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Dissertation : Les Cahiers de Douai sont-ils l'œuvre de l’affranchissement poétique ?

Publié le 13/02/2025

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« Dissertation : Les Cahiers de Douai sont-ils l'œuvre de l’affranchissement poétique ? Arthur Rimbaud rédige les Cahiers de Douai en 1870, à l’âge de 16 ans.

Il réussit à faire ressentir son besoin de liberté et son envie de parcourir l’horizon.

D’un autre côté, à cette même période, Napoléon III mène son Empire à de nombreuses batailles sanglantes.

Ce recueil regroupe des œuvres de jeunesse, qui suit son parcours littéraire et nous dévoile sa façon de penser.

Ces poèmes expriment l’émancipation de son univers avec “le dérèglement des sens” qu’il énonce dans une de ses premières lettres.

Il dépasse les règles et les limites de la société du XIXème siècle, voulant extérioriser ses opinions sur les nombreux thèmes poétiques par la fuite et la rupture.

De fait, pouvons-nous considérer les Cahiers de Douai comme l'œuvre de l’affranchissement poétique ? Pour cela, nous allons présenter l'obéissant de Rimbaud à la poésie traditionnelle qui nous emmènera sur sa révolte à travers son renouvellement. ​ Les Cahiers de Douai reflète un grand attachement à la poésie traditionnelle, résultant de l’éducation chrétienne de Rimbaud.

Malgré l’apparence donnée par ses écrits, Rimbaud demeure un excellent élève, exerçant ses connaissances à travers son parcours de poète révolutionnaire.

Ainsi, ses référence poétiques sont essentiellement fondées sur les figures antiques comme “Venus Anadyomène” ou sur la situation sociale et politique de son temps comme “Les Effarés”, montrant les injustices sociales et économiques.

Mais aussi, l’influence de Victor Hugo est fort présente dans cet ouvrage.

Par conséquent, de nombreuses caractéristiques de son style se retrouvent dans “Rages de Césars”, faisant écho au mépris de Victor Hugo par l’Empereur dans “Napoléon III” du recueil Les Châtiments.

Rimbaud, lui aussi partageant ce mépris, devient révolutionnaire “Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière” (vers 59, Le Forgeron).

Tous ces éléments démontrent que Rimbaud s’inscrit dans la tradition poétique. ​ De même, son utilisation des principaux thèmes du romantisme l’inscrit dans la continuité des grands poètes du XIXème siècle.

En effet, Rimbaud inclut le romantisme, le parnasse et le symbolisme dans ses écrits.

Ainsi, “La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles…” (vers 3 à 4, d’Ophélie) illustre le lyrisme par la description de la nature et de la figure tragique de la jeune femme et l’inscription “Pars les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,” (vers 1, de Sensation”) confirme sa docilité au symbolisme. ​ Toutefois, le mouvement n’est pas la seule caractéristique de la poésie traditionnelle qui est suivie par Rimbaud.

Il obéit aussi à la forme du texte qui est versifié et est souvent constitué d’alexandrins.

En effet, parmi les poèmes du XIXème siècle, beaucoup sont des sonnets comme “Tristesse” d'Alfred de Musset. ​ La fidélité de Rimbaud envers les principes de la littérature classique se confirme dans ses écrits.

Cependant, le renouvellement de la poésie traditionnelle expose l’envie d’affranchissement du jeune poète. ​ De nombreuses personnes considèrent que les Cahiers de Douai est un recueil qui échappe aux normes de la société du XIXème siècle grâce à son affranchissement des normalités.

Effectivement, ces normes sont rompues par Rimbaud en quête de renouvellement moderne poétique.

Pour beaucoup d’artistes, son poème le plus controversé est probablement “Venus Anadyomène” au vu de sa description inattendue qui dégrade cette divinité, un symbole clé de la poésie classique.

En effet, “Puis le col gras et gris, les larges omoplates” (vers 5) décrit la laideur de la déesse là où, en ces temps-ci, seulement la beauté est exprimée de cette façon.

Rimbaud défie la société en défigurant un caractère pur, se moquant du mouvement des symbolistes.

Il se moque tout autant des romantiques lorsqu’il décrit dans “Ma Bohème” sa vie de vagabond avec un air enfantin “Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course des rimes.”, qui contraste avec le ton sérieux de ce mouvement. Dans “Comme des lyres, je tirais les élastiques”, il compare la lyre qui est un noble instrument à de pauvres élastiques marquant sa moquerie envers les deux mouvements littéraires mentionnés.

La description satirique se répand dans les Cahiers de Douai autant que son mépris pour les normes instaurées par la société. ​ Provoquant les symboles traditionnels de la poésie, Rimbaud ne s’arrête pas et attaque aussi les thèmes de la poésie, tels que l’amour et la guerre.

Étant un adolescent rebelle, Rimbaud caractérise l’amour par le plaisir et la découverte de nouvelles sensations et non par la nature ou la mélancolie, comme de bons romantiques le feraient.

Dans “Première Soirée”, Rimbaud écrit ses relations entre une jeune fille et lui qui ne sont pas normalisées dans la société du XIXème siècle.

Notamment, “-Je baisais ses fines chevilles” (vers 13) et “de grands arbres indiscrets” (vers 30), signifient que ses actions avec cette fille se sont produites en public, ce qui est absolument inapproprié.

Également, l’autre sujet qui froissait beaucoup de personnes est la guerre.

Victor Hugo a fortement influencé Rimbaud sur son opinion personnelle sur les effets de la guerre.

Le poète, Alfred de Vigny, a aussi exploré les thèmes du sacrifice et de la guerre, notamment dans “Le Cor”.

Cette fois-ci, Rimbaud ne se contente pas de présenter les atrocités de la guerre ou les sacrifices des soldats, mais plutôt, il les transforme en un enfer encore plus morbide et écoeurant, tel qu’“Il dort dans le soleil, la main, sur sa poitrine tranquille.

Il a deux trous rouges au côté droit.” (vers 13 à 14, Le Dormeur du val).

Cette vision donnée par Rimbaud d’un soldat mort sur le champ de guerre reflète encore plus l’atrocité de la guerre, tellement idéalisée par le gouvernement.

Ces faces cachées que nous montre le jeune poète affirment que sa vision du monde dépasse celle des autres hommes.

Enfin, comme nous pouvons le voir dans plusieurs de ses poèmes, Rimbaud n’a.... »

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