Databac

dissertation le langage: Peut-on tout dire ?

Publié le 24/06/2024

Extrait du document

« Peut-on tout dire ? Introduction : En affirmant que « Les limites de mon langage signifient les limites de mon univers » Ludwig Wittgenstein soulève une question profonde qui traverse les siècles ; celle de la portée et des limites de notre expression verbale.

Cette réflexion nous invite à remettre en question la capacité de notre langage ; en tant que système de signes unissant un signifiant et un signifié, à véhiculer intégralement nos pensées tout en considérant les répercussions étiques et sociales.

La question de savoir si l'on peut tout dire c’est-à-dire transmettre tout type de messages d’un émetteur à un récepteur, est un dilemme éthique fondamental auquel l'humanité est confrontée.

D’une part nous pouvons nous questionner sur notre capacité à tout dire, tandis que d’autre part nous pouvons nous interroger sur les limites de cette capacité : Avons-nous le droit de tout dire ? C’est pourquoi, on peut ainsi se demander, jusqu'où cette capacité d’expression s’étend et s’il existe des limites morales ou légales à ce droit.

Mais le langage nous permet-il vraiment d’exprimer toutes nos pensées, des plus précises au plus abstraites ? Certaines idées ne dépassent-elles pas simplement la capacité de notre langage ? Afin de mieux comprendre ces problématiques, nous explorerons tout d'abord le point de vue soutenant que l’Homme a la capacité de tout dire.

Nous verrons dans un second temps que notre langage a cependant des limites.

Et enfin, nous étudierons en quoi l’art nous permet de dépasser certaines limites du langage. Dans un premier temps, il est essentiel de reconnaître que le langage nous confère la capacité de tout dire. En effet, le langage constitue bien plus qu'un simple moyen de communication : il incarne l'essence même de notre humanité, comme le souligne Rousseau en affirmant que la communication « distingue l’Homme entre les animaux ».

Cette faculté de communiquer verbalement nous permet d'exprimer une richesse infinie d'idées, de perspectives et d'émotions, ce qui souligne la puissance et la souplesse du langage en tant qu'outil d'expression.

Le langage, en sa qualité de système d'expression, est en réalité adaptable et évolutif.

Il se modèle selon les besoins et les contextes, offrant ainsi une palette infinie de possibilités de communication.

Considérons par exemple le mode de communication des abeilles appelé « la danse des abeilles ».

Bien que fascinant, il reste limité à des signaux simples et spécifiques pour transmettre des informations basiques comme la localisation de la nourriture.

En revanche, le langage humain, complexe et évolutif, nous permet une expression beaucoup plus riche et nuancée.

Nous sommes capables de décrire des concepts abstraits, de raconter des récits, des expériences, de débattre d'idées plus ou moins complexes et d'explorer les nuances les plus subtiles des émotions humaines.

Cette flexibilité implique qu'il n'y a pas de limites strictes quant à ce qui peut être exprimé à travers le langage, ce qui favorise une exploration sans fin des frontières de l'expression humaine ; le langage humain nous donne la capacité de nous exprimer comme on le souhaite.

Suivant ce point de vue, l’Homme peut donc tout dire. De plus, le langage joue un rôle crucial dans la clarification et l'objectivation de nos pensées les plus abstraites et les plus profondes, comme le soutient Hegel.

Selon lui, « le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie.

Dans cette citation il souligne ainsi l'indispensabilité du langage pour la pleine manifestation de nos idées les plus élevées.

Ainsi, ce dernier agit comme un moyen de transcender les limites de la pensée intérieure, permettant à nos pensées de prendre forme et de trouver leur vérité ultime à travers l'expression verbale.

Prenons comme exemple les concepts philosophiques : de nombreux concepts sont difficile à comprendre uniquement par notre réflexion interne. Cependant, à travers le langage, les philosophes ont pu débattre, analyser et comprendre différentes interprétations de ces concepts.

Et c’est ainsi en utilisant des mots pour exprimer ces idées, qu’ils les rendent accessibles à la réflexion et à la discussion.

Dans cet exemple le langage représente un outil essentiel pour l'expression et la communication humaines, enlevant toute limite à la manifestation et à la réflexion de nos pensées les plus profondes.

Par conséquent, affirmer que l’"on peut tout dire" souligne simplement que le langage permet une expression complète et authentique de ce que nous vivons, quelque soit la diversité ou la complexité de nos expériences. Enfin, le langage est le fondement même de la liberté d’expression, un principe fondamental dans les sociétés démocratiques ; c’est-à-dire dans les sociétés dans lesquelles le peuple est souverain.

En effet, l'article 11 de la Déclaration des Hommes et du Citoyen de 1789 affirme que "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement." Cette liberté que l'on a permet une diversité d'opinions et de perspectives, même celles qui, pour certains, peuvent être jugées comme offensantes, controversées, dérangeantes.

Elle nous permet ainsi de « tout dire » dans le sens où nous avons le droit de critiquer les actions des autorités, de remettre en question les normes sociales établies, de discuter ouvertement de sujets sensibles, et même de défendre des idées considérées comme impopulaires ou controversées et ce même si ces avis peuvent susciter des désaccords ou des tensions.

Ainsi, absolument toutes les voix même celles minoritaires sont entendues.

En permettant à chacun de s'exprimer librement, le langage favorise le débat d'idées, la diversité des opinions et la compréhension.

Restreindre ce que l'on peut dire équivaudrait à restreindre la liberté de pensée et d'expression, ce qui pourrait conduire à une société moins ouverte et moins inclusive.

En effet, l'Allemagne nazie d'Hitler (qui dura de 1933 à 1945), a été fortement marquée par la censure et la répression de la liberté d'expression ce qui a fortement contribué à créer une société fermée, où seules les voix conformes à l'idéologie dominante (l’idéologie nazie) étaient tolérées.

Cette restriction de la liberté d'expression a abouti à des conséquences dévastatrices, illustrant la nécessité vitale de préserver ce droit fondamental dans toute société démocratique. Pour conclure, le langage nous offre la capacité de tout dire, ce qui est essentiel pour l'expression de nos pensées, émotions et idées.

De plus, ce dernier joue un rôle fondamental dans la clarification et l'objectivation de nos pensées les plus abstraites.

La liberté d'expression, consacrée comme un droit fondamental dans les sociétés démocratiques, garantit la libre communication des pensées et des opinions.

Ce principe favorise la diversité des perspectives et des opinions, même celles qui peuvent être considérées comme controversées ou dérangeantes.

En permettant à chacun de s'exprimer librement, le langage favorise le débat d'idées et contribue à une société ouverte et inclusive.

On peut tout dire dans le sens où la liberté d'expression ne devrait pas être limitée, car restreindre ce que l'on peut dire équivaudrait à restreindre la liberté de pensée et d'expression, ce qui serait préjudiciable à une société démocratique et ouverte.

Cependant la liberté d'expression n'at-elle réellement aucune limite ? Peut-on réellement tout dire sans en assumer les conséquences ? Dans un second temps, nous verrons qu’il y a des limites à notre langage ; La liberté d'expression est un pilier démocratique, mais elle n'est pas absolue.

Même si être libre d'exprimer nos pensées, nos avis, est un droit fondamental des Hommes, cette liberté comporte des limites essentielles.

En effet, chaque parole que nous prononçons peut avoir un impact significatif sur les autres et sur la société dans son ensemble.

Merleau-Ponty souligne que la pensée est étroitement liée au langage.

Même dans nos moments de silence ou de réflexion intérieure, nos pensées sont influencées par les mots et les expressions que nous avons intégrés au fil du temps.

Ainsi, l'idée selon laquelle "tout peut être dit" est remise en question.

Notre expérience même de la pensée est médiatisée par le langage, ce qui suggère que certaines limites doivent être respectées dans l'expression verbale.

Les conséquences néfastes de certains discours sont évidentes.

Les paroles peuvent blesser, diviser, et même inciter à la violence. Par exemple, permettre tout discours pourrait conduire à des attaques personnelles, à des discours haineux et à la déshumanisation des autres, ce qui est contraire à l'éthique fondamentale de respecter la dignité de chaque être humain. De plus, les discours de haine peuvent cibler des minorités ethniques, religieuses, sexuelles, … ce qui peut conduire à leur discrimination et même à leur violence.

La citation de Jean-Paul Sartre, "Nommer c’est faire exister", souligne le pouvoir des mots pour façonner notre réalité et justifie l'importance de peser nos paroles avec prudence.

Dans cette perspective, limiter certains discours est crucial pour protéger les droits, la dignité et la sécurité des individus.

Les limites légales à la liberté d'expression, telles que prévenir la diffamation, l'incitation à la haine, le harcèlement, sont nécessaires pour maintenir un équilibre entre la liberté d'expression et le respect des droits humains.

En conclusion, affirmer que l'on peut tout dire sans restriction ignore les conséquences graves que.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles