Dieu et la religion (Tristan et Yseut de Béroul)

« Dieu et la religion Dans le roman, l e mot « Di eu » revient fréquemment sur les lèvres des personnages ou sous l a plume de l'aut eur lui-même, et le plus souven t, il ac compagne un cri de surprise, une l ame ntation, un regret ou une interrogation an xieuse.

Il ne s'agit p as d'une simple expres­ sion.

En réalité, Tristan et Yseut e st profondément marqué p ar la p ré­ s ence de Dieu et p ar les v aleurs de l a religion, et on en vien t même à se demander p arfois si Di eu n 'est p as un pe rsonnage caché du ré cit.

PÉCHÉ D'ADULTÈRE « Tu ne commettras pas d'adultère » annonce l'un des dix com­ mandements de la Bible.

En enfreignant cette règle, Tristan et Yseut violent non seulement les lois de la famille (Tristan vole en effet l'épouse de son oncle), mais se rendent également coupables d'une grave désobéissance envers Dieu.

Mais le roman de Béroul semble presque faire l'éloge de l'infidélité conjugale : il nous présente des personnages sympathiques qui commettent froidement le mal.

Le roman de Béroul réalise ainsi un tour de force : écarter les principes de la morale religieuse et sociale, et imposer d'autres critères de jugement fondés avant tout sur la pitié que l'on éprouve vis-à-vis de ces héros malheureux.

Toutefois, si Tristan et Yseut peuvent extérieurement paraître enfreindre les règles morales établies par Dieu, ils clament, non sans raison, leur innocence.

Une force supérieure les pousse à commettre le mal, et ils ne sont pas maîtres de leur propre volonté.

Durant toute la première partie de l'œuvre, le philtre explique leur comportement et les innocente.

Et Tristan et Yseut ne sont pas présentés comme. »