Dissertation manon lescaut

« Dissertation « Manon Lescaut » Introduction : Dès sa parution, le roman de « Manon Lescaut » fait scandale et est jugé immoral et fut condamné à être brûlé… pourtant Prévost défend son roman dans l’avis de l’auteur », il dit : « Outre le plaisir d’une lecture agréable, on y trouvera peu d’éléments qui ne puissent servir à l’introduction des mœurs ; c’est rendre, à mon avis, un service considérable au public que de l’instruire en l’amusant.

» Nous nous demanderons alors si le plaisir de la lecture est toujours lié à la morale dans « Manon Lescaut ».

Nous verrons d’abord que les personnages et les aventures de cet ouvrage soulèvent en effet des questions morales. Toutefois, nous nous intéresserons ensuite aux limites de sa lecture didactique (technique), pour nous interroger enfin sur l’importance du plaisir romanesque sur toute perspective morale dans le récit. Problématique : Manon Lescaut, grâce au plaisir de la fiction, permet de délivrer une leçon morale.

Mais peut-on affirmer que le plaisir de la lecture s’accommode toujours de la morale dans Manon Lescaut ? Manon Lescaut favorise dans une certaine mesure l’instruction du lecteur grâce au plaisir de la fiction car : 1.

Certains personnages incarnent une vraie sagesse et délivrent une leçon de morale.

En effet, Tiberge juge les aventures de son ami des Grieux lors de leurs entrevues et cherche en permanence à le remettre dans le droit chemin.

Le père de De Grieux le sermonne sur l’honneur et la dignité d’un gentilhomme.

1ère partie p 48 ligne 726 « Il me parla en conseiller sage, plutôt qu’en ami d’école.

Il plaignit l’égarement où j’étais tombé.

Il me félicita de ma guérison, qu’il croyait avancée ; enfin il m’exhorta à profiter de cette erreur de jeunesse pour ouvrir les yeux sur la vanité des plaisirs.

» 2.

L’abbé Prévost, observateur de son temps, dresse un portrait réaliste des vices de son époque, qu’il met en lumière, tel un moraliste.

Il parle de la société corrompue, les maisons de jeu, la prostitution, les riches libidineux intouchables en raison de leur fortune et de leur rang social.

1 ère partie p71 ligne 1480 « Il lui parla de M de G… M…, vieux voluptueux , qui payait prodiguement les plaisirs, et il lui fit envisager tant d’avantages à se mettre à sa solde, que, troublée comme elle l’était de notre disgrâce, elle entra dans tout ce qu’il entreprit de lui persuader. 3.

Toute entrave à la loi et tout manquement sont sévèrement condamnés, si bien que les aventures et les déboires des personnages suscitent une forme d’empathie de la part des lecteurs.

Il parle de la déportation et de la marginalité des héros.

1ère partie p80 ligne 1767 « Nous étions encore au lit, lorsqu’un exempt de police.... »