DOCIMOLOGIE
Publié le 06/12/2021
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Science des examens et des concours. (Voir l'article : Les tests et l'ouvrage de H. Piéron, Examens et Docimologie, P.U.F.,
1963.) Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on s'interroge sur la validité des examens scolaires traditionnels. Dès 1929, Laugier et
Piéron ont entrepris des recherches systématiques sur ce sujet.
Grâce au développement des techniques statistiques appliquées aux examens, ils ont pu montrer le manque d'objectivité des
notations usuelles. Certains examinateurs ne se rendent pas
compte qu'ils ont affaire à des populations d'enfants doués de façon à peu près moyenne en général. Ils sont beaucoup trop
sévères, notant les trois quarts des élèves au-dessous de la
moyenne, ou bien (mais plus rarement) beaucoup trop généreux. En outre, un grand nombre d'examinateurs sont, selon te
mot de Piéron, des examinateurs « rétrécis «. Ils n'utilisent
jamais et de loin; l'échelle complète des notes. Une circulaire ministérielle fut envoyée pour rappeler de façon impérative aux
examinateurs qu'ils devaient noter de 0 à 20, et signala que, dans un département, les 80 candidats à un concours d'ensei¬gnement secondaire avaient eu des notes comprises entre 9 et 12. Un classement aussi resserré des élèves n'était évidemment pas discriminatif.
Mais y a-t-il, entre différents examinateurs, un certain accord quant à la valeur du résultat fourni par un élève ? Sur ce point
les expériences de Laugier et Weinberg laissent songeur :
« Avec six examinateurs de baccalauréat, corrigeant 100 copies de diverses composition, les divergences relevées ont pu atteindre 8 ou 9 points en mathématiques, physique et anglais, 12
ou 13 points en version latine, philosophie et composition française. Sur 100 candidats, il y en a 81 qui, suivant l'examinateur, auraient été refusés ou admis en philosophie, 70 en composition française, 50 en version latine, 36 en mathémati¬ques. « (Henri Piéron, Méthodologie psychotechnique.)
Son rôle : Ces chiffres indiquent que, dans nombre de matières, il entre dans les notations aux examens un facteur hasard
qui paraît trop important. La docimologie ne met pas en cause
le principe des examens. Leur notation reste valable pour les très bons et les très mauvais élèves. Mais comme la majorité de
la population se situe autour de la moyenne, quelques points de
différence suffisent pour qu'un examen soit, pour le plus grand nombre, très aléatoire. La docimologie se propose donc d'attirer
l'attention des examinateurs sur ce problème dont presque personne ne mesurait l'étendue jusqu'à ces dernières années. Elle préconise des solutions :
- pour la dissertation, la double correction ;
- pour les matières plus techniques, le principe des questions nombreuses comportant chacune un choix de réponses à cocher.
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