Diamant

« 1 / 2 20 jal'!vler 1965 Série N• Z1 Fiche N• 323 Diamant 1.

La production mondiale du diamant est d'environ 35 millions de carats, dont les prix Internationaux montent si régulièrement que les spécialistes en matière de place­ ments financiers en ont fait une des valeurs les plus sQres, ce qui n'est plus le cas de l'or depuis longtemps.

2.

Une seule et puissante société, le consortium anglo-sud africain De Beers, que préside le financier bien connu Harry Oppenheimer, produit et vend près de 80 1/e de la production mondiale.

Ses principales ressources sont situées en Union sud­ africaine, dans le Sud-Ouest africain et au Tanganyika.

La vente s'effectue par l'inter­ médiaire d'une filiale, la Central Selling Organization, CSO.

3.

La constante amélioration de la productivité, grâce à la découverte de nouveaux filons dans les gisements existants, permet d'augmenter les ventes d'environ 15% par an; 95 millions de livres sterling en 1962, 115 millions en 1963, 135 millions en 1964.

Les besoins de l'industrie et de la thésaurisation croissent néanmoins plus vite que la production.

La De Beers n'a cessé de veiller à ce que le marché échappât à toute tension génératrice de désordre.

4.

En dehors du consortium, l'Union soviétique est un des rares producteurs impor­ tants, depuis qu'elle a développé ses exploitations de Yakoutle, en Sibérie orientale.

On ne dispose pas de chiffres officiels, mais on estime généralement cette production à 6 millions de carats par an.

Jusqu'en 1964, l'URSS avait confié l'exclusivité de la vente de son surplus exportable, tant pour les diamants industriels que de joaillerie, aux organismes de vente de la De Beers.

On crut alors le monopole de la CSO menacé et les Russes prêts à modifier considérablement les données du marché mondial; il n'en a rien été jusqu'ici.

5.

De même, quand apparut le diamant synthétique, voilà quelques années, on annonça la fin de l'empire sud-africain.

Cette production ne cesse de progresser, en quantité et en qualité, singulièrement aux Etats-Unis; mais elle demeure encore trop faible pour s'avérer vraiment concurrentielle.

6.

L'augmentation des besoins et des ventes a décidé le consortium à remettre en activité des mines jugées peu rentables auparavant; c'est ainsi que le fameux gise­ ment de Kimberley, qui fit la gloire et la fortune de sir Ernest, père de Harry Oppen­ heimer, figure à nouveau dans les statistiques.

En avril1964, à la Bourse de Johannes­ bourg, les titres des sociétés intéressées à la recherche de diamants au fond des mers décuplèrent: au large des cOtes, de l'Angola au Cap, des zones semblent très prometteuses et on estime à 1,2 carat par mètre carré le rendement d'un seul gise­ ment, situé entre Charnels Head et North Rock, au nord de l'estuaire de la rivière Orange. 2 / 2. »