Dissertation sur le malade imaginaire: La comédie de Molière n'a-t-elle pour seul but que de nous faire rire ?

« OLIVERO Julien 1ere6 La comédie de Molière n'a-t-elle pour seul but que de nous faire rire? Introduction : « Castigat ridendo mores ».

Dans son premier placet sur Tartuffe, Molière a rappelé la devise latine du poète Jean-Baptiste Senteuil "Castigat ridendo mores" (elle châtie les mœurs en riant) pour définir le but de la comédie et de son théâtre qui est de corriger les mœurs et les hommes.

«Le Malade Imaginaire » est la dernière comédie écrite par Molière.

C'est une comédie-ballet en trois actes représentée au Théâtre du Palais- Royal le 10 février 1673.

René Bray, dans Molière, homme de théâtre (1992) disait « Molière nous dit qu’il veut corriger les hommes et la critique s’évertue à justifier cette affirmation de circonstance.

En vérité, il ne pense qu’à nous faire rire ». La comédie de Molière n’a t-elle pour seul but que de nous faire rire et nous divertir comme le suggère René Bray ou vise t-elle à corriger les mœurs ? Nous analyserons d’abord dans une première partie, les raisons qui peuvent faire penser que Molière n’a d’autre but que de celui de faire rire son public dans « le malade imaginaire » , pour voir ensuite si ce rire ne peut pas être dépassé et utilisé comme un moyen pour servir une critique, pour y faire plutôt une satire des mœurs de son temps et de certains de ses contemporains. 1 ère PARTIE : THESE : le malade imaginaire a pour but de nous faire rire 1) Cette pièce reprend nombre de spécificités de la farce .

Elle consiste d’abord à mettre en scène la tromperie : la comédie du Malade Imaginaire repose entièrement sur un personnage qui se trompe de lui même sur son état de santé et cherche à entraîner son entourage dans cette déformation de la réalité. - procédés comiques propres à la farce : langages contrefaits, quiproquos (Thomas Diafoirus fait son compliment à Angélique, la prenant pour Beline), poursuites (Argan pourchasse Toinette - les éléments scatologiques et obscènes , Argan et son addiction aux clystères, le comique des noms propres : Purgon le grand prescripteur de lavements (purge), Diafoirus construit sur le mot « foire », synonyme de diarhée. - le comique des gestes : cavalcades, querelles et coups de bâtons (Polichinelle, Louison en sont victimes) - les mimes et sketches : pour échapper au fouet, Louison « contrefait la morte » (II,8). Argan demande à Toinette de parler bas afin de ne pas lui ébranler tout le cerveau » (II,2) - travestissements plus ou moins grossiers : 3 personnages changent d’habit dont Toinette déguisée en médecin de 90 ans et ses conseils prenant le contre-pied de celui des médecins puis l’évocation de l’amputation. - les jeux de langage : le mécanisme de répétition, l’écholalie (sons en « sie » III,5) et les réactions suppléantes d’Argan, la cacophonie (II,5). »