Dissertation SES sur l'engagement politique: Comment l’action collective s’est-elle transformée dans les sociétés démocratiques ?

« Comment l’action collective s’est-elle transformée dans les sociétés démocratiques ? Depuis la fin des années 1970, les conflits du travail paraissent être moins nombreux et surtout moins dominants.

Cela est visible grâce à la diminution des jours de grève ainsi que la baisse du taux de syndicalisation.

On dit que la conflictualité se transforme et que ce changement est notamment dû à l’évolution du type de revendication.

Cette transformation de l’action collective s’opère par différents processus. C’est pourquoi nous étudierons dans une première partie la transformation des objets puis dans la seconde nous étudierons celle des acteurs ainsi que des répertoires. L’action collective correspond à l’action commune des membres d’un groupe en vue d’atteindre des objectifs communs.

Elle se déroule notamment dans le domaine du travail mais pas seulement, elle peut s’exercer dans un cadre local (comme dans une entreprise), mais aussi dans un cadre mondial (avec des manifestations altermondialistes).

Les acteurs de ces actions collectives peuvent être organisés (comme les syndicats) ou au contraire être des collectifs éphémères (comme les coordinations).

Quant à l’engagement politique, il désigne la participation publique des individus à la vie de la société de leur époque, ici en l’occurrence la société démocratique, sur les problèmes sociaux et politiques.

Cet engagement peut varier selon les échelons, les objets et les acteurs.

Il peut aussi prendre différentes formes : conventionnelle (correspond à ce qui tourne autour des élections) et non conventionnelle (correspond à tout le reste).

Le changement d’action collective est d’une part dû aux transformations culturelles où l’individualisme se développe.

Il est mis en avant par le paradoxe d’Olson.

Olson est un sociologue américain qui montre que les individus aux intérêts communs dotés de moyens d’actions et conscient de leurs intérêts ne vont plus se mobiliser : c’est ce qu’il a appelé le phénomène du « free-rider » (passager clandestin).

Ce passager clandestin va faire un calcul coût-bénéfice, c’est-à-dire qu’il va regarder le coût de l’action (une baisse du salaire ou une perte de temps) et le bénéfice (le succès de l’action).

Or, ce coût de l’action est individuel alors que le bénéfice de l’action lui, est collectif : on l’obtient même si nous n’y avons pas participé.

Le « passager clandestin » va bénéficier des avantages obtenus par les autres sans devoir en supporter les coûts.

En clair, un individu rationnel n’y participera pas mais, si tout le monde est rationnel, il n’y a plus d’action collective.

Selon Olson, seules les incitations sélectives permettent de sortir de ce paradoxe.

Cela correspond à la création d’une caisse de grèves des syndicats, paiement des jours de grève par les employeurs, rétributions symboliques (reconnaissance, amitié, honneur, notoriété) … La grève a longtemps constitué l’un des principaux moyens d’action des conflits du travail cependant, une diminution du nombre de journées individuelles non travaillé est observée.

Effectivement, on s’aperçoit qu’il y a une transformation des objets de l’action collective.

Les conflits du travail évoluent, notamment dans le secteur privé (hors agriculture).

En France métropolitaine, sur une période de 11 ans (entre 2005 et 2016) le nombre de journées de grève pour 1 000 salariés a globalement baissé et est de plus en plus faible.

Cette baisse se constate plus particulièrement après 2010, avec le nombre de journées de grève passant de 318 jours en 2010 à 77 en 2011.

Néanmoins, une légère hausse est tout de même visible en 2016, passant de 69 jours en 2015 à 131 en 2016, soit environ le double (doc 1).

De plus, la part des entreprises ayant connu au moins une grève dans l’année est également plutôt en baisse.

Comme pour les jours de grèves, les entreprises ayant connu au moins une grève dans l’année sont plus faibles à partir de 2010 :. »