation ou la rééducation sont illusoires.

Les dyslexies moyennes gênent également la scolarité; l'enfant a acquis une certaine aptitude à lire, mais sans aucun automatisme (le test de l'alouette révèle alors un écart de plus de trois ans avec la normale).

Dans les dyslexies mineures, le retard est de deux ans; l'orthographe est incertaine, la lecture pénible.

De plus, une mauvaise appréciation de l'écoulement du temps se retrouve chez la plupart des dyslexiques, avec mauvaise reproduction des rythmes et mauvaise répétition des phrases.

5.

Des troubles du comportement sont souvent liés à la dyslexie: anxiété, refus scolaire et, dans un domaine plus général, turbulence, insomnie, agressivité.

L'étude chronologique de l'enfant permet de rattacher ces troubles aux échecs scolaires.

D'autres désordres peuvent être associés à la dyslexie: difficultés spatiales, déficit de langage ou troubles moteurs.

6.

La lecture et l'écriture faisant intervenir de nombreuses fonctions cérébrales (visuelles, auditives, gnosiques, motrices), il est difficile d'établir la cause du trouble lexique.

Les méthodes rééducatives sont fondées sur un apprentissage de type analytique (par opposition à la méthode globale utilisée généralement).

Il faut, de plus, dire à l'enfant qu'i•l n'est ni " inattentif" ni "paresseux"· Cette indispensable déculpabilisation peut faire disparaître rapidement les troubles du comportement. 2 / 2. »