Dissertation Olympe de Gouges
Publié le 08/06/2024
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«
Le combat pour l'égalité hommes-femmes ?
Olympe de Gouges n'est évidemment pas la première à faire entendre sa colère
face aux inégalités que subissent les femmes.
On pense par exemple à Christine
de Pizan, qui sera la première femme à vivre de sa plume au Moyen Âge et
engage dans son œuvre la cité des dames, publiée en 1405, une réflexion qui
pose les prémices du féminisme.
Cependant, rares sont les personnes qui revendiquent une autre position pour la
femme que celle de la soumission à son époux ou à Dieu, y compris chez les
grands humanistes comme Montaigne ou Érasme qui ne se soucient pas
particulièrement du sort réservé aux femmes, par exemple.
La Renaissance voit
même une certaine régression du côté des droits des femmes et l'argument de
l’imbecillitas sexus ou sexe imbécile, expression qui depuis 3e siècle, désigne les
femmes, permet d'affirmer toujours plus la prééminence.
Un siècle plus tard, la revendication d’Olympe de Gouges de pouvoir choisir son
ménage et de bénéficier, en tant que femme, des mêmes droits que l'homme en
cas de séparation ne sera pas davantage entendu et la révolution n'apportera
aucune avancée majeure dans l'accès aux droits des femmes dans ce domaine.
Au contraire même, le code civil instauré par Napoléon en 1804 verra ses droits
de nouveau régresser, la femme redevant, mineure aux yeux de la loi.
Il faut attendre le début du 20e siècle et le mouvement des suffrages est en
Angleterre pour que les droits des femmes commencent à véritablement évoluer
sous l'influence de leurs homologues britanniques et en s'appuyant sur le
principe de suffrage universel.
Les femmes exigent les mêmes droits civiques que
les hommes.
Elles obtiennent en Angleterre le droit de vote en 1918.
Une 2e vague féministe voit le jour dans les années 1950 à 1970.
Cette vague
est marquée entre autres par les publications de Simone de Beauvoir comme le
Deuxième Sexe en 1949, les actions du Mlf, mouvement de libération des
femmes ou encore le Manifeste des 343 en 1971.
De nouveaux combats
apparaissent, comme la lutte contre le Patriarcat.
À partir des années 1980, c'est la question du genre, souvent déterminée dans
les rapports de pouvoir à la fois dans les sphères privées et du public, qui domine
les réflexions des féministes en Europe.
En parallèle, les luttes de la communauté
LGBT se développent.
Aujourd'hui, c'est lutte se trouve une caisse de résonance
importante grâce à l'utilisation des réseaux sociaux.
Elle ouvre la voie à la liberté
de la parole des femmes, notamment celles de celles victimes de violences
sexuelles.
La lutte pour les droits des Noirs.
Olympe de Gouges s'est très tôt engagé dans un combat en faveur des droits des
personnes noires et colonisées.
Elle tente de faire jouer une pièce de théâtre sur
ce thème Zamore et Mirza, dans laquelle les 2 personnages principaux devraient
être incarnés par des comédiens noirs, mais c'était sans compter sur l'esprit
réactionnaire de son temps.
Elle rédige également différents essais sur la
question, parmi lesquels ces réflexions sur les hommes nègres publiées dès
1788.
Elle aborde de nouveau ce thème dans le dernier texte rattaché à sa
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Dans la section intitulé
« Forme du contrat social de l'homme et la femme ».
Affirmant qu'il est « bien
nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles qui causent, dit-on, le
décret en faveur des hommes de couleur dans nos îles ».
Il faut dire qu’au moment où Olympe de Gouges prend la plume, l'esclavage
n'est pas aboli.
Et depuis le 16e siècle, son histoire se confond avec celle de la
colonisation.
Rapidement, des voix s'élèvent contre cette traite humaine et les penseurs des
lumières seront engagés sur cette question.
Dans les années 1780, les
associations anti esclavagistes voient le jour, dont la Société des Amis des Noirs,
à laquelle Olympe-De-Gouges aurait peut-être appartenu.
En 1791, 2 ans après la déclaration des droits de l'homme qui n'accorde aucune
part au sort des esclaves.
Des révoltes éclatent à Saint-Domingue, une colonie
française des Antilles.
Ce territoire, surnommé « le moulin à broyer les nègres »,
est composé à 90% d'esclaves noirs et d'affranchis dont la vie demeure régie par
le Code noir.
Ils revendiquent la liberté et l'égalité avec les citoyens blancs lors
d'émeutes qui durent plusieurs mois.
Le 28 septembre 1792, l’assemblée constituante abolit l'esclavage en France,
mais toujours pas dans les colonies et il faut attendre le 4 février 1794 pour
qu'un décret d'émancipation et d'abolition de l'esclavage, adopté par Robespierre
et les membres de la Convention, soit enfin étendu aux colonies françaises.
Mais de la même manière qu'ils firent régresser par son code civil le peu de
droits acquis par les femmes au cours de la révolution, Napoléon Bonaparte
rétablit l'esclavage par décret armés 1802.
Dans le même temps, il mène une
répression intense dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en
Guyane.
C'est encore d'Angleterre que viennent les premiers textes d'abolition, le pays
votant la suppression de la traite négrière en 1807.
Et si la France s'engage, par
le traité de Paris signé en 1814, à unir ses efforts à ceux de la Grande-Bretagne
pour abolir la traite, elle ne ralentit en réalité pas, les mouvements de population
noire des navires négriers continuant d'affluer jusqu'en 1830.
Il faut ainsi
attendre 1832 pour que la France accorde au « mulâtre » on dirait aujourd'hui
« métis », et aux noirs libres, l'égalité civile et politique.
Et ce n'est que le 27
avril 1848, sous l'impulsion de Victor Schœlcher, sous-secrétaire de l'État aux
colonies, que sera promulgué le décret d'abolition de l'esclavage, dans les dans
les colonies et possessions françaises.
Égalité et l'égalité
La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est marquée par son
contexte de rédaction.
La Révolution française et l'opposition qu'elle rencontre
chez les rois et chez ses partisans, mais aussi la situation économique
désastreuse du pays, crée une crise majeure et une grande méfiance dans
l'opinion.
L'auteur fait ainsi plusieurs fois allusion à l'état politique du pays dans
son texte, « Le roi vient d'accepter la constitution ».
Avec la révolution, les citoyens ont acquis des droits, mais ce n'est pas le cas des
femmes.
La déclaration d’Olympe de Gouge appelle en ce sens à une véritable
révolution légale conférant aux femmes des droits égaux à ceux des hommes,
comme la possibilité de « monter à la tribune » art.10.
Le vocabulaire du droit et
des références à la loi sont particulièrement représentés, « la femme naît libre et
demeure égale à l'homme en droit » art.1.
La Constitution est jugée nulle si les 2
sexes « n'ont pas coopéré à sa rédaction » 16, l'institution du mariage est remise
en cause et son contrat est revisité.
En contrepartie, les femmes ont des devoirs envers la société, elles « obéissent
comme les hommes à la loi rigoureuse » et doivent être punies si elles ne la
respectent pas.
Des hommes tyranniques
L'un des objectifs de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, est
de souligner la domination des hommes sur les femmes et sur les autres
minorités du pays.
Le champ lexical de la tyrannie et de la violence est donc
systématiquement associé à l'homme.
Qu'il s'agisse du révolutionnaire « devenu
libre il est devenu injuste envers sa compagne » ou du colon esclavagiste, « les
colons prétendent régner en despote sur des hommes dont ils sont les pères et
les Frères ».
Cette dictature passe par le rejet de droits naturels en établissement, un
parallèle avec la nature caractérisé par son harmonie entre les sexes.
Olympe de
Gouges vise à désigner l'homme comme un être « aveugle » et « dégénéré ».
Les institutions que créent ce dernier, favorisent en effet la misère des minorités.
La « forme du contrat social de l'homme et de la femme » énumère ainsi toutes
les victimes, des hommes comme « les veuves et des demoiselles trompées »,
« les hommes de couleur » ou l'auteur elles-mêmes à travers l'anecdote finale.
La condition des femmes.
Si les hommes sont jugés coupables, les femmes ne sont exempts pas, exempt
de tout reproche.
Olympe de Gouges propose un portrait des dames de l'ancien
régime mettant en cause leur influence néfaste sur les gouvernements.
Selon
elle, l'inégalité ******** les obligeait à jouer de leur charme pour gagner en
influence.
Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu.
Leur pouvoir était
dès lors illégitime, elles commandaient au crime comme à la vertu dans une
administration.
Passion nocturne, ce vocabulaire péjoratif associe le **** féminin
à la cupidité et à l'ambition, c'est à dire des défauts habituellement attribués aux
hommes.
Les autres femmes éloignées du pouvoir sont davantage à la merci des
hommes condamnés à subir leur domination.
Comme l'esclave sur les côtes
d'Afrique.
Leur vulnérabilité financière et sociale ressort particulièrement, qu'elle
soit mariée ou non.
L'absence de loi les concernant les empêche de se défendre....
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