Dissertation : Pascal, Pensées
Publié le 30/03/2021
Extrait du document
«
Dissertation : Pascal, Pensées
Le temps est constitué de trois périodes distinctes.
La première est le passé, qui n’existe
plus, la deuxième est l’avenir, qui n’existe pas encore, et la troisième est le présent, ce qui se tient
entre le passé et l’avenir.
Selon Saint-Augustin, nous vivons pleinement ce temps, sans pouvoir en
faire abstraction : le présent étant déjà du passé, le temps ne peut être expliqué.
Par contre, Pascal
nous dit dans cet extrait que l’homme fuit constamment l’instant présent, c’est-à-dire le fait d’être
totalement là, dans l’ici et maintenant, pour se tourner vers des mondes imaginaires.
N’est-il pas
préférable de se contenter de ce temps qui nous appartient, et dans lequel nous pouvons nous
épanouir, en profiter ? L’impossibilité du bonheur s’explique-t-elle par l’absence de sagesses, ou
l’impuissance inéluctable de la conscience dans la fuite du temps ? A travers ce texte, Pascal nous
montre qu’à travers nos pensées et nos ressentis, nous prenons conscience du temps qui passe, et
que nous sommes constamment en quête du bonheur : il fait d’abord un constat sur l’Homme qui
n’arrive pas à se préoccuper du présent, puis il donne une raison pour laquelle Il voyage dans le
passé et dans le futur, et enfin, il s’adresse à tout le monde et expose les conséquences que cette
attitude a sur nous.
Donc Pascal soutient la thèse selon laquelle en nous remémorant le passé et en
nous nous préoccupant de notre futur, nous oublions de vivre le présent.
I) Notre façon d’appréhender le temps durant notre existence
a) Notre relation au présent est étrangement négative…
Pascal constate que « nous ne nous tenons jamais au présent », c’est-à-dire que nous tous, y
compris l’auteur, n’arrivons pas à vivre pleinement le moment présent.
Quelle est la signification de
« ne pas se tenir au présent » ? Il faudrait donc se tenir au temps présent comme on se tient à
quelque chose de solide et ferme qui permet de ne pas bouger d’où l’on est.
Normalement, le
présent devrait représenter quelque chose de solide, puisque c’est au présent que notre existence
reçoit toute sa consistance et non au passé ! Au contraire, notre existence passée est vidée de
toute substance, elle n’est plus qu’un souvenir et ce souvenir n’a d’autre consistance que celle
d’une représentation.
Et notre existence future n’a pas de consistance d’un souvenir puisqu’il est
plus difficile à représenter.
Donc c’est bien le temps présent qui recueille toute la consistance de
notre existence et c’est normalement de là que nous devons tenir.
Il faut se tenir à quelque chose
de réel et non pas à quelque chose d’imaginaire et représentatif, c’est-à-dire nos représentations
qu’on se fait du passé et de l’avenir.
b) …et cela s’explique par notre attachement au passé et à l’avenir
Cependant, il ne faut pas négliger le fait qu’effectivement, nous vivons plus dans nos songes que
dans le présent.
L’auteur affirme que nous ne vivons pas pleinement le moment présent mais que
nous nous tournons vers le passé qui est un moment temporel révolu, ou bien vers le futur qui
correspond au moment temporel à venir que nous espérons.
Nous cherchons toujours à vouloir
vivre dans l’avenir, dans des situations dans lesquelles on pourra, ou ne pourra pas se retrouver.
Mais cet avenir met plus de temps à venir que nous l’espérions.
En effet, nous tendons tous vers
l’avenir que nous souhaitons voir se réaliser, comme pour « hâter son cours » au présent.
Il est
souvent difficile d’assumer les obligations matérielles de la vie quotidienne, qui nous prennent tout.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- analyse de texte Pascal, Pensées "Imagination"
- Fiche de lecture sur la lettre XXV des Lettre Philosophiques de Voltaire, critiquant les Pensées de Pascal.
- Dans les pensées, Pascal affirme que le moi est haissable et juge sévèrement Montaigne : Le sot projet qu'il a eu de se peindre. En revanche, Voltaire parle du charmant projet que Montaigne a eu de se peindre naïvement comme il l'a fait, car il a peint la nature humaine. Comment faut-il donc considérer l'écriture de soi en général et les diverses entreprises autobiographiques ?
- Vous supposerez qu'après la mort de Pascal, un janséniste, son ami, consigne dans ses Mémoires les impressions qu'il éprouve et les souvenirs qu'il tient à fixer. Il rappelle d'abord les services que Pascal a rendus à la cause de Port-Royal; il caractérise l'ardeur avec laquelle Pascal a cherché la vérité dans ses « conversions » ; il parle du livre ébauché par Pascal en vue d'ébranler les indifférents et de les ramener à Jésus. Enfin, il cite quelques-unes des Pensées, pour en montre
- Pascal a beaucoup utilisé les Essais de Montaigne, qui, cependant, lui était antipathiques par certains côtés. Vous comparerez les deux écrivains et vous direz ce qui plaisait à l'auteur des Pensées et ce qui le choquait dans l'ouvrage de Montaigne ?