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DM d'H-G sur le totalitarisme

Publié le 25/05/2024

Extrait du document

« DM3 d’histoire : Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne.

Après une phase calme intitulée la "drôle de guerre" débute la bataille de France (mai-juin 1940).

Celle-ci se finit par la "débâcle" et la défaite de la France face à la Wehrmacht.

Le nouveau gouvernement formé à Bordeaux par le maréchal Pétain, loin d’en appeler à la résistance face à l’envahisseur, demande à l’Allemagne les conditions d’un armistice, qui est signé le 22 juin 1940.

Ce dernier prévoit la division de la France en deux zones : la zone nord occupée sous le contrôle militaire allemand et la zone libre jusqu’en 1942 sous l’autorité du gouvernement du maréchal Pétain mais ayant une marge de manœuvre limitée.

La volonté du régime de Vichy de revenir à un système politique passé réel ou fantasmé ainsi que la mise en place d’une collaboration avec l’envahisseur en font un régime particulier.

Nous étudierons le caractère réactionnaire et collaborateur du régime de Vichy. Au lendemain de l’armistice symboliquement signé avec Hitler dans la clairière de Rethondes, dans le wagon où fut signé l’armistice de la Première Guerre mondiale, Pétain prononce un discours s’adressant aux Français.

Dans celui-ci, il expose les causes de la défaite française.

Selon lui, la France a perdu à cause de la supériorité numérique de l’armée allemande mais aussi à cause des anciennes décisions prises par la IIIème République qui l’a précédé.

Il justifie aussi la signature de l’armistice avec l’Allemagne, et donne les différentes conditions du relèvement de la France.

Ces conditions sont dures : la France sera occupée sur la majorité de son territoire et l’Alsace redeviendra allemande.

Le mois prochain, le 10 juillet 1940, Pétain obtient les pleins pouvoirs malgré l’opposition de 80 parlementaires.

A ce moment-là, Pétain est encore considéré comme un sauveur, celui qui a su mener les troupes françaises à la victoire lors de la bataille de Verdun.

Il établit une nouvelle Constitution en promulguant un « acte constitutionnel » le 11 juillet 1940.

Le nouveau régime de Pétain, nommé « l’Etat français » ou « Régime de Vichy » met fin à la IIIème République.

Il est de plus qualifié de « réactionnaire ».

En effet, sa politique prône et met en œuvre un retour à une situation passée réelle ou fantasmée, en révoquant une série de changements politiques, économiques, sociaux et moraux. Tout d’abord, la promulgation le 11 juillet 1940 de l’«acte constitutionnel» par Pétain, lui permet de cumuler tous les pouvoirs (« le chef de l’État a la plénitude du pouvoir gouvernemental », tiré du paragraphe 1 du premier article de l’acte constitutionnel).

Ces pouvoirs sont législatifs (« il exerce le pouvoir législatif », paragraphe 2), exécutifs (« il promulgue les lois et assure leur exécution », paragraphe 3), judiciaires (« il nomme à tous les emplois civils et militaires pour lesquels la loi n’a pas prévu d’autre mode de désignation », paragraphe 4), et enfin militaires (« il dispose de la force armée », paragraphe 5).

Ainsi cet acte permet à Pétain de mettre en place un régime autoritaire où il n’y a aucune séparation des pouvoirs.

Pétain rejette donc la démocratie, et supprime le suffrage universel, les partis politiques, la liberté de la presse et le droit de grève et les syndicats.

En effet, Pétain a peur de la gauche et de leur capacité à se soulever.

On peut notamment penser au Front populaire (1936-1938) dont Pétain tient en horreur.

Pour Pétain, la France doit se remettre au travail et pour cela, il doit la « révolutionner ».

Il prône la « Révolution nationale », une idéologie aux valeurs traditionnelles que sont « Travail, Famille, patrie » s’opposant aux valeurs de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Cette volonté de « révolutionner » la société française et l'État explique l'intense activité législative du régime, avec 16 786 lois et décrets promulgués en quatre ans. Pour promouvoir « la Révolution Nationale », Pétain se servira de la propagande et notamment d’affiches.

L’une d’elles est réalisée par l’illustrateur R.

Vachet et est maintenant conservée au centre de propagande de la Révolution nationale d'Avignon.

On peut y apercevoir sur la gauche une maison délabrée (volets clos, fissures, arbre mort) qui s’écroule.

Cette maison est censée représenter la situation de la France avant la « Révolution nationale ».

Elle repose par ailleurs sur de mauvaises fondations : des sacs de sable et de gravats sur lesquels sont écrits des mots à connotations négatives qui sont la cause de l’effondrement de la maison.

On peut notamment lire l’égoïsme, l’avarice, l’antimilitarisme (le fait de ne pas vouloir faire la guerre), le pastis (alcool).

Plus surprenant, on retrouve le capitalisme et la démocratie qui font partie des systèmes qui ne fonctionnent pas ou qui ne doivent pas perdurer selon Pétain.

Le Régime de Vichy est donc ouvertement anticapitaliste et antidémocratique.

En dessous de ces sacs de gravats, nous remarquons un socle fissuré sur lequel sont écrits « Paresse, Démagogie, Internationalisme » qui remplace la devise républicaine.

Le terme « Paresse » pourrait faire référence à la politique sociale du Front Populaire qui a mis en place le jour de congé et la semaine de 40 heures.

Le mot « Démagogie » désigne le fait d’écouter des hommes politiques qui font des promesses qu’ils ne peuvent pas tenir, ici c’est une critique directe du gouvernement de la IIème République.

On peut aussi noter le terme négatif « pots de vins » qui critique là-aussi la IIIème République.

Ces éléments font du régime de Vichy un régime antirépublicain.

Enfin, le substantif « Internationalisme » peut faire référence à l’internationalisation : le fait que l’étranger ait de plus en plus d’influence.

L’écriture « France et Cie » sur la devanture de la maison désigne là-aussi une France composée d’étrangers.

Cela prouve la xénophobie du Régime de Vichy.

De plus, on remarque une critique du communisme faite par Pétain : on retrouve le terme dans les mauvaises fondations, la couleur rouge domine dans la partie gauche de l’affiche et le drapeau rouge lié au communisme est déchiré.

Pétain voit donc le communisme comme un ennemi.

Par ailleurs, la maison est placée sous une étoile de David : allusion à la religion juive qui traduit un antisémitisme assumé de la part du régime.

En effet, on aurait tort de penser que le Régime de Vichy ne soit antisémite qu’à cause de l’occupation allemande : il promulguera dès 1940 des lois restreignant les droits des Juifs.

Le 3 octobre 1940, une série de lois antisémites qui reprennent les grandes idées des lois de Nuremberg sont promulguées.

Durant les années 30 de nombreux juifs allemands se sont réfugiés en France pour fuir les nazis.

Cependant, ils seront abandonnés par le Régime de Vichy.

En effet, les 8000 juifs récemment naturalisés français perdent leur nationalité.

Les Juifs français quant à eux se voient interdire l’exercice des métiers dans la fonction publique, la presse, la radio et le cinéma. Puis en 1941, suite à une loi, les Juifs seront recensés et stigmatisés : ils devront porter l’étoile jaune sur leurs vêtements. Toujours sur l’affiche de propagande, on retrouve par opposition symétrique la même maison, mais cette fois-ci bien moins bancale et bien plus ordonnée et solide.

Le ciel est bleu et sous l’autorité de Pétain représenté par les sept étoiles qui sont celles du grade de Maréchal dans l’Armée, la maison a repris de ses couleurs.

En effet, les volets sont ouverts, la fumée évoque un feu de cheminée dans le foyer, l’arbre est vert symbole de vitalité et une présence humaine dans une posture radieuse apparaît à l’une des fenêtres.

L’édifice tient droit et debout, soutenu par quatre massives colonnes (école, artisanat, paysannerie, légion).

Ces valeurs sont traditionnelles et celles de l’Etat d’avant la guerre, d’une France plutôt agricole et rurale plutôt qu’une France des villes.

Les piliers reposent sur des valeurs là-aussi traditionnelles : la discipline, l’ordre, l’épargne et le courage, qui rappellent que le Maréchal est issu de l’armée.

Enfin, le socle rappelle la devise du Régime de Vichy : « Travail, Famille, Patrie ».

On retrouve à maintes reprises les couleurs bleu-blanc-rouge symbole de la Patrie, que ce soit sur le drapeau tricolore au-dessus de la maison, sur le socle ou bien sur le titre de l’affiche « Révolution nationale ».

Ici, la maison est décrite comme la « France » et plus « France et Cie ». Cette maison située à droite représente donc la France souhaitée par Pétain grâce à la « Révolution Nationale ».

Cette affiche de propagande semble dans un premier temps expliquer que la cause de la défaite française de 1940 n’est pas due au fait que le Maréchal ait signé l’armistice ou bien que les Nazis soient plus nombreux, mais plutôt que la France de la IIIème République était déjà perdue à cause de son gouvernement, qui avait fait de la France une France qui accordait trop de pouvoir aux étrangers (« France et Cie »).

En clair, la « Révolution.... »

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