DROIT ADMINISTRATIF DES BIENS Thème :« En quoi le critère de l’aménagement indispensable est-il discutable ? ».
Publié le 23/05/2023
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Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO)
Institut Supérieure des Sciences Juridique
Licence 3 en Droit Public
DROIT ADMINISTRATIF DES BIENS
Thème :« En quoi le critère de l’aménagement indispensable est-il
discutable ? ».
Présentation : BOLOKI MAHAMAT ABOUT
Professeur : M.
LAWSON N’sinto
1
INTRODUCTION
Les critères d’appartenance d’un bien au domaine public ne sont plus les mêmes depuis
l’avènement du nouveau code générale de la propriété des personnes publiques.
Cette évolution
textuelle permet l’émergence d’un nouveau critère, l’aménagement indispensable qui vient
prendre la place de l’aménagement spécial.
Ce nouveau critère est considéré comme réducteur
du champ du domaine public.
C’est justement dans cette optique qu’in faut situer ce présent
sujet soumis à notre analyse : « En quoi le critère d’aménagement indispensable est -il
discutable ».
Pour bien cerner noter sujet, quelques précisions définitionnelles s’imposent.
Par aménagement
indispensable, il faut comprendre que : tous les biens affectés à un service public ne font pas
partie systématiquement du domaine public.
Pour que ce soit le cas, il faut que le bien ait subit
un aménagement indispensable, c’est-à-dire des travaux en vue de le destiner et l’adapter au
public et au service public.
Quant à l’adjectif discutable, il désigne ce dont on peut remettre en
doute la réalité, la véracité ou le bien-fondé.
Ce sujet soumis à notre réflexion est indéniablement intéressant.
Il permet d’analyse
profondément le nouveau critère de domanialité publique.
Il permet de constater également
l’impact ou du moins le rôle réducteur de ce nouveau critère sur le domaine public.
On peut
constater aussi à travers le sujet que le nouveau critère n’est pas si loin de l’ancien qu’il vient
substituer.
L’interrogation que suscite notre sujet est la suivante : Le critère d’aménagement indispensable
est-il réellement un critère discutable ?
Il faut dire que même s’il est indéniable que le nouveau critère d’aménagement indispensable
joue le rôle de réducteur de la domanialité publique, Cette affirmation doit être nuancée dans la
mesure où l’aménagement indispensable n’est pas si loin de l’aménagement spécial.
Notre développement sera composé de deux volet.
Le premier volet portera sur l’aménagement
indispensable un critère indéniable de réduction du domaine public (I) et le second volet portera
sur La relativisation de l’aménagement indispensable comme un critère discutable (II).
I- L’aménagement indispensable un critère indéniable de réduction du domaine public
Avant d’aborder la réduction du domaine public résultant des dispositions restrictives du code
(B), il est primordial d’aborder la théorie du domaine public virtuel (A).
2
A- La limite de la théorie du domaine public virtuel
La théorie l'aménagement indispensable apparaît en pratique conçu comme une notion
réductrice.
La théorie de la domanialité publique virtuelle qui est attachée à l'aménagement
spécial, a permis de favoriser l'extension du périmètre domanial.
En anticipant sur l'application
des principes de la domanialité publique dès lors que l'affectation du bien à l'usage du public
ou à un service public par des aménagements spéciaux est prévue de façon certaine (CE 6 mai
1985, Association Eurolat c/ Crédit foncier de France, Lebon p.
141 ;), elle aboutit à l'extension
de la domanialité publique avant l'incorporation effective du bien et à la soumission aux règles
de l'inaliénabilité des biens qui ne remplissent pas la condition de l'aménagement spécial.
Cette
théorie contribue à l'extension du domaine public pour aller au-delà de la prévention des fraudes
à la loi qui la justifiait initialement.
Elle parvient ainsi à s'opposer au déclassement d'un
immeuble en cas de changement d'affectation et à interdire la constitution de droits réels sur des
dépendances relevant du domaine privé qui allaient être incorporées prochainement dans le
domaine public (CE 6 mai 1985, Association Eurolat c/ Crédit foncier de France, préc.),
La notion d'aménagement indispensable remet en cause a priori partiellement la théorie de la
domanialité publique virtuelle en raison de son rattachement avec l'aménagement spécial.
La
logique du code semble pourtant conduire à sa disparition.
L'aménagement indispensable
amoindrit l'effet de la domanialité publique virtuelle.
Il a pour conséquence de limiter
considérablement le champ d'application de cette théorie, sans pour autant l'anéantir.
Dès lors que le bien, pour appartenir au domaine public, doit faire l'objet d'un aménagement
indispensable en cours de réalisation, aux termes de l'article L.
2111-1 du CG3P, la théorie du
domaine public virtuel est d'application réduite.
Reste à savoir si cette disparition qui est déduite
du texte s'impose ou non au juge, auquel cas il décidera du maintien en vigueur de la théorie ou
de son anéantissement.
B- La réduction du domaine public résultant des dispositions du code
L'exigence des critères à la fois physique et fonctionnel à l'application de la règle de l'accessoire
et l'exclusion de la théorie de la domanialité publique globale par le nouveau le code justifie
l’objectif de restriction du champ de la domanialité publique que poursuit la notion
d'aménagement indispensable.
Cettee théorie conduit facilement à la la reconnaissance de la
qualité de dépendance domaniale à des biens qui n'en remplissent pas les conditions mais qui
sont « en contact direct avec des biens affectés ».
Cet article impose deux conditions
cumulatives à l'intégration du bien au domaine public.
Le lien fonctionnel et le lien physique
3
indissociable doivent nécessairement être présents pour décider de l'incorporation des choses
au domaine public.
Cette double exigence va à l'encontre de la définition jurisprudentielle de l'accessoire de
laquelle il ressortait que la présence de l'une d'entre elles était suffisante pour provoquer
l'incorporation du bien.
En rendant plus difficile la reconnaissance du caractère accessoire, le
code poursuit l'objectif de réduction du domaine public initié par la....
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