Dissertation : en quoi le marché peut-il être défaillant ?
Publié le 01/05/2023
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Dissertation : en quoi le marché peut-il être défaillant ?
Récemment en Avril 2022, le scandale Buitoni, groupe détenu par Nestlé, des pizzas contaminées à la bactérie E-coli
provoquant des cas de coma chez certains enfants a éclaté dans la presse.
Il y a donc un manque de transparence sur la qualité du
produit, notamment les normes sanitaires des usines de l’entreprise, et le consommateur en paie les conséquences sur sa propre
santé.
Ainsi, le marché - lieu fictif ou réel où se rencontrent offreurs et demandeurs de biens, de services ou de titres fixant ainsi
le prix d’équilibre des produits - peut rencontrer des défaillances, c’est-à-dire des situations dans lesquelles le fonctionnement du
marché conduit à une production non-optimale et à une mauvaise allocation des ressources.
Ainsi, quelles sont les causes et les
solutions des différentes défaillances possibles du marché ? Il convient d’abord d’analyser les différentes situations de
défaillance que peut rencontrer le marché, avant de voir les diverses solutions possibles pour y pallier.
Dans un premier temps, analysons les possibilités de situation de défaillance du marché.
On en dénombre trois : la
présence d’externalités (positives ou négatives), puis la présence de biens collectifs ou biens communs, et enfin la présence
d’asymétrie de l’information.
Il faut définir les caractéristiques de ces situations pour comprendre en quoi le marché est
défaillant dans ces cas, et les illustrer par des exemples pour bien saisir les enjeux.
Tout d’abord, intéressons-nous à la situation en présence d’externalités.
Les externalités sont des effets qui peuvent
entraîner des conséquences, positives ou négatives, pour les agents qui en sont touchés.
On distingue d’une part les externalités
positives, qui sont des effets externes créés par l’activité d’un agent économique procurant à autrui une utilité ou un avantage, et
cela de façon gratuite.
D’autre part, les externalités négatives sont des effets créés par l’activité économique d’un agent, mais
créant cette fois un désavantage et ce sans indemnisation ou compensation.
Dans le cas d’externalités positives, c’est une
défaillance du marché car le manque de compensation monétaire n’incite pas à produire ces externalités, ainsi les activités sont
sous produites par rapport au niveau maximum de bien-être qu’elles pourraient générer.
Dans le cas des externalités négatives,
c’est une défaillance du marché car le manque de contrainte et de dissuasion génère trop d’activités néfastes de la part des agents
économiques.
Pour illustrer une situation d’externalité négative, nous pouvons utiliser le document 1, un article issu de
Microéconomies, d’après Paul Krugman et Robin Wells, paru en 2016.
En effet, dans ce document nous comprenons qu’au 19 e
siècle, les 2,5 millions d’habitants de Londres ne disposaient pas d’égouts et jetaient leurs déchets dans le fleuve qui traversait la
ville, la Tamise.
Cela entraînait ainsi de lourdes conséquences sur la santé des habitants qui développaient des malades graves
comme le choléra ou la typhoïde, surtout dans les quartiers proches du fleuve qui avaient un taux de mortalité dû à ces maladies
plus de six fois plus élevé que les quartiers éloignés de la Tamise.
La pollution est donc un exemple d’externalité négative très
répandu, car, encore de nos jours, des phénomènes similaires se produisent avec des usines qui déversent leurs déchets
chimiques dans les fleuves à proximité.
De plus, c’est un phénomène mondial comme le montre le document 4, un diagramme en
barre qui compare le nombre de décès prématurés (pour 100 000 habitants) liés à la pollution de l’air intérieur et extérieur dans
les différentes régions du monde en 2016.
Ainsi, d’après l’OMS, en 2016 il y a plus de 120 décès prématurés pour 100 000
habitants liés à la pollution de l’air en Asie du Sud-Est.
C’est le coût social de l’externalité négative qu’est la pollution.
La
société paie les conséquences de quelques entreprises dont l’activité entraîne des répercussions mortelles sur la population.
Ensuite, pour illustrer une externalité positive, on peut prendre l’exemple d’un arboriculteur et d’un apiculteur qui ont leurs
installations à proximité.
Ainsi, l’arboriculteur profite des abeilles de son voisin pour la pollinisation de ses arbres, et de même
l’apiculteur profite du jardin de l’arboriculteur pour obtenir un miel de meilleure qualité.
Tout cela se fait gratuitement, c’est
donc une externalité positive.
Ensuite, analysons la situation en présence de biens collectifs ou biens communs.
Il existe une typologie des biens qui
permet de différencier les biens selon deux critères : leur rivalité (un bien est rival si la consommation du bien par un agent
empêche la consommation par un autre agent) et leur excluabilité (un bien est excluable s’il est possible d’y interdire l’accès).
Parmi les différents types de biens, on retrouve les biens collectifs et biens communs.
Ces derniers ont une caractéristique
commune : leur non-excluabilité.
En revanche, ce qui les différencie est leur rivalité.
En effet, un bien commun est rival, alors
qu’un bien collectif est non-rival.
Dans le cas des biens collectifs, les entreprises ne peuvent pas faire payer les usagers car ils
sont non-exclusifs et non-rivaux, elles ne souhaitent donc pas produire ces biens.
Dans cette situation, il y a un manque, donc
une défaillance.
Dans le cas des biens communs, les agents économiques sont tentés de les surexploiter car ils sont non-exclusifs
mais rival, tout en ayant pas de droit de propriété.
Cette situation mène donc à un épuisement des ressources communes, car les
producteurs agissent dans leurs propres intérêts sans penser aux conséquences, il y a défaillance du marché.
C’est la tragédie des
biens communs de James Garret Hardin (1915-2003), écologue américain.
Pour illustrer la difficulté à gérer un bien collectif, on
peut utiliser le document 1 (déjà présenté précédemment) car on y retrouve le problème des passagers clandestins, c’est-à-dire
des utilisateurs qui ne paient pas tout en utilisant le bien, ce qui dissuade toute entreprise privée de fournir un système d’égouts à
la ville de Londres.
C’est le même problème avec un grand nombre de biens collectifs : éclairage public, défense nationale, un
barrage, … Les biens collectifs peuvent également concerner tous les pays ce qui en font des biens collectifs mondiaux.
Par
exemple, la protection du climat est un bien collectif mondial, car les conséquences concernent tous les pays.
Enfin, les biens
communs, qui sont donc rivaux mais à la fois non-excluable, c’est-à-dire exploitables par les entreprises pour réaliser un
bénéfice, mais tout de même sans droit de propriété, sont souvent des ressources naturelles comme les ressources halieutiques,
les ressources en eau, …
Enfin, penchons-nous sur la situation en présence d’informations asymétriques.
Dans ce cas, certains agents disposent
d’informations supplémentaires par rapport aux autres agents.
Il en résulte alors d’une part des phénomènes de sélection adverse,
et d’autre part des phénomènes d’aléa moral.
La sélection adverse est un processus conduisant à ce que seuls les biens de
mauvaise qualité restent sur le maché.
C’est une situation de défaillance du marché car cela conduit à une baisse des échanges et,
à termes, à une disparition du marché.
Ensuite, l’aléa moral est une situation où deux agents ayant passé un contrat entre eux,
l’un d’entre eux modifie son comportement car il sait qu’il est protégé par le contrat.
C’est une situation de défaillance du
marché car l’un des agents ne respecte pas les termes du contrat.
Pour illustrer une situation d’asymétrie de l’information, on
peut utiliser le document 3, qui nous présente la consommation et la perception des produits biologiques en France en 2016, en
pourcentage.
Ainsi, d’après le Baromètre de l’Agence Bio parût en Février 2018, 39% des français déclarent être assez mal
informé sur les produits biologiques, et seul 4% d’entre eux considèrent être très bien informé.
De plus, on précise que ce que les
français jugent le moins transparent sont la règlementation en vigueur (56% des français) ainsi que les contrôles sur les produits
biologiques (57%).
L’asymétrie d’information engendre donc ici un problème de confiance, qui peut rendre retissant certaines
personnes à acheter les produits biologiques.
Les consommateurs ne sont pas sûrs que le bénéfice engendré par l’achat de
produits biologiques soit réel (produits moins chimiques, meilleure qualité, …) comparé au coût supplémentaire lié à l’achat de
ces produits qui sont plus chers, qui lui est bien réel et visible sur la facture.
Pour illustrer une situation de sélection adverse, on
peut prendre pour exemple le marché des voitures d’occasion.
Ainsi, par manque de transparence sur l’état des voitures en vente,
l’acheteur rechigne à acheter une voiture plus chère et les vendeurs retirent du marché les bonnes occasions.
Au final, le marché
s’effondre car il ne reste que les voitures de mauvaise qualité.
Pour illustrer un cas d’aléa moral, on peut prendre pour exemple
une assurance santé.
Une fois le contrat d’assurance passé, l’assureur n’a pas les moyens de vérifier le comportement de son
client.
Ce dernier va donc se comporter différemment de ce que prévoient les termes du contrat.
L’assureur n’est pas au courant
du comportement de son client, il y a une situation d’aléa moral.
Nous avons vu les caractéristiques des différentes situations de défaillance du marché ainsi que leurs conséquences dans
des exemples concrets.
Mais ces situations....
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