Díaz, Porfirio
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Díaz, Porfirio (1830-1915), homme d’État, président de la république du Mexique (1876, 1877-1880 et 1884-1911).
2 | DES CHAMPS DE BATAILLE À LA PRÉSIDENCE MEXICAINE |
Né à Oaxaca, José de la Cruz Porfirio Díaz choisit d’entrer dans l’armée. Il s’y distingue au cours de trois conflits : la lutte contre l’invasion des États-Unis lors de la guerre américano-mexicaine (1846-1848), la guerre de trois ans ou guerre de la Réforme (1858-1860) — qui oppose libéraux et conservateurs et au cours de laquelle il soutient la cause libérale aux côtés de Benito Juárez —, enfin la guerre patriotique (1863-1867), menée contre les occupants français dirigés par Maximilien, archiduc d’Autriche et empereur du Mexique.
Ayant quitté la carrière et s’étant retiré au ranch de la Noria, Porfirio Díaz se présente à l’élection présidentielle en 1867 et en 1871, qu’il perd au profit de Benito Juárez. Après chacune de ces défaites, il fomente de vaines tentatives de soulèvement militaire qui, sous prétexte de mettre un terme à la suprématie des investisseurs étrangers au Mexique, ont pour seul but de servir ses ambitions personnelles. En 1876, il finit par renverser le gouvernement de l’impopulaire président Sebastián Lerdo de Tejada (1823-1889) et assume un temps la présidence du pays. En février de l’année suivante, il est nommé président de la République.
Selon la Constitution mexicaine, Porfirio Díaz n’est pas autorisé à accomplir deux mandats successifs. Aussi doit-il renoncer à la présidence en 1880. Réélu en 1884, il dote alors la Constitution d’un nouvel amendement lui permettant de remplir plusieurs mandats présidentiels successifs : sept en définitive, puisqu’il conserve le pouvoir jusqu’en 1911.
3 | LE « PORFIRIAT « OU LE MEXIQUE DE DÍAZ |
Si le régime de Porfirio Díaz est marqué par de grandes réalisations qui consacrent la naissance du Mexique moderne, le président dirige le pays d’une main de fer. Le « porfiriat « est caractérisé par cette alliance d’ordre et de croissance économique. Durant sa présidence, le pays connaît en effet une stabilité financière et un essor économique sans précédent que l’on évoque sous l’expression de « paix porfirienne «. Les capitaux étrangers, américains notamment, affluent grâce aux « lois hospitalières « qui favorisent les investissements des banquiers et des hommes d’affaires. Ces capitaux sont investis dans l’exploitation des ressources agricoles et minières ainsi que dans l’industrie textile. D’autres activités industrielles sont également développées, comme la construction des lignes de chemin de fer (en 1910, plus de 20 000 km de lignes parcourent le pays) et l’installation du télégraphe ; tandis que la croissance du commerce extérieur atteint alors quelque 300 p. 100.
Cette apparence de prospérité transparaît dans la métamorphose urbanistique et architecturale des villes. Ainsi, la capitale Mexico se dote de monuments majestueux, tels le palais des Beaux-Arts ou la poste centrale. Cependant, les investisseurs étrangers exploitent à outrance les richesses mexicaines et une grande partie des terres communales des Indiens (ejidos) tombent entre les mains d’un petit nombre de propriétaires terriens. En outre, le programme politique de Porfirio Díaz, dictateur libéral, ne laisse aucune place au développement social et étouffe par la force toute tentative de révolte. L’analphabétisme et la pauvreté sont toujours aussi répandus dans l’ensemble du pays, et le mécontentement de la population se généralise.
4 | LA RÉVOLUTION MEXICAINE ET L’EXIL |
À partir de 1908, l’opposition à Porfirio Díaz s’accroît du fait de la crise économique qui traverse le pays et de la montée du chômage. Quelques grèves isolées sont alors réprimées dans le sang. Réélu en 1910 — grâce à l’emprisonnement puis à l’éviction de son principal opposant, Francisco Madero —, Porfirio Díaz est contraint de démissionner en 1911, à la suite de la Révolution mexicaine menée notamment par Francisco Madero, de retour au Mexique. Porfirio Díaz s’exile alors à Paris où il termine ses jours.