Databac

Dissertation sur Les fausses confidences

Publié le 18/05/2024

Extrait du document

« Les fausses confidences est une œuvre du célèbre dramaturge Marivaux né en 1688.

Cette pièce fut achevée en 1734 durant le siècle des lumières.

Marivaux est particulièrement célèbre pour son œuvre théâtrale qui dépeint de la surprise de l'amour virgule dans un style subtil et léger, proche de la conversation mondaine qu'on appellera le marivaudage.

Ses œuvres les plus célèbres sont : La surprise de l’amour, La double inconstance.

Cependant derrière la fine analyse de ses pièces, on remarque que Marivaux porte une réflexion sur les préjugés et la hiérarchie sociale, particulièrement frappante dans son œuvre l'île des esclaves de 1725.

Dans Les fausses confidences, l'intrigue porte sur un stratagème mené par le valet Dubois dans le but de faire émerger les sentiments d’Araminte qu'elle pourrait éprouver pour Dorante, qui est « tombé fou » amoureux d'elle.

On peut alors se demander dans quelle mesure l'utilisation de stratagèmes amoureux dans cette pièce permet-elle aux personnages de révéler leurs véritables sentiments ? On verra donc comment le stratagème parvient-il à faire émerger cette vérité des sentiments puis quels sont les éléments caractéristiques qui permettent de mener à bien ce stratagème. Dans Les Fausses Confidences l’intrique repose sur un paradoxe.

En effet, au début de la pièce, tous les personnages sont masqués: Araminte tait son amour naissant pour Dorante.

Dubois camoufle son stratagème et Dorante dissimule ses sentiments.

On comprend donc que l'enjeu majeur de la pièce sera de faire émerger la vérité des sentiments des personnages.

Pour y parvenir, on remarque que Dubois apparait comme étant le maître du jeu : il compte utiliser le procéder de la fausse confidence dans le but de faire émerger la vérité des sentiments et ainsi les obliger à se démasquer et à se comporter en accord avec leur sentiment. Dubois élabore un plan pour aider les personnages à révéler leurs véritables sentiments...

Cependant, il utilise alors un stratagème qui est une rose de guerre utilisé dans le but de tromper l'ennemi.

Cela crée donc un paradoxe dans lequel naît du mensonge, la vérité...

Alors, une ambiance de tromperie règne tout au long de la pièce comme si tout n'était que mensonge et dissimulation. C'est d'autant plus vrai que le stratagème de Dubois est proprement théâtral.

En effet, ce dernier apparaît comme un metteur en scène qui guide et manipule les personnages pour qu'ils accomplissent ce qui lui convient.

Le valet semble d'ailleurs très bien connaître le déroulement des choses à venir : « je connais votre mérite, je sais mes capacités ; je vous conduis (…) quand l'amour parle, il est maître et il parlera », l’expression « je vous conduis » et celle d'un metteur en scène qui guide ses personnages.

Ils les manipulent à sa guise en leur faisant part de confidences erronées : « Partez; aussi bien ai-je un petit avis à donner à Marton; il est bon de jeter dans tous les esprits les soupçons dont nous avons besoin », il utilise l'impératif comme un maître du jeu.

Marivaux souligne ici que le mérite n'est pas lié au rang social.

De ce fait, le valet Dubois parvient à manipuler et dominer la haute bourgeoisie et l'aristocratie grâce à son intelligence, son éloquence et son ingéniosité.

Il est la représentation du valet d’intrigue qui est un personnage traditionnel de la Comedia dell’arte ayant pour but de servir la passion de son maître par sa ruse et son intelligence.

En vérité, le personnage de Dubois anticipe déjà le Figaro de Beaumarchais dans sa pièce Le Mariage de Figaro.

Néanmoins, Dubois n’est pas le seul à utiliser le stratagème. En effet, tous les personnages usent des stratagèmes: Marton dupe sa maîtresse en lui recommandant d’épouser le Comte car elle a été corrompue par celui-ci « Monsieur le Comte me fait présent de mille écus le jour de la signature du contrat ».

Araminte, quant à elle, piège Dorante en l'incitant à écrire une lettre dans laquelle elle dit au Comte que son « mariage est sûr » dans le but de démasquer Dorante.

Et Dorante, de son côté, feint d'aimer Marton pour brouiller les pistes.

Cela complexifie l’intrigue et rend le jeu illisible aux autres personnages et permet à Dubois d’être maître de la situation grâce à ses connaissances sur les mécanismes de l’amour.

Toutefois, dans l'acte I scène 17, Dubois se présente sous les traits d'un véritable chef de guerre, usant de la métaphore militaire pour exhorter ses alliés à l'action : « Allons faire sonner toutes nos batteries ».

Cette démonstration de leadership et de détermination soulève des interrogations quant à la véritable nature du personnage, et notamment sur méchanceté.

Araminte se distingue en étant la première à remettre en question son interlocuteur : « C’est vous qui avez répandus tous les soupçons qu’on a eus sur mon comte (…) ce n’est que par le plaisir de faire du mal ».

Mais en vérité le vrai stratagème se dérobe en permanence.

Pour y parvenir, Dubois utilise un style de langage subtil et complexe qui permet de parvenir à la vérité, par le biais du stratagème.

Les autres personnages aussi utilisent la manipulation pour faire émerger la vérité de leurs sentiments.

En ce qui concerne les éléments qui permettent de mener à bien ces stratagèmes, il y a plusieurs caractéristiques clés. Les Fausses Confidences s’inscrivent dans la tradition de la comédie dont on retrouve de nombreux procédés.

En effet, Madame Argante se présente sous les traits d'un personnage ridicule et caricaturale, dont la ressemblance avec Monsieur Jourdain dans Le bourgeois gentilhomme de Molière ne saurait échapper à personne.

Quant au personnage d’Arlequin , personnage traditionnel de la Comedia dell’arte, il nous fait assister à des pièces farcesque comme lors de sa confrontation avec Dubois : « Comme je te bâtonnerai bien, sans le respect de madame ».

De surcroit, la pièce est riche en quiproquos, comme lorsque Marton est confuse quant à l'identité de la personne représentée sur le portrait adressé à Dorante.

La comédie de Marivaux se fonde sur la qualité de la langue et l'utilisation de la double énonciation.

Les échanges sont vifs, gracieux et empreints d'ironie, en particulier ceux entre Madame Argante et Araminte.

Par exemple, lorsqu'Araminte dit : "On se trompe apparemment", Madame Argante répond avec un soupçon d'ironie : "Il n'est pas impossible qu'il le fût".

Cependant, on trouve dans cette pièce une légère mélancholie car certes l’amour triomphe, mais à partir du mensonge et de la tromperie.

Vers la fin de la pièce, le Comte est.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles