Dissertation HGGSP : Les Etats-Unis et la question environnementale à l'échelle internationale.
Publié le 29/03/2022
Extrait du document
«
Les États-Unis et l’environnement à l’échelle internationale.
En septembre 2020, alors que la Californie est ravagée par les flammes, Donald Trump
affirme : « ça finira par se refroidir ».
Quelques années plus tôt, en 2007, l’ancien vice-président Al
Gore, partage avec le GIEC ( Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le
prix Nobel de la paix pour sa campagne de sensibilisation sur le réchauffement planétaire .
Une telle
opposition entre deux responsables politiques issus du même pays pourrait surprendre, alors qu’elle
s’explique aisément : le rapport des États-uniens à la question environnementale a toujours été
singulier, entre désir d’accaparer la nature et volonté de la préserver.
Ainsi étudier les États-Unis et l’environnement à l’échelle internationale s’avère complexe :
il faut tenir compte de positions totalement opposées coexistant au sein du pays, mais également des
évolutions récentes de sa politique environnementale.
Pour cela , nous verrons que les États-Unis ont longtemps occupé une position d’avant-garde,
avant le tournant des années 1990 ; puis, la façon dont ils se sont mis en marge des politiques
internationales en faveur de l’environnement ; enfin, les éléments qui permettent de relativiser
l’importance des décisions fédérales.
Les États-Unis ont tenu jusqu’aux années 1980 un rôle moteur dans la protection de
l’environnement planétaire.
En effet, les scientifiques américains ont été les premiers à contribuer à
la prise de conscience du problème du réchauffement climatique et de ses conséquences probables.
Et même d e grands groupes industriels comme Exxon investissent alors beaucoup d'argent dans la
recherche sur le climat ! De 1977 à 1989, l es présidents démocrate, Jimmy Carter, et républicain,
Ronald Reagan, traduisent ces préoccupations dans leurs choix politiques : ils contraignent les
puissantes entreprises pétrolières états-uniennes à prendre en compte l’environnement dans leurs
stratégies de développement.
En 1988, Reagan et Gorbatchev signent une déclaration commune
incluant un volet sur la lutte contre le réchauffement climatique.
E n juin 1988, James Hansen,
scientifique à la Nasa, témoigne devant le Congrès et popularise le concept de réchauffement
climatique.
Alors que la canicule bat son plein, il déclare : « Cela nous frappe maintenant, nous
sommes en danger ! ».
A ce moment-là tout le monde parle d'écologie aux États-Unis, m ême
George Bush au cours de sa campagne présidentielle.
Le tournant a lieu en 1989, au sommet climatique de Noordwijk.
Sous l’influence de John
Sununu, un conseiller climato-sceptique, G.
Bush retire les États-Unis du plan établi par le GIEC,
ce dernier contraignant les États signataires à réduire leurs émissions de carbone.
C ette décision est
lourde de conséquences puisque les années suivantes montrent à quel point il a été difficile
d’aboutir au moindre accord efficace.
La rupture des années 1990 et 2000, incarnée par les présidences Bush père et Bush fils, est
donc brutale et caractérise depuis la position américaine.
L’influence exercée par les climato-
sceptiques républicains, liés aux lobbies pétroliers et aux Églises, grandit.
Le climato-scepticisme
prospère aux États-Unis pour trois raisons : la méfiance dans les mesures imposées par l’État
fédéral ou les institutions internationales ; la puissance des convictions religieuses qui conduisent
de nombreux citoyens à s’opposer aux recherches scientifiques les plus sérieuses ; la conviction que
la nature est pourvoyeuse de richesses et porte le développement du pays.
Depuis, les États-Unis ont tout mis en œuvre pour freiner la gouvernance climatique
mondiale.
G.W.
Bush se montre hostile à la création d’une organisation mondiale de
l’environnement, idée soutenue par le couple franco-allemand.
Les États-Unis assument ainsi de
privilégier la défense de leurs intérêts nationaux.
Mais surtout ils refusent obstinément de s’engager
dans les accords internationaux sur le climat.
En 1997, ils sont le seul pays industrialisé à ne pas
ratifier le protocole de Kyoto.
Ce dernier n’était pas compatible avec la politique énergétique de
l’administration Bush, orientée vers la sécurité énergétique, via l’exploitation intensive de toutes les
sources d’énergie, notamment fossiles, sur l’ensemble du territoire américain.
E n juillet 2005, le.
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