Dissertation sur Molière: être jouée avec tous ces embellissements est-il le principal enjeu de la comédie ?

« Dissertation de français. Parcours : Spectacle et comédie.

La comédie est un genre théâtral doué de beauté et d’extravagance.

Dans la pièce du Malade Imaginaire de Molière, les intermèdes en sont la parfaite illustration car nombreux y sont les ornements.

Mais être jouée avec tous ces embellissements est-il le principal enjeu de la comédie ? De prime abord, nous verrons que ce genre est un moyen efficace de divertissement pour par la suite, s’intéresser à l’aspect théâtral qu’il illustre.

Enfin, nous verrons que derrière le déguisement du comique, s’installe un débat, une réflexion sur les divers travers humains.

Si graves que soient les dénonciations faites par cette pièce, Molière a voulu en faire une franche comédie où toute la gamme des effets comiques puisse être utilisée.

Les œuvres de ce genre ne sont pas toutes axées autour de l’humour, mais une grande partie le sont.

Dans le Malade Imaginaire , nous retrouvons par exemple le comique de situation, illustré par la scène de présentation de Thomas Diafoirus à Angélique dans laquelle celui-ci confond sa promise avec sa belle-mère.

Des quiproquos parsèment la pièce, associés à des rencontres inattendues, des oppositions burlesques entre certains personnages et par trois fois, la même supercherie se répète.

Louison contrefait la morte, puis c’est au tour de son père d’avoir recours à cette ruse afin de découvrir les véritables sentiments de sa femme Béline, puis ceux de sa fille Angélique.

Le dramaturge ne s’arrête pas là et propose un comique de caractère, notamment représenté à travers le personnage d’Argan, riche bourgeois naïf et tenaillé par la hantise de la maladie, dont la propre servante se moque.

La peinture des médecins par leur langage et leur prétention au savoir, (« Ce sont tous des ignorants », Acte III, scène V), constitue le comique des mœurs.

Toinette s’amuse à se travestir pour ressembler à un professionnel de santé et en fait toute une imitation en reprenant des expressions sans aucun sens véritable, en parlant une langue qu’elle ne maitrise pas.

Par la suite, elle pose un diagnostic sans aucun rapport avec ceux effectués précédemment.

Molière joue également sur les mots, dotant ses personnages de noms ironiques, tel que M.

de Bonnefoi qui s’avère être un hypocrite.

Les personnages utilisent également l’humour entre eux, comme le montre l’expression moqueuse de Toinette envers Thomas Diafoirus, « Vive les collèges d’où l’on sort si habile homme ! » (Acte II Scène V).

A travers le comique de gestes et le comique de mots se dessine la représentation de la farce : Argan, malgré son statut de malade et sa classe sociale élevée, poursuit Toinette et entame une bataille d’oreillers, (Acte I, scène V).

Dans le comique de mots, c’est évidemment le langage professionnel qui domine, celui des médecins. Nous le retrouvons également par la répétition de l’expression « le poumon ! Le poumon ! » (Acte III, scène X).

Molière unit toutes les sortes de comiques, les dose, met l’accent tout à tour sur l’une ou l’autre.

Si la comédie est un genre humoristique, elle n’en est pas moins divertissante.

En effet, les pièces de Molière, notamment celle du Malade Imaginaire , sont considérées comme un moyen de distraction pour délasser le roi Louis XIV et pour cause ! Elles sont dotées d’une intrigue dynamique, où les événements s’enchaînent, tenant ainsi les spectateurs dans l’attente de la prochaine incidence.

Dans cette célèbre pièce, l’action principale se situe autour du mariage de la fille ainée d’Argan, mais à cela viennent se greffer de nombreuses péripéties : la découverte de la noirceur de Béline, la « guérison » du Malade Imaginaire… Les personnages jouent un rôle important dans le plaisir qu’apporte l’histoire.

En effet, ceux-ci sont très divers.

Chacun ont leurs propres spécificités et idées.

C’est ainsi que nous retrouvons une servante malicieuse, un bourgeois hypocondriaque, une épouse sans le moindre sentiment amoureux… Ceux-ci ne sont pas liés de la même manière, les relations qu’ils entretiennent entre eux sont très différentes.

La pièce met en scène un véritable jeu du mensonge et de la manipulation tel que le montre le personnage d’Argan, qui à lui seul apporte toute la complexité du récit.

Son entourage, voyant qu’il n’est pas physiquement. »