dissertation la place annie ernaux CNED
Publié le 18/04/2024
Extrait du document
«
Annie Ernaux, écrivaine française et professeure de lettres a grandi en
Normandie dans un milieu modeste et a accédé à une classe sociale plus valorisée
par ses études et ses activités intellectuelles.
Par soucis du détail historique et de la
réalité des conditions des gens du peuple, Annie Ernaux s’inscrit dans la tradition des
écrivains réalistes.
Elle a écrit le roman à caractère autobiographique « La Place ».
C’est en prenant conscience de la séparation (sociale et liée à sa mort) entre son père
et elle, qu’Annie Ernaux projette d’écrire sur lui.
En faisant le choix de l’écriture plate,
elle pense avoir trouvé un style qui correspond à leurs réalités sociales différentes ;
son but est de ne pas trahir.
Dans un entretien, Annie Ernaux a affirmé : « Le seul
moyen juste d’évoquer une vie,en apparence insignifiante (…) est de reconstituer la
réalité de cette vie à travers des faits précis, à travers des paroles entendues ».
Par « le seul moyen juste », Annie Ernaux veut créer une légitimité, être la plus
objective possible ; elle explique que le seul moyen légitime d’évoquer une existence
banale serait de la reproduire avec objectivité, c’est à dire en restituant les faits et
les paroles tels qu’ils ont été vécus.
Elle opte donc pour un récit de vie le plus objectif
possible en renonçant à écrire un roman.
Dans quelle mesure La Place serait la reconstitution totale objective d’une vie banale ?
Dans une première partie nous verrons comment Annie Ernaux nous dépeint
« une vie insignifiante » restituée objectivement par des « faits précis » et des
« paroles entendues » .Ensuite nous verrons que cette vie insignifiante est en
réalité une existence significative peuplée de faits et de paroles à la résonance
universelle.
Pour terminer, nous nous rendrons compte que finalement, La Place
constitue en soi une démarche littéraire qui dépasse la simple évocation d’une vie.
Annie Ernaux nous montre une vie insignifiante restituée de façon objective par
des faits précis et des paroles entendues, en effet, La Place est le récit d’une vie qui
pourrait sembler banale ; Elle raconte son père.
« quand je lis Proust ou Mauriac, je ne
crois pas qu’ils évoquent le temps où mon père était enfant.
Son cadre à lui c’est le
Moyen Age » ; Annie Ernaux ne donne pas son sentiment, ni son ressentiment, elle
décrit son père simplement, elle évite au lecteur d’avoir une vision romancée, ou de
créer une ambiance afin d’éviter de passer à côté de l’essentiel, son père.
Ce récit est une restitution objective des faits vécus et des paroles entendues,
« depuis peu, je sais que le roman est impossible.
Pour rendre compte d’une vie
soumise à la nécessité, je n’ai pas le droit de prendre d’abord le parti de l’art, ni de
chercher à faire quelque chose de passionnant ou d’émouvant.
Je rassemblerai les
paroles, les geste, les goûts de mon père, les faits marquants de sa vie, tous les signes
objectifs d’existence que j’ai aussi partagé ».
Annie Ernaux raconte son récit avec
froideur, comme si elle était une journaliste qui épluche les faits de façon subtile.
La
Place est un texte très court mais il est précis et appuis là où il faut.
C’est donc
pour une question de morale qu’Annie Ernaux a recours à une écriture « plate », avec
l’utilisation d’énumérations et de litotes, elle veut être la plus claire possible.
Mais la vie de ce père est une existence en réalité significative peuplée de faits
et de paroles à résonance universelle, ce qu’a vécu et entendu le « je » est universelle.
« J’écris peut être parce qu’on avait plus rien à se dire », cette vie de transfuge qu’elle vit,
celle qui n’est plus chez elle quand elle est à la maison et celle qui ne sera jamais chez
elle là où elle est maintenant.
Nous apprécions la distance avec ses parents et son
nouveau monde, le monde d’en haut et le monde d’en bas.
Ce qui la sépare désormais
de son ancienne vie et de celle de ses parents.
Ce que vit Annie Ernaux est universel,
après les Trente Glorieuses, nombreux sont ceux qui se sont....
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