Dois-je considérer l'autre comme moi même ?
Publié le 15/05/2024
Extrait du document
«
Devoir Maison de philosophie
Anne-Lise
Barbeau
1°1
Selon le sociologue et théoricien Edgar Morin, la culture est « un patrimoine informationnel
constitués des savoirs, savoir-faire, règles, normes propres à une société , elle s’apprend, se
réapprend, se retransmet, se reproduit de génération en génération.
» Historiquement, la notion de
culture s’est développée par opposition à son autre : le sauvage, le barbare.
Dans l’Antiquité, les
Grecs appelaient « barbares » tous ceux qui ne participaient pas à la culture gréco-romain.
Ainsi,
cette notion a toujours été un critère de discrimination, de jugement, et de questionnement vis à vis
de notre relation à l’autre.
Nous pourrons donc nous demander dois-je considérer l’autre comme
moi-même.
On peut accorder à la notion « d’autre » plusieurs définitions, en effet, d’un contexte à
un autre celle-ci change.
Dans notre cas, nous donnerons à « l’autre » la définition de : celui qui a
une autre culture.
Cependant, à quel point l’autre est autre ? A quel point la culture se met entre
nous comme objet de différence ? Il est vrai que d’un côté ce serait injuste de se permettre de juger
l’autre selon nos valeurs et nos normes, mais de l’autre si je considère « l’étranger » comme moi, ce
serait passer à côté de sa spécificité.
Dans un premier temps nous verrons donc les répercutions
d’une même considération de l’autre avec soi, enfin dans un second temps, nous observerons celles
d’une considération plus universelles.
Claude Lévi-Strauss définissait l’ethnocentrisme comme « la tendance, plus ou moins
consciente, à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe ethnique auquel on
appartient.
» En effet, où que l’on vive, nous avons tous une culture, et des normes propres à tous,
qui nous sont transmises, grâce à l’éducation, dès la naissance.
En français du XIXème siècle,
« éducation » a surtout le sens de savoir-vivre, ce qui implique l’adaptation aux normes, aux
symboles, aux valeurs de sa culture, mais aussi une réelle maîtrise de soi ; l’homme éduqué est celui
qui sait se tenir, au double sens de garder son rang et garder son sang-froid.
Ainsi, étant donné que
l’éducation et la culture varie d’un individu à un autre, tous ce qu’elles entraînent change donc
aussi.
Ce serait une faute morale que de juger une culture autre que la notre selon nos valeurs.
En
effet, ça serait presque voir l’autre comme un mauvais moi-même, ce serait revendiquer ma culture,
mes normes, meilleures que celles des autres.
Par exemple, ce qui apparaîtra comme un changement
à un individu donné pourra apparaître comme un stagnation à un autre, car chacun voit le
changement en fonction des critères propres à la culture à laquelle il appartient.
Cependant, ce jugement ethnocentrique révélerait aussi d’une faute de justice.
Cette notion
renvoie tout d’abord à l’idée d’ordre, la justice doit garantir une certaine harmonie entre les
humains d’une même cité ou d’un même groupe.
Mais de quel droit une culture pourrait se
revendiquer supérieure à une autre en se permettant de la juger ? Par exemple l’Occident a
généralement pris son modèle d’évolution et de fonctionnement pour évaluer les autres cultures du
monde.
Mais même cette notion de justice varie d’une culture à une autre, elle peut être due à la
nature, tout comme elle ne peut être mise en place qu’à partir du moment où l’être humain vit en
société.
Donc, considérer l’autre comme moi même relèverait d’une action immorale, injuste, ce
serait nous placer dans une position d’autorité et de supériorité.
Cependant, on pourrait imaginer un
double sens à « comme moi même ».
En effet, on pourrait l’interpréter de la manière suivante :
l’autre en tant que moi même, pas d’un point de vue culturel et sociétal, mais d’un point de vue plus
large encore, celui de l’être humain.
Et si il n’y avait pas réellement « d’autre » ? Que l’on se trouve dans une culture ou une
autre, au final on se retrouvera toujours au contact de l’humain.
Si l’on part de ce principe, un autre
nous vient très généralement après ; celui d’envisager une universalité possible, c’est à dire un
caractère qui s’étend et qui s’applique à l’ensemble des hommes.
Ce....
»
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