dissertation "Donner est-ce asservir ?"
Publié le 28/02/2022
Extrait du document
«
Donner es-ce asservir ?
Quand l’on aborde le sujet du don, on pense tout de suite qu’il s’agit d’un échange
qui ne se réalise que dans un sens.
Pourtant lorsque l’on en reçoit un, nous avons
toujours ce sentiment de devoir quelque chose en retour à la personne qui nous a fait
ce don.
On peut donc remarquer qu’il y alors une réciprocité qui est attendue en
retour d’un don, mais la réciprocité attendue n’est pas nécessairement matérielle, le
donneur attend souvent seulement au moins un remerciement, de la reconnaissance
ou une preuve de satisfaction de la part du receveur.
Nous nous demandons alors si le don reçu par une personne ne la met pas dans un
rapport d’infériorité à l’égard du donneur.
Pour cela, nous aborderons tout d’abord le
fait qu’un don implique bien souvent de donner un autre don puis nous nous
intéresserons au principe de la propriété et de la philanthropie enfin nous aborderons
le fait qu’il existe pour autant une forme de partage et finalement de don qui ne
demanderait une quelconque réciprocité.
Nous savons par expérience ou bien finalement par l’étude de l’être humain, que
lorsque l’on réalise un don, un autre don est attendu en retour.
Si nous prenons
l’exemple des sociétés originelles ou primitives, dans ces sociétés, les échanges sont
organisés avec le don, ce sont principalement les chefs qui doivent les réaliser entre
les autres chefs des autres tribus mais contrairement aux dons que l’on pourrait nous,
faire entre membres de notre société, ces dons étaient obligatoires et on ne pouvait
pas rendre quelque chose en retour d’une valeur plus moindre ou égale, il fallait que
ce don en retour soit plus important que celui que nous avions reçu et finalement tout
cela par politesse vis-à-vis de l’autre.
Le fait de donner était ici un signe de richesse
mais surtout de puissance.
Car il ne s’agissait pas ici de simples échanges entre des
tribus mais bien d’une marque de politesse entre elles, chaque chef se voyait dans
l’obligation de le réaliser.
Il y a donc ici l’idée que donner est un asservissement à
une loi établit entre ces tribus.
Les dons effectués ne sont peut-être finalement que
l’expression d’un ensemble de règles que ces tribus respectent.
Le don ne serait donc
pas un acte dépourvu d’intérêt car il y aurait en retour du don effectué, un contre-don
attendu, l’action de « donner » ne serait donc pas réaliser spontanément.
On peut
finalement retrouver ici la pensée de Marcel Mauss, qui est un auteur qui à écrit sur
l’étude de l’être humain notamment dans son œuvre, Essai sur le don .
Selon lui, le
donneur doit être capable de donner et le receveur doit lui doit savoir recevoir mais
aussi rendre, on pourrait dire « un équivalent » de ce qu’il a pu recevoir.
Il y a ici
comme une forme de contrat social entre le donneur et le receveur.
Lorsque que l’on pense au terme « don », on pense généralement tout de suite que ce
type d’échange ne se réalise que dans un sens, c’est-à-dire que le donneur qui a fait ce
don n’attend strictement rien en retour de la personne, ou receveur à qui il l’a donné.
Mais finalement on se rend compte que le don implique un don en retour de la part du
receveur et que finalement il y a quelque chose qui revient au donneur.
Bien-entendu
ce don en retour n’est pas forcément matérielle, il peut être de diverses formes, par
exemple d’une manière verbale avec un remerciement, ou bien un signe de tendresse.
»
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