DJIBOUTI AU XXe SIÈCLE
Publié le 14/09/2020
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État de la Corne de l'Afrique ; capitale Djibouti. Côte française des Somalis (v. SOMALIE) à partir de 1896, territoire d'outre-mer français en 1946, revendiqué simultanément par ses voisins, Éthiopie et Somalie, tandis que s'opposaient à l'intérieur du pays deux ethnies : les Afars, dont le territoire s'étend sur les régions voisines d'Éthiopie et d'Érythrée, et les Issas, de langue somalie. Après le référendum du 19 mars 1967 favorable au maintien dans la République française, le territoire prit le nom de Territoire français des Afars et des Issas. Après un second référendum, l'indépendance fut proclamée le 27 juin. Hassan Gouled Aptidon, Issa modéré, devint président de la nouvelle République et fut réélu en 1981, 1987 et 1993. La république de Djibouti est au cœur d'une zone stratégique ; terre d'accueil au cours des années 1970/80 des réfugiés du conflit somalo-éthiopien, marquée par la présence militaire de la France, qui y a conservé sa base la plus importante hors d'Europe, elle fut impliquée dans des enjeux auxquels elle n'était pas préparée et dut préserver une cohésion nationale rendue difficile par l'antagonisme traditionnel opposant les Afars et les Issas. Le pays put, à l'époque, faire figure de havre de paix dans une Corne de l'Afrique en pleine turbulence. Le fragile équilibre ethnique du pays fut cependant mis à mal, à la fin des années 1980, par la décision du pouvoir, dominé par les Issas, de procéder à la naturalisation d'une partie des réfugiés issas venus de Somalie. Les tensions entre les communautés, ainsi exacerbées, conduisirent en déc. 1991 une fraction radicale des Afars, regroupés dans un Front de restauration de l'unité et de la démocratie (FRUD), à prendre les armes avec l'appui des Afars éthiopiens et érythréens. Si l'accord de paix signé le 26 déc. 1994 sous les auspices de Paris entre une fraction du FRUD et le régime du président Hassan Gouled Aptidon mit fin à la guerre, il n'a pas permis à Djibouti d'acquérir une réelle stabilité politique. Face à une opposition bridée et malmenée, Hassan Gouled Aptidon remporta les élections parlementaires du 19 déc. 1997. La diminution des effectifs des troupes françaises fut néfaste à l'économie djiboutienne. En avr. 1999, le neveu du président, Ismaël Guelleh, fut élu sans surprise pour le remplacer. Les rebelles afars partisans d'Ahmed Dini (FRUD) signèrent un accord avec le gouvernement en févr. 2000.
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DJIBOUTI AU XXe SIÈCLE
« Poussière d’empire », tel pourrait être le qualificatif
de la petite République de Djibouti qui accède à
l’indépendance le 27 juin 1977.
De fait, la présence françai
se avait débuté près d’un siècle plus tôt avec
l’occupation d’Obock en 1884, puis l’installation de colons fra
nçais à Djibouti en 1886.
L’enjeu était alors
de rivaliser avec les Britanniques et les Italiens et d’avoir accè
s à l’Éthiopie.
Ces ambitions coloniales se limitent bientôt à la seule gestion d’
un territoire appelé jusqu’en 1967 « Côte
française des Somalis », puis, de 1967 à 1977, « Territoire
français des Afars et des Issas ».
Ce
changement de nom reflète les changements du soutien au régime col
onial au sein des deux plus
grandes communautés du pays (les Afars et les Issas), mais égale
ment les tensions sociales ou politiques
repérables dans les émeutes de 1949 ou celles de 1966-1967, dureme
nt réprimées par l’armée française.
Le régime de parti unique, présidé par Hassan Gouled Aptidon et
mis en place dès 1978, ne règle pas le
partage du pouvoir entre communautés et un conflit armé de faible
amplitude souligne, entre 1991 et
1994, la nécessité de réformes radicales, à commencer par un
e démocratisation et la recherche d’une
viabilité économique face au retrait militaire français partiel
.
L’accession d’Ismael Omar Guelle, neveu du
président Gouled, à la Présidence en mai 1999, traduit la profo
nde continuité d’une élite dirigeante peu
encline à changer les règles très inégales du jeu politique..
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